Auteur : Couleursdautomne

Azur

Un peintre malicieux

A coloré d'azur

La douceur de tes yeux

Et teinté de blé mur

Le contour de ta peau.

Ton rire tinte et brille

Comme l'eau d'un ruisseau ;

Ton sourire scintille

Au ciel de mon amour,

Comme un jardin d'étoiles

Quand vient la fin du jour

Et que mon coeur se voile.

Tout au long des chemins où mes pas me conduisent,

Tout au long du sentier, au creux de ce rocher,

Où mon coeur se blottit quand le temps s'éternise,

A jamais, pour toujours je ne peux que t'aimer.

Souviens-toi, l'oiseau lyre

Dans l'air pur du matin,

Dans le ciel vient d'écrire

Le texte du destin.

Le murmure du vent parfumé de violette,

Me raconte le temps dont la trace à jamais,

Comme un pur diamant offert un jour de fête,

Brille au long de ma vie, comme un conte de fée.

Ton soleil toujours bleu,

Sur ma bouche se pose

Pour un baiser de feu,

Dans un bouton de rose.

Je ne peux oublier,

Dans la forêt profonde,

Les chemins buissonniers

Où nos pas se confondent.

Mille baisers pleins de tendresse

Au souvenir de tes caresses,

De tes mots si brûlants

Comme un souffle de vent.

A jamais, pour toujours, la douceur de tes lèvres

Frissonne sur ma peau pour ces heures trop brèves.

Hiver


Oh ! Noires opalescences des jardins de Décembre,

Quand les arbres se cambrent,

Au souffle acidulé de la bise rouquine,

Noctambule, assassine.


Les haies déshabillées découvrent les airelles,

Couvertes de dentelle,

Pour un dernier repas aux oiseaux de passage,

Venus du fond des âges.


Le ciel a ses rictus aux couleurs océanes,

Tempêtes sarbacanes,

Où le sable arraché sur les dunes s’écorche,

Tombant tel une torche.


Un amour s’est éteint dans les yeux de ma belle !

Tremblant comme une ombelle,

Mon corps est lacéré au fer de ses promesses,

Au tombeau des caresses.


L’hiver s’en est venu au fil de son absence,

Morte l’adolescence,

Des toujours, pour toujours, fascinantes paroles,

Dans l’univers des drôles.


Cœur saignant éclaté dans les rougeurs de braise,

Goût prégnant de la fraise,

Aux fadeurs déglacées des souvenirs d’automne

Dans la bouche poltronne.


Nuit noire éclaboussée de la pluie de mes larmes,

Je dépose les armes

De ce dernier combat, courant après son ombre,

Où ma vieillesse sombre.

Soleil de feu

Le ciel était rouge persan
De la couleur de l'amarante,
Comme le coeur de mon amante,
Soleil de feu, soleil couchant.

Et tout autour soufflait le vent,
Frisson d'amour dans la ramure ;
Seul me parvient le doux murmure
De ses "Je t'aime" envoûtants.

La mer était d'un gris profond,
Comme les yeux de ma princesse,
Dans les matins pleins de promesses
Où dans nos têtes nous rêvons.

J'entends le bruit de l'océan
Portant la voix de ma maitresse,
Quand je la comble de caresses,
A l'infini, en s'endormant.

Courbé

Courbé sur le dur écritoire,

Jetant des mots ensorcelés,

Tendres pensées ou pensées noires

Allongé là sous le pommier,


A cueillir des fleurs d’espérance,

Choisir des lettres colorées,

Sous le regard de mon enfance

De souvenirs encore mouillés,


S’en aller très loin sous la lune,

A travers bois, sur le sentier,

Enfin s’allonger sur la dune

A écouter la mer danser.


Se souvenir de ses caresses,

De ses yeux doux couleur d’azur,

Croire toujours à ses promesses,

Au bruit du vent dans les blés murs.


Dans les jardins de Babylone

Chercher la rose parfumée,

La cueillir quand l’aurore sonne

Pour te l’offrir, ma tendre Aimée.


Suivre la rime du poème

Jusqu’au chemin du temps présent,

Pouvoir encore dire « Je t’aime »,

Et puis mourir à cet instant.

T'en souviens-tu

T'en souviens-tu la lune
De ses yeux de soleil où voguaient des paysages
De grands fleuves couleur de voyages
Sur la route de mes infortunes.

T'en souviens-tu la lune
De ses cheveux semés d'étoiles
Ondulant sous le vent comme des voiles
Qui s'enfuyaient là-bas, dans les dunes.

T'en souviens-tu la lune
De ses seins parfumés, montagnes de mes rêves
Diamants tendres et durs, tout brulant de sève,
Nids de tendresse à la brune.

Mes lèvres s'en souviennent
Du chemin de ses lèvres, du velours de sa peau
Des ruisseaux de frissons qui coulaient de son dos
Sur ses jambes de reine.

Mes yeux eux s'en souviennent
Des heures illuminées par l'ombre de son corps
La fraicheur de ses caresses quand elle me serrait fort
Au rythme de mélodies anciennes.

Mes doigts eux se souviennent
Du creux de son désir, éclatant sous ma main
Tiède et douce rosée sur la fleur au matin
Symbole religieux de nos fêtes paîennes.

Désespoir

Quand mon coeur me fait mal, que brûle le soleil
J'ai envie de hurler pour qu'éclate ce monde.
Hélas dans ce désert de sable et de vermeil
Mes cris sont des soupirs qui dans l'azur se fondent.
J'ai tout perdu ce soir, il ne me reste rien
Pour endormir un peu mon affreuse souffrance.
Qu'il me vienne quelqu'un, ne serait-ce qu'un chien,
Et le silence enfin me paraîtrait moins dense.
Mais pourtant, cette vie, ne l'ai-je pas voulue ?
Je maudis à jamais... Mais pourquoi donc maudire ?
C'est un luxe bien cher pour ceux qui sont perdus.
Un sourd ricanement qui se voudrait un rire
Résonne longuement au soleil de l'ennui.
Je n'ai plus pour ami
Que le diable en personne,
plus de joie, plus de coeur,
Rien, plus que le malheur.
C'est l'heure où l'on se donne
L'instant fait pour aimer...
Mais mon corps n'est que cendres
On ne saurait le prendre
Que pour le disperser.

Opale

L'opale de tes yeux où coule une rivière,

Tes yeux toujours mouillés d'un halo de lumière,

Ont tracé dans mon coeur un sentier parfumé

Où chantent les oiseaux cachés dans les vergers.


Sur le bord du chemin fleurissent les violettes,

Chemin des souvenirs et des pauses secrètes.

T'en souvient-il, mon coeur, de ce temps arrété,

De mes doigts sur ta peau tendrement aimantés ?


De ces baisers de feu tout au long de nos lèvres,

De ces tendres frissons, pour ces heures si brèves ?

T'en souvient-il encore de nos coeurs "coeur à coeur",

Des bouffées de désir comme un bouquet de fleurs ?


T'en souvient-il ma mie du creux de mon épaule

Où tu restais blottie nous révant sous les saules ?

Pour avoir allumé les flammes du désir,

Avoir conduit ton corps au jardin du plaisir,


Pour cette nuit d'ivresse où mes mains frisssonnantes

Ont suivi le parcours de tes courbes enivrantes,

Pour la chaleur du creux des secrets de ton corps,

Pour cette humidité d'un bijou couleur d'or,


Dans le ciel de mes nuits brille encore mon étoile,

Et d'y penser si fort j'ai ma voix qui se voile.

Mon Amour, pour toujours, brulent les souvenirs,

Comme un feu dans mon coeur, qui ne saurait mourrir.

Amours d'automne

Aux sanglantes saisons de mes rêves d'automne
Le vent du souvenir dans ma tête résonne.
Chemins semés d'opale aux couleurs de la mort,
Sur la barque tangueuse qui va, quittant le port,

Je pars pour des pays éclatants de musique,
Le coeur embastillé d'éclats énigmatiques.
Aux soleils de l'été, sur mes sentiers d'errance
J'ai recherché l'Amour et j'ai tenté ma chance.

Dans mon jardin secret écrasé de couleurs,
Dieu que je l'ai aimée ! Elle s'appelait Fleur.
Elle allait toute nue, sous la lampe opaline
Promenant Haut ses seins, élancée, taille fine,

Et dans ses yeux réveurs éclatants de désir
J'ai osé tendrement, un instant la saisir.
Aux ruisseaux vagabonds, chantonnant l'aube claire,
J'ai confié le secret de toutes mes chimères.

Et depuis les poissons, ondoyants et bavards
L'ont crié à tout vent, si bien que les renards,
Qui promènent leur nez à toutes les frontières,
Ont fait que mes secrets sont dans chaque chaumière.

Mais qu'importe, ma Mie, pourvu que mon Amour
Sauvage et festoyant, éternise nos jours !

res beau poeme
Anne
muguet