Le coup de Jarnac

Expression

Le coup de Jarnac

Définition
Donner à quelqu'un le coup de Jarnac, c'est, dit l'Académie, « lui faire un mauvais tour auquel il ne s'attendait pas, et qui le met en très-mauvais état, qui le ruine, qui détruit sa fortune. Cela se dit toujours en mauvaise part. »

Origine

Cette expression rappelle le duel qui eut lieu, à Saint-Germain, avec tout l'appareil des combats juridiques, entre Jarnac et La Châteigneraie, favori de Henri II. Quoique La Châteigneraie fût très-lié avec Guy de Chabot, seigneur de Jarnac, il se permit contre son ami une grosse médisance : il dit à François Ier que Jarnac s'était vanté d'être en de très-bons termes avec Magdeleine de Puy-guyon, sa belle-mère. Le roi voulut plaisanter Jarnac, mais ce jeune seigneur lui répondit :

« Sauf le respect dû à Votre Majesté, La Châteigneraie a menti. »

Sur ce démenti, devenu public, on demanda à François 1er la permission de combattre en champ clos ; mais ce prince ne voulut pas l'accorder, et c'est seulement la première année du règne de Henri II que le duel put avoir lieu. Les deux adversaires ayant employé à s'exercer dans les armes les délais exigés alors par les formalités du combat judiciaire, Jarnac avait appris un coup extraordinaire, qu'il ne manquait jamais, et il fit à La Châteigneraie le jour du combat (10 juillet 1547) une blessure au jarret, à la suite de laquelle ce dernier mourut.

Ce coup était d'autant plus inattendu que La Châteigneraie, comptant sur la faiblesse de son adversaire, avait fait préparer, au dire de Brantôme, un repas splendide, pour régaler ses amis le jour même du combat. Ce sont les circonstances de ce duel fameux qui ont fait appeler coup de Jarnac un coup violent et imprévu.

Je ce connaissais pas ce coup la ! (sourire) merci Nane de nous instruire ainsi.

En 1981 il y a eu un second coup de Jarnac, et celui-là on l'a appelé "le coup du père François" :)

et pour occuper vos soirées d'hiver je vous propose de jouer à Jarnac!

Description du jeu

Jarnac ! oppose deux joueurs ou deux équipes. Chacun dispose devant lui d'un tapis de jeu sur lequel est imprimé une grille de huit lignes et de neuf colonnes. Les mots seront posés sur chaque ligne et chaque ligne est indépendante de l'autre (on ne croise pas les mots verticalement). La partie se termine lorsqu'un joueur pose un mot sur sa dernière ligne. Le vainqueur est celui qui a le plus de points. La valeur d'un mot dépend du nombre de lettres qui le composent (le carré du nombre de lettres plus exactement, soit de 9 points pour un mot de trois lettres à 81 pour un mot de neuf lettres). Les lettres n'ont pas de valeur en soi.

Le premier joueur commence en tirant six lettres. Il doit poser un mot d'au minimum trois lettres sur sa première ligne. S'il ne trouve pas (dans le cas d'un tirage très mauvais !), il passe, sinon il tire une nouvelle lettre.

Il se trouve alors devant les alternatives suivantes :

1. placer un nouveau mot sur la ligne suivante. Celui-ci doit faire au moins trois lettres,
2. rajouter une ou plusieurs nouvelles lettres à celle d'un mot existant pour former un nouveau mot (par exemple, rajouter O et T à RAT pour faire TAROT),
3. passer.

A chaque fois qu'un joueur forme un nouveau mot, il tire une lettre. Il a donc tout intérêt à jouer ses lettres progressivement. Prenons un exemple : avec le tirage suivant ANEOST, un joueur peut former directement le mot SONATE. Mais, dans ce cas, il tire simplement une nouvelle lettre. Si en revanche il joue successivement NOS, SONT, TAONS puis SONATE, il aura tiré quatre nouvelles lettres, de quoi former un autre mot ou de continuer sur sa lancée.

Les formes conjuguées, les pluriels et les féminins sont admis. Mais pour pimenter le jeu et réduire les possibilités, il est à tout fait recommandé de les proscrire. De même il est conseillé d'accorder peu de temps (30s à 1mn) pour chaque coup.
Le coup de Jarnac

A Jarnac !, on ne reste jamais inactif. En effet, lorsqu'un joueur passe, son adversaire peut, avant de commencer à jouer à son tour, faire un coup de Jarnac : s'il voit une possibilté de combinaisons de lettres que le joueur n'avait pas vu, il l'a prend et la pose sur sa propre grille ! Coup redoutable qui peut faire basculer la partie.