Une envie de partage poétique-tac en compagnie de mes potes-poètes de longue date et de toujours...
Coup de pub pour cet excellent site... http://www.franceweb.fr/poesie/psf2.htm
É C O U T E Z !
Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile!
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.
Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d'être calme.
Il dit à quelqu'un :
" Maintenant, tu vas mieux,
n'est-ce pas? T'as plus peur ? Dis ? "Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?
c'est qu'il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile? Vladimir Maïakovski Khalil Gibran Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.
Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.
(extrait du recueil Le Prophète)
BergeriesSuppose
que je vienne et te verse
Un peu d'eau dans la main
Et que je te demande
De la laisser couler
Goutte à goutte
Dans ma bouche.
Suppose
Que le vol d'un oiseau
Nous invite au voyage
Et que je te demande
De nous blottir en lui
Pour avec lui voler
A travers ta pénombre.
Suppose
Que près de toi mes jours
Aient un cours trop rapide
Et que je te demande
De faire de mon temps
Un temps de végétal
Pas pressé de fleurir.
Suppose
Que le bois de la table
Réclame ses racines
Et que je te demande
De nous y prendre ainsi
Qu'il ait surtout beaoin
Du toucher de nos mains.
(...)
Suppose
Que l'horloge s'arrête
En éclatant de rire
Et que je te demande
De lui dire que rien
N'est changé pour cela
A ce que fait le temps.
(...)
Suppose que l'univers entier
Ne soit plus que terreur
Et que je te damande
D'user de tes regards
Pour qu'au moins la prairie
Cède à notre sourire.
(...)
Suppose
Que le jour et la nuit
Confondent leurs horaires
Et que je te demande
De m'aider à trouver
Comment faire un matin
Quand il n'y en a pas.
(...)
Eugène GuillevicVictoire du monde Que déjà je me lève en ce matin d'été
Sans regréter longtemps la nuit et le repos.
Que déjà je me lève
Et que j'aie cette envie d'eau froide
Pour ma nuque et pour mon visage.
Que je regarde avec envie
L'abeille en grand travail
Et que je la comprenne.
Que déjà je me lève et voie le buis,
Qui travaille probablement autant que l'abeille.
Et que j'en sois content.
Que je me sois levé au_devant de la lumière
Et que je sache: la journée est à ouvrir.
Déjà, c'est victoire.
Eugène Guillevic Suite au prochain épisode... il y en a encore beaucoup bien sûr...