OPALE ...cette histoire de mon sacado est pour ton amie .....
Le jeune SAMOURAÏ:
Plusieurs fois, en rêve, j'ai revécu une histoire de la tradition du Zen.
Elle se passe dans le japon médiéval.
A la guerre, aux combats, un jeune samouraï préférait le silence des temples et la méditation.
Pour ne pas blesser ses parents, il portait à la ceinture un magnifique sabre,
un katana, qui avait appartenu aux glorieux ancêtres de sa noble famille.
Mais il savait pertinemment qu'il serait totalement incapable de s'en servir.
Dans la même province vivait un escrimeur de terrible réputation.
A l'entrée d'un pont, il provoquait en duel tous ceux qui portaient une arme.
Il venait d'occire un combattant quand notre jeune homme, très innocemment, se présenta
pour franchir le pont.
--« Je vois à ce sabre de guerrier que tu es un vrai
samouraï, vociféra le belliqueux escrimeur. Tu vas devoir te battre ou mourir ! »
Pas question de demander grâce à ce fier-à-bras. Le jeune homme décida d'utiliser un subterfuge. Entre samouraïs, ce n'était pas interdit.
-« Voilà, dit-il au farouche guerrier, accorde-moi une nuit de répit. Il faut absolument
que je me rende dans ce temple que tu aperçois au sommet de la colline, afin de
me préparer à mourir. Je reviendrai demain, à l'aube, parole de samouraï: »
Devant une parole de samouraï, l'autre n'avait pas le choix. Il accepta.
Dans le temple de la colline enseignait un grand maître zen, autrefois escrimeur
réputé. Le jeune samouraï lui expliqua dans quelle terrible situation il se
trouvait.
-« Tu es effectivement dans une situation désespérée, confirma
le maître. Il ne fait aucun doute que tu vas mourir à l'aube. Aucune issue
possible ; considère que tu es déjà mort. Tout ce que je peux faire pour toi,
et pour ta famille , c'est te donner une attitude digne dans cette épreuve.
Le maître enseigna au jeune homme à saluer correctement son adversaire et à lever le sabre au-dessus de la tête dans une garde que l'on
appelle Daïjo dan.
-« Ainsi, très exactement, sans bouger d'un poil, tu
attendras la mort sereinement, en fermant les yeux. »
Très tôt le matin, sur le pont, son adversaire attendait, la lame luisante dans les premiers rayons du soleil.
Après s'être rapidement incliné, il se mit à bondir en poussant des cris impressionnants. Son arme voltigeait dans des moulinets qui
auraient pétrifié de peur les combattants les, plus hardis.
Paisiblement, sans la moindre appréhension, le jeune homme écarta légèrement les jambes et leva le sabre en fermant les yeux, dans un geste parfait.
Totalement dans l'instant présent, sans penser au passé, sans craindre le futur, il n'attendait rien, paisiblement.
Le furieux n'en croyait pas ses yeux. Daïjo dan, la garde la plus découverte,
celle des grands escrimeurs, la garde des plus braves.
Le doute, petit à petit, l'envahissait. Il sentit la peur lui tordre le ventre. Daïjo dan ! Seuls les maîtres en escrime pouvaient avoir ce courage. Alors, sans une ombre
d'hésitation, il se jeta aux pieds de son adversaire et l'implora :
-« Je vous en prie, épargnez-moi, donnez-moi la vie sauve et enseignez-moi le sabre ! »