Improvisation

Un de nous se jette à l'eau, met la première pierre à une improvisation et je vous propose le jeu, d'enchainer ainsi d'un texte à l'autre une suite...

De la magie des mots qui pansent les maux
Des mots qu'on pense et qui consolent
Des maux violents qu'on met sous camisole
Des maux d'amour qui cèdent à l'amour des mots !

De la paraîsse d'y croire chaque jour,
A la tendresse à de la fontaine des amours.
La joue qui se tend à la caresse de nos plumes
Qui de nos jours chassent l'écume !

Les mots
Les émotions
les émois
Comme des émaux
Brille en moi
De milles mots

(pas terrible)

Les mots émois,
Les mots de toi...
A l'aune de la passion,
Nos mots, fusion !

Les mots d'absence,
Les mots indifférence,
C'est une mort consommée... L'indifférence !
C'est une négation du NOUS, indécence !

Les maux d'émaux
Fixés, craquelés, vitrifiés, vernis !
Éclats souffrance,
C'est la vie en permanence !

Les mots des maux,
L'amour sans cesse renouvelé,
Sans cesse s'y écorcher
Jusqu'au dernier souffle s''y épuiser !

Les mots éparpillés
Qui un à un s'éclatent.

Prendre un mot à la lettre
Se mettre au pied du mur
Et écrire mot à mot...

Et pourquoi pas un pied de nez
Pour les mots volés
Et une pirouette
Pour les mots trop chouette !

Des mots "DEMO"!
Alignés, enchaînés
Ceux qui coulent au fil de l'eau
Comme une tendre fatalité !

Des mots tendres,
A apprendre !
Des mots sans suite
Qui protègent nos fuites !

Des mots pardon,
Ceux que l'on ne prononce pas !
Mais qui donnent à nos yeux charbons
Le plus vif des éclats ...

J'aime ces mots là,
Pour le charbon de nos yeux
Et l'éclat des soupirs
j'aime aussi les mots
Que l'on tend
Comme de douces mains
En offrande et en don
Comme ils sont bon les mots
Les mots au parfum de bon pain
Croustillants dorés à souhait
Qui s'offrent en délice
A nos bouches....

Des mots au parfum de bon pain
Des mots que l'on dit pour sa mie !
Ceux qui font qu'elle craque
Ceux qui déboulent, foutraques !

Dés...
Pour motifs de dentelles
Au bout de doigts de fées
Image aquarelle.

Mots
Anges qui volent
Par dessus les flots
Quand l'amour caracole !

Mots de fées
Mots d'enfants
Mots d'amour
Mots tendresse
Oh comme il sont beaux les mots
Les mots qui s'égrenent joyeusement
Les mots que l'ont aime follement...

Après quelques mots
On pose une virgule,
Sur la pointe des pieds légèrement on gesticule
Puis tombe une exclamation quand c'est beau !

Parfois les mots restent en trois suspensions
Lorsque l'on devine le début de la passion...
Mais hélas dès que vient la première interrogation
C'est le point final des illusions !

Ne laissons pas le point d'interrogation
Prendre le dessus !
Point d'exclamation notre cher frère
Réveille la joie et l'enthousiasme
Mais j'aime bien les trois petits points
Qui laissent la porte ouverte
Au mille autres points.

Une porte ouverte est une parenthèse
Que l'on quitte aussitôt de l'autre côté,
Tout en ayant vu ne vous déplaise
Les détails du morceau à jouer !

L'âme, la tête et les doigts
Sont la trinité de nos émois !
Faut-il se prendre nos mains
Caresser nos fronts du bout des doigts
Et se regarder pour que tout bascule soudain ?
Questions sans réponses... Parfois ...

Laissons le silence
Aux questions sans réponses
Ouvrons nos mains
Nos âmes et nos coeurs
Par la porte entrouverte
Accueillir le monde
De tous ces petits rien
Qui nous réchauffent si bien.

Moi si j'étais les autres
je me glisserai entre nous deux
nous qui bons apôtres
Laissons à cette histoire tout le merveilleux !
Nous n'avons pas voulu
Mettre une seule frontière
et si cette virginité vous a plu
A vous de poser les premières pierres...

Oh oui ouvrons ce lieu
Aux joutes verbales
Au bonheur des mots
Que nous échangerions
Tous ensemble
Une ronde infini...

Oh comme me manquent
Ces joutes verbales
Ou les mots, mots à mots
S'égrainent se s'étalent
Sur nos nuit sombres
Eparses...

Du creux du fond de cette nuit de glace....
marche nuptiale des fantômes drapés de leur masque de feu
comme autant de brûlures comme autant de blessures
à se crucifier l'âme
dans une décharge à ordures

Du creux du fond de cette nuit de glace....
le crissement furtif d'une lame à décapiter la mémoire
et le claquement sec de son assassinat
que pourrait-elle dire
amnésique
amputée de ses rires et larmes mêlés
devenue désert à l'horizon sans ligne de fin des yeux
que pourrait-elle dire....

Il faudrait se frotter au fond de l'océan pour trouver la fente de l'oubli
celle qui conduirait jusqu'au ventre de l'insomnie
blafard
hagard

Je n'ai plus peur de rien
je n'ai plus rien à craindre
j'ai déjà tout donné que pourrait-on me prendre

coeur broyé
paume des mains déchirées sur les murs d'infortune
ventre plein de sa faim que rien ne peut assouvir
et du regard je verse vers le ciel les torrents d'amertume
lentes coulées d'amour inachevé
avorté avant même que d'avoir voulu vivre

On dirait la fin d'un monde, la fin d'une explosion, l'Hiroshima d'en moi...

Ro (sur la musique de Pearl Harbor impro de cet instant)

Au fond du silence
l'oreille tendue
un soupir :
donner à en perdre haleine
pleurer les larmes de la terre
crier le souffle court

Mon amour mon amour
sur les larmes du temps
Mon amour mon amour
lacher les mots tendres

Mon amour mon amour
un parfum sur ta peau
Mon amour mon amour
à la mienne se pose

Mon amour mon amour
j'ai besoin de tes mots
Mon amour mon amour
pour vivre et t'aimer encore

Qu'ils furent beaux ces mots
Tendres, calins
Durs, chagrins
Comme la vie les emporte au fil de l'eau !
M-ot-age de l'amour,
Mors, rage de la haine
Le mors aux dents,
Les mots dedans.

Coulent, s'écoulent
Déboulent, roulent
Les mots de la raison,
Les murmures de la passion
Les silences de l'amour en suspension.
Juste une ombre dans la foule...

Je
Je pourrais
Je pourrais te rencontrer
Jeux !
Jeux de la vie qui passe
Dans l'ignorance de toi
Mais nos âmes soudain s'enlacent
Nous amours nous enchaînnent sous leurs lois !

Coucou Corinne
C'est mon message de bonne année
Quatre pensées un peu coquines
Histoire de bien commencer :)

Cet amour cerné de poussière
de poussière d'or relevée au grè
de cet amour le septième
ciel sera-t-il aime-moi je t'aime
je t'aime sur terre à terre par terre
ce ciel battu à l'oeuvre de tes cils
ce ciel vert pomme délavé bleuté
cet amour chaud comme une pomme
d'amour cet amour d'artichaud d'art
de nos corps à corps hasard de
nos mains cet amour épars
de jour de nuit de jour-nuit
élaboré à deux cet amour sans fin
qui se finira pourtant pleinement
cet amour mon aimée cet amour doré
comme ces filaments de tungstène
qui éclairent ta beauté de nuit
comme de jour ce sont des fils blonds
invisibles que je dessine aux autres
externes aux gens qui te mettent en scène
au boulanger au charcutier gonflé d'eau
au vélo-facteur au conducteur de bus héros
quand le monde entier sous mes yeux
te trouve belle comme l'amour
je suis eux et nous regarde ils te
regardent comme je t'aime mon monde
dans leur monde ce sont mes yeux
cet amour extra-cité se repose
dans le creux de ton corps

quand de la fenêtre la ville s'éveille
toi à mes cotés encore endormie
quand je sept "aimes" au matin

je crie en silence

- Tu m'aimes ?
- Je t'aime...
- Encore ! dis-le encore... !
- Je t'aime...
- Je me demande si c'est vrai ou si tu le dis pour me faire plaisir.

(En principe il la tue, parce que ça fait un bail que cette histoire dure)

Quelques années plus tard.

Dans une allée d’un cimetière, à l'enterrement de Gustave.

Berthe
A la place de Philippine, moi, je ne me serais jamais mariée avec Gustave ! D’abord, j’aurais divorcé.

Robert
Elle avait pas besoin de divorcer, puisqu’elle était célibataire !

Berthe
Oui, mais même célibataire, quand Gustave lui a demandé de l’épouser, elle aurait dû lui répondre « Je préfère divorcer »… Un divorce, c’est pas pareil qu’un mariage…

Robert
Autrement dit, elle aurait dû refuser. C’est peut-être plus simple ?

Berthe
Si tu veux…

Robert
Oui, c’est plus simple. (un temps)

Berthe
Parce que là, elle se l’est supporté toute la vie…

Robert
Elle aurait pu divorcer.

Berthe
C’est bien ce que je dis… Sauf que c’est beaucoup plus compliqué de divorcer après le mariage, tandis qu’avant… c’est moins compliqué.

Robert
Alors elle avait qu’à rester célibataire…

Berthe
Oui. (un temps) Mais c’est peut-être parce qu’elle était célibataire, qu’il l’a demandée en mariage ?

Robert
J'en sais rien. Mais c’est précisément parce qu’elle s’est mariée avec lui, qu’elle est veuve maintenant.

CQFD


Romane. Silence radio.

Bravo Ro,

Toujours la bonne réplique, toute en nuance et humour.

Un gros bravo aux poètes, n'ayant pas votre talent, je me contente (et me délecte) à vous lire.

Bonne journée à tous.

Berthe
Oui ...Elle est veuve mais son lit maintenant est bien froid.

Robert
Son compte en banque ne l'est pas en tout cas, il lui laisse tout.

Berthe
Mais il n'y a pas que l'argent qui comte!

Robert
Certes! Grand Dieu non! Mais au moins cela console quelques parts non?

Berthe
Mieux vaut un homme pauvre et aimant, qu'un homme riche et mort!

Robert
Voyons Berthe, regarde il n'est pas encore froid que nous parlons de lui comme d'une chose.

Berthe
Bien de ta faute Robert, tu as commencé!

Robert
Vrai mais si elle était restée celibataire elle n'aurait pas un sou vaillant!

Berthe
Tu sais Robert à bien réfléchir, peut-être qu'il était un bon amant?

Robert
Mais ce n'était pas son amant puisqu'ils étaient mariés!!

Berthe
Justement, un mari bon amant ça vaut le coup de l'épouser! Sinon je suis certaine qu'elle ne l'aurait pas épousé.

Robert ( Perplexe.)
Ah je ne voyais pas le rôle d'amant dans ce genre là... ( Presque triste)

Berthe
Tu vois ce qu'oublie bien souvent les maris, c'est de s'occuper comme il faut de leurs Reines épousées.

Robert
Mais ce ne sont pas toutes des Reines!

Berthe
Non! Bien sur mais la faute de qui?

Robert
Dis... Berthe tu crois vraiment qu'elle l'a épousé pour le sexe?

Berthe
Je ne sais pas moi! C'est une idée comme une autre et pourquoi pas!

Robert
Pourtant, Gustave n'avait pas l'air trop... Tu vois ce que je veux dire!

Berthe
Ben si justement! Il avait un charme fou cet homme, il marchait avec dignité; et puis...Tu as vu avec quelle passion, quelle gentillesse il s'occupait d'elle?

Robert
Il était ridicule tu veux dire!

Berthe
Ce sont tes yeux qui voyait cela, moi je n'y voyait que de l'amour.
Tu sais quoi Robert mariés ou pas ces deux là s'aimaient pour la vie je pense.

Robert ( songeur)
Berthe es tu heureuse toi?