Le Rat des Villes et le Rat des Champs
Autrefois les rats des villes,
Exploitaient les rats des champs,
D'une façon très habile,
Sans vouloir être méchants.
Obligés aux durs labeurs,
Tôt le matin tard le soir,
Entretenant sur eux la peur,
De concurrence sans surseoir.
Ainsi les rats des campagnes,
Nourrissaient les rats citadins,
Sans que cela ne s'accompagne,
D'égalité entre citoyens.
Mais un jour les chats en guerre,
Assiégèrent la cité des rats,
Les privant de ce qui naguère,
Les rendait si gros et si gras.
Alors ils fuirent la ville,
Vers leurs rustiques cousins,
Devenant soudain serviles,
Et plus qu'aimables à dessein.
Ils découvrirent le labeur,
De ceux qui les nourrissaient,
Et qu'à leurs vies ces malheurs,
En retour les enrichissaient.
Nourrir les autres est acte d'amour,
Mais qui demande gratitude,
Comme l'indispensable retour,
Fécondateur de cette aptitude.
Raymond Godefroy