Improvisation

Deux babouins mal léchés
Ont englouti les vivres
De l'arche de Noé
Comment vont-ils survivre ??

ils préparèrent leurs filets
et péchèrent plein de raies
jetèrent les baboins à l'eau
point trop n'en faut !

Des ailes de raie à la crême fraîche ??
Péché mignon pour une normande !
Mais dans la cale c'est la dèche !!
Même pas un seul morceau de viande..

L'heure du déjeuner approchait
Pour nos matelots éreintés
Qui ne buvaient que du p'tit lait
Pour se nettoyer le gosier

La vigie tout la haut cria "Terre"
tous à babord foncèrent
"Au miracle" ils crièrent
et vite ils amarrèrent.

A la queue leu leu ils partirent
de la viande fraiche ils sentirent
c'était jour de marché sur l'île
alors sagement ils prirent la file

Sur le marché aux fleurs
S'envolaient les senteurs
Et chez le fomager
L'odeur du lait caillé..

ils remplirent tonneaux et paniers
de viandes, fromages et fruits variés
les légumes ne furent pas oubliés
et firent ripaille au pied des rosiers

Agréable pique-nique
Sous un soleil d'été
Mais cette journée magique
Fut de courte durée

Un énorme orage s'annonçait
au dessus d'eux le ciel grondait
ils rangèrent ripailles et boissons
et fuirent sur le bateau à l'unisson

Me quittez pas, car je vous aime!
Soyez polis! saluez-moi!
Criait en vain le Capitaine.
Et une mouette le conchia.

Capitaine Fredo, débordant de colère
Dépité, humilié, frisant l'apoplexie,
Leva son poing rageur vers le Ciel et la mer
Et cria bêtement: " Mouette, je te bannis "

La moutette rieuse bien loin s'en alla
ses soeurs elle rejoignit sans tralala
Et les marins à gogo de rire
sans craindre du capitaine l'ire !

Le capitaine, en sa cambuse
Organisa un p'tit goûter
Mouette rieuse, grimée en buse
Arriva sans être invitée.



"Va-t-en d'ici, mouette funeste! "
S'écrièrent les matelots.
Mouette coquine, tombant sa veste,
Leur présenta ses beaux lolos.



Conquis, charmé, tout l'équipage
Décida donc de la garder.
Entre la poire et le fromage
Elle donna son identité.



Bien étonné, le Capitaine
Trouva que ça valait le coup,
Qu'elle n'était pas tellement vilaine,
Ressemblait pas au Méchant Loup!



Ainsi, parfois, par mer très calme,
Scrutant le ciel bien ennuyeux,
Il espère le bruit des palmes
Des ailes de l'oiseau bienheureux.

Mais l'oiseau sans cervelle
s'était, sans regret, fait la belle
vers d'autres cieux elle vola
laissant les marins plantés là

Le Grand Loup n'était pas si vilain
De la bergerie repris le chemin
S'occupa des ses belles poulettes
Et des coqs rabessa les crêtes.

Un matelot - pas des plus lestes -
Réalisa soudainement
Qu'il lui fallait quitter sa veste
Et savonner son corps charmant.

Amande douce, gant de toilette,
Il frotta fort pour se faire beau.
Vareuse propre, belle casquette,
On aurait dit un gigolo.

" Mais où vas-tu, cher camarade? "
Lui demandèrent ses compagnons.
" Te voici comme à la parade!
Soudain tu ne sens plus l'oignon "

" Je n'use plus de ce remède
Pour mes petons endoloris!"
S'écria alors le père Fr (ançois)
Car il s'agissait bien de lui.

Autrefois une bonne sorcière
Lui avait dit de faire tremper
Ses deux panards dans sa soupière.
Evidemment, il l'avait fait!

Et depuis lors, et quoi qu'il fasse,
Il traîne avec lui ( c'est connu )
L'odeur atroce de ses godasses,
Et les matelots n'en peuvent plus.