Quand le printemps s'en vient...

Il y a ces nues basses et sombres
Il y a ces nues à dispenser la pénombre.
Mais les rus murmurent si fort
Qu'ils dessinent les pentes que l'on voit encor !

Là-haut sur le toit de la Lozère, je veux à jamais cheminer, me remettre à la belle fière, être oui être sans chercher un devenir !

Je veux assumer ma part végétale, me fondre dans une tourbière et voir le courlis cendré...
Il sera transhumance dans peu de temps les oisillons ont pris leurs vols, et les belles dames miels demain de leurs pas magestueux franchiront le col...
Il y a l'eau dans les rus, rus ressuscités qui chasseront les citernes des pâtures d'antan ...

Je veux vivre minérale en chaos de granit, quand l'écir s'enfuit qu'une tendre brise vient gommer ses plaies acérées...
Je veux rouler, galet emporté dans l'onde claire et qu'un éclat de soleil fait qu'il allume les cieux !

Je veux vivre animale dans ce printemps en devenir, je veux guetter comme une vestale le berger de mes folies !

Il viendra demain de la plaine, le narcisse et la jonquille me l'ont dit. Il viendra demain cueillir mes délicates pensées, pensées d'Aubrac, humilité toute en délicatesse.

Il y aura cette grande voie laiteuse
Marchepied des cieux
Et sous la lune argenté
Nous croiserons les dieux !

Ahhh Tite Eglantine :)
Le soleil arrive et tu nous réchauffes d'un de tes textes!

bisous; )

On peut se débattre, se défendre, nier, ne plus regarder, retenir... Inoxorablement à l'aune du grain de sable le temps tout doucement s'écoule et fait son oeuvre. Seconde après seconde depuis la nuit des temps le grand ouvrier poursuit son ouvrage.

Il y avait ces pîns, seule verdure dans la forêt noire, noirs squelettes déliés dans la brûme...
Et puis les chênes qui conservent leurs feuilles d'or tout l'hiver un beau matin se sont trouvés nus, nus et roses, rose bourgeon...

Puis ce vert jaune, ce vert tendre, trait après trait selon les essences, le peintre fou de la nature de jour en jour ajoute une touche.

Les piboules au bord du ruisseau couvrent de feuilles d'abord leurs branches abrités du vent, entâment le chant magnétique des cimes.

Les verts s'en viennent, les verts se fondent vers une ultime couleur vert gras et profond.

Dans les devezes courent les lapereaux, l'écureuil grimpe sur les troncs poussé par sa queue en panache...
Chante le coucou au petit matin, chante à l'heure où les ombres s'allongent dans les prairies.

On peut se défendre, on peut se débattre, essayer de retenir...
A l'aune du temps qui passe se font les choses essentielles sans nous !

J'en veux encore : )
Merci pour cet autre cadeau : )

Tiens donc, le printemps du Larzac nous ramène Manon la poétesse, à ses moments de calme.. Je ne connaissais pas le vert jaune, voilà que c'est fait !

La revoilà, la chaude poétesse, toujours à ramener l'ovaire à soi,
A promouvoir le vert Aubrac et négliger le cévenol ver à soie,
Si, au lieu d'évoquer jonquilles et autres narcisses,
Tu avais accepté mon invitation à goûter de la grenouille les cuisses,

Aussi, n'ai-je pu me perdre dans ta lande broussailleuse,
Aussi, n'ai-je pu goûter de ton visage la moue gouailleuse,
Cueille, dès maintenant, les fruits de la passion et n'attend,
Avant que l'été ne revienne et le prophète Nathan,

Le cévenol transi sera bientôt sur ses terres,
Il appellera la belle de son plus beau portable,
Qu'elle ne fasse défaut, ni ne déblatère,
Qu'elle lui fasse goûter de sa bonne terre arable,

Sinon, il ira vers d'autres pays d'Attila,
Là où rien n'ayant repoussé tout est visible,
Là où l'on s'esbaudit de ce qui est risible,
Là où tout est immuable sans que la mue tila.

Les sirs* viennent, pas de quoi en faire un fromage,
Simplement du damoiseau recevoir la brise de l'hommage,
Montre moi tes cascades et tes paturages,
Avant qu'ils ne subissent l'usure de l'âge.

* L'écir (les sirs), jeu de mots aubracois, pour les non-initiés, est à la fois un vent et un fromage délicieux.

En pays d'Aubrac, sur les monts, l'herbe est si tendre
Que le pied de la bergère se trouve toujours douillet.
Il y a du plaisir à cheminer sur la carte du tendre
Sous l'humus point de bogue prêt à nous léser.

Au printemps les Si-rènes pour aller se coucher
Une brise tendre tout doucement vient s'allonger
Il fait tiède dans le lit odorant des prairies
Au son de la musique des rus, si jolie.

Chante ma source, dévalle ma cascade !
Il est temps de dérober les bourses, elles sont en ruades
Soupesons-les mes soeurs, soupesons-les
Le compte est bon, il faut aller tirer !

Là-haut à l'heure ou d'habitude les ombres s'allongent
L'astre roi tente encore un dernier rayon.
Il est si tard qu'il rencontre la première rosée
Une brume vaporeuse s'élève à son dernier baiser.

Dans la voute céleste une à une s'allument les étoiles
Tout doucement descend la voie lactée
C'est l'heure où les poètes sur la toîle
Viennent un à un se retrouver.

Il y a ce lac magique de Bonnecombe
Où ils vont tous les soirs faire la ronde.
Il y a cette niche si tendre sous les joncs
Où les tendres destins un beau jour se font.

Oui mon ami nous irons un jour ensemble,
Bien avant que nos mains tremblent,
Ou alors, d'émoi, de fébrile passion
Oui, mon ami, nous irons là pour de bon !

Et puis nous le raconterons à Cotinne sur le bateau :)

Seulement à Cotiiiiinne ?, mais non, tous les matelots irons, dans cette niche tendre nien cachée sous les joncs !!

manon1014 a écrit:

Et puis nous le raconterons à Cotinne sur le bateau :)

Wouaissssssssssss

Raconte moi ta Lozère, ton Aubrac, j'aime quand tu le fais.
Tu sais tite Eglantine, toi et Goupil, vous m'aider à comprendre que là bas dans ce pays perdu, il y a des gens biens déjà, mais qui portent si bien le drapeau de leur région que leurs mots en sont tout ensoleillés.

Allez pense au prochain! Et quand tu veux sur le bâteau : )

J'ai pas annoncé une partouze :)
Seulement le récit discret, sur le bateau, de tendres émois !