J’avance dans le brouillard de mes mots, me voilà, perdu !
Au loin, une cohorte d’images prend d’assaut mes pensées et je trébuche sur une interrogation.
D’où vient un poème, nul ne le sait !
Telle une inspiration qui nous pénètre, une voix murmurant
des mots secrets, on les écoute en dedans, on essaye d’en saisir la profondeur et d’en extirper l’essence.
Soudain, un grand silence !
Si les voix se souviennent du monde avec désir, elles soulèvent les masques funèbres pour nous offrir un autre visage
et le cœur tremblotant, illusion puissante, elles nous restituent notre présent.
Je souffre de vous aimer.
Et, si le souffle de la vie est poésie, la douleur en est moins dure !
Mais suis-je bien un poète ?
Navigateur de l’esprit, j’ai défié des tempêtes et mes rives
étaient baignées de perles colorées et de chagrin séché.
Que la beauté qui s’inspire dans mon cœur m’a fait
resplendir sur des rimes d’infortune.
Dans le port de ma solitude, brumeuse passion,
La mer découvre le ciel, danse l’immense océan,
Sous la vague des flots, tristesse d’une séparation,
Un poème ne serait-il qu’une blessure en son séant ?
Je lève une voile de douceur sur les affres et les tourments
qui m’entourent,
Et, le vent balaie mes doutes, j’ai tant à donner à l’amitié
et à recevoir de l’amour.
Alain Meyer-Abbatucci