Né à Barcelone en 1964, Carlos Ruiz Zafón vit aujourd'hui à Los Angeles. À 14 ans, il écrit son premier roman, histoire truculente de cinq cents pages. À 19 ans, il choisit de faire carrière dans le monde de la publicité qu'il quitte rapidement pour se consacrer à El Principe de las tinieblas. Ce roman, qui lui vaudra en 1993 le premier Edebé, prix de littérature jeunesse, se vend à 150 000 exemplaires et se retrouve traduit dans plusieurs langues. Suivront El Palacio de la medianoche, Las Luces de septiembre et Marina. L'Ombre du vent a obtenu le prix Planeta en 2004.
Résumé du livre:"Un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y «adopter» un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets «enterrés dans l'âme de la ville» : L'Ombre du Vent."
Ce qu'ils en ont pensé de ce livre:L'ombre du vent
C'est un bon gros pavé de 500 pages édité chez Grasset qui vous prend dès les premières pages et m'a rendu vaguement asociale pendant les quelques jours de ma lecture tellement j'étais accro!
Barcelone, 1945: Daniel, le narrateur, a 10 ans. Un matin, à l'aube, son père, libraire en livres anciens, l'emmène dans un lieu connu seulement des initiés: le Cimetière des Livres Oubliés. La tradition veut que tout nouveau visiteur y adopte un livre afin de le sauver de l'oubli. Pour Daniel, ce sera L'Ombre du vent de Julian Carax, un parfait inconnu. En s'intéressant à la vie et à l'oeuvre de Carax, Daniel va vivre des aventures surprenantes et passionnantes. On y croise des personnages hauts en couleur, attachants ou inquiétants en suivant le narrateur 20 ans durant. La structure du roman, façon "poupées russes", rappelle les romans de Paul Auster, l'aspect romanesque en plus.
Amateurs d'histoires en miroir où les coïncidences ne sont jamais gratuites et les multiples pistes autant d'histoires dans l'histoire où la réalité et la fiction se mêlent, vous trouverez ici votre plaisir et même plus!
Ce roman foisonnant tient à la fois du roman d'apprentissage, du récit fantastique et de l'enquête. Il nous fait retrouver notre âme d'enfant. Bref, si tu as 19 euros à investir, c'est THE bouquin à acheter (se trouve aussi dans les bonnes biblios).
(Flo)
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Bien que les critiques de ce roman soient très positives, j'ai été déçue, probablement parce que j'avais trop d'attentes envers ce bouquin, le résumé du livre m'a fait fabuler je crois et l'histoire ne s'est pas passé comme je m'y attendais, je n'ai pas embarqué, je m'attendais à plus d'actions, à plus de revirements. J'ai toutefois beaucoup aimé les personnages, c'est un livre que je vais relire un jour, histoire de voir si je l'aimerai plus!
Flo, j'aurais aimé partager ton enthousiasme pour ce bouquin!
(Elvina)
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Une très belle histoire, très émouvante (à la fin, j'ai dû me retenir pour ne pas pleurer...), mais racontée de façon brouillonne, à mon avis. Beaucoup de longueurs, malheureusement. Pas forcément désagréables, parce que c'est bien écrit et l'auteur visiblement aime raconter des histoires: il multiplie les personnages secondaires et les histoires parallèles. L'inconvénient est que ça dilue beaucoup l'énigme et que ça dissout complètement l'atmosphère fantastique qu'il avait su créer au premier chapitre. L'auteur mélange tous les genres de romans: roman fantastique, roman policier, roman à l'eau de rose, roman de genre, roman historique et roman d'apprentissage. C'est aussi un grand poème d'amour dédié à la ville de Barcelone. J'ai regretté que certains des personnages soient un peu caricaturaux: le méchant flic, la femme fatale, le jeune aristocrate ruiné, l'écrivain maudit, mais la fin réserve de belles surprises.
Un tic d'écriture qui m'a vraiment agacée: à chaque fois que le narrateur voit apparaître quelqu'un: "je crus d'abord que c'était...".
Quelques citations:
"Je pensais que si j'avais découvert tout un univers dans un seul livre au sein de cette nécropole infinie, des dizaines de millier resteraient inexplorés, à jamais oubliés. Je me sentis entouré de millions de pages abandonnées, d'univers et d'âmes sans maître, qui restaient plongés dans un océan de ténèbres pendant que le monde qui palpitait au dehors perdait la mémoire sans s'en rendre dompte, jour après jour, se croyant plus sage à mesure qu'il oubliait."
"Je la regardai comme on regarde un train qui s'en va."
"Le moyen le plus efficace de rendre les pauvres inoffensifs est de leur apprendre à vouloir imiter les riches."
"Les livres sont des miroirs, et l'on y voit que ce qu'on porte en soi-même."
(Papillon)
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C'est une histoire qui commence comme un suspense, comme une histoire d'amour entre Daniel, les livres et l'écriture. On entre immédiatement dans le récit de Zafon et on se laisse prendre au piège de l'intrigue qui se dessine, à savoir qui est Julian Carax, l'auteur du roman "A l'ombre du vent". On se croit dans un suspense mais l'auteur a décidé d'utiliser plusieurs genres différents pour écrire ce roman étonnant.
Toutefois, il y a des longueurs, des intrigues parallèles qui, même si elles nous permettent de mieux comprendre, alourdissent le récit. Certains personnages secondaires auraient pu être omis ou auraient dû avoir moins de place. Je crois que j'ai décroché un peu lorsque j'ai eu l'impression de me retrouver dans un roman d'amour un peu tiré par les cheveux (mais je pense que c'est ce que l'auteur voulait) mais j'ai dévoré la deuxième moitié.
Somme toute un très bon roman et un auteur à suivre...
(Lagrande)
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Le style: L'histoire se déroule selon la perspective de Daniel, et donc la narration est à la première personne. Il y a beaucoup de dialogues, pas trop de descriptions et d'exposition, et les pensées intérieures rapportées ne trainent pas en longueur, le personnage principal étant assez jeune. L'élucidation du mystère se fait principalement à travers les récits de personnes impliquées, soit sous forme de dialogues ou de mémoires. C'est donc un style accessible, facile à lire, et je ne m'étonne pas que le roman figure dans les bestsellers.
L'intrigue: La première moitié du livre est envoûtante. Le mystère ne cesse de s'approfondir, l'atmosphère qui se dégage est un peu fantastique, et la présentation de Barcelone se fait un peu comme une ode, c'est très poétique. Plusieurs personnages secondaires drôles, ou simplement intéressants, font leur apparition et on se laisse volontiers entrainer dans les petites digressions. Le roman prend cependant une tournure gothique environ à mi-chemin: apparaît la maison hantée, les bruits suspects, les prémonitions de danger. Egalement, l'histoire d'amour tragique est présentée un peu brusquement, j'ai eu l'impression que l'auteur a forcé la note un peu en voulant multiplier les parallèles entre la vie de Daniel et celle de Julian.
Donc, une première moitié très divertissante, mais la deuxième moitié est plus conventionnelle et déçoit un peu. Le dénouement se déroule de façon prévisible.
(Vénusia)
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Daniel Sempere va voir sa vie changer dès qu'il entrera en possession d'un livre. Déjà, je suis séduite à l'énoncé de cette phrase. Oui, les livres ont un pouvoir. Ici il va déclencher une quête forcenée, recherche d'informations sur l'auteur, sur celles et ceux qui l'ont cotoyé, en parallèle avec la vie de Daniel avec qui le destin va être tour à tour facétieux, tragique, effrayant, tendre. Avec lui, nous arpentons les rues de Barcelone entre 1945 et 1956.
Un très bon livre avec un suspense qui ne faiblit pas, mêlant il est vrai différents genres mais tous avec bonheur.
A ne commencer que lorsqu'on a du temps devant soi, sous peine de manque de sommeil assuré!
(Cuné)
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Je sors de ce livre à l'instant. Mes émotions sont encore intenses et imprégnées des personnages attachants côtoyés dans ces pages. La banalité apparente des personnes décrites face à leur destinée aventureuse, la verve et l'humour souvent présents, la tranche d'histoire: tout est ravissement au sens propre. La construction géniale du roman où plusieurs histoires sont imbriquées, l'ombre (le mystère) et la plume qui servent de relais, le style littéraire, la documentation me font tirer un grand chapeau à ce jeune écrivain qui, j'espère, nous donnera bientôt d'autres moments passionnants.