Il était une fois une belette
qui avait bien mal à la tête.
Tellement qu'elle croyait, pauvrette,
avoir avalé une trompette.
Dans les bois, elle fuyait les fêtes,
bouchait ses ouies de ciboulette.
Dès qu'au loin venait la tempête,
elle se planquait dans sa cachette.
Belette du fond de son terrier
laissa couler des jours entiers.
Lasse de ne pas être sur pieds
Elle commençait à s'ennuyer.
Mais pourquoi ais-je froid et chaud ?
Demanda-t-elle à Renardeau.
Ma fourrure protège bien mon dos !
Pourtant, je tremble, je suis en eau.
L'ami Renardeau, pris d'un doute,
bondit du terrier sur la route,
courut tout droit vers la clairière
voir le hibou, l'apothicaire.
Maître hibou, réveillez-vous !
Belette a bien besoin de vous !
Nous pataugeons en plein mystère
et avons besoin de vos lumières.
Qui donc en plein jour me dérange ?
dit le hibou, d'une voix étrange.
Bon sang renard où est ta tête ?
Je te croyais chasseur de belettes.
Cette belette-là est une amie,
que la fièvre a cloué au lit.
Secoue-toi les plumes je te prie,
avant que j'ai de l'appétit.
Ainsi, Hibou vint voir belette,
et lui trouva la mine défaite.
Il lui tata le nez, le pouls,
la joue, le genou et le cou.
Enfin, ça lui sauta aux yeux,
Il ulula à qui mieux mieux :
Nom d'une plume en bois, quelle malchance !
Où est passée ta fourrure blanche !
Maître hibou es-tu bien sûr
que je doive changer ma fourrure
pour qu'en hiver je puis chasser
et sans maladie gambader ?
Certes la blancheur te protège,
Elle te cache dans la blanche neige.
Mais sans assez de nourriture
l'hiver, pas de blanche fourrure.
Maître, que dois-je donc ingurgiter
tu sais, je suis un carnassier
Veux-tu que je change de régime
et que je mange des aubergines ?
Belette écouta le hibou
et finit par manger de tout.
Plus de fatigue ni de tourment,
finie la crainte du mauvais temps.
L'ami Renardeau était fier
d'avoir pris soin de sa commère.
Vêtus de blancs manteaux tout beaux
Ils passèrent tout l'hiver au chaud.
(vendredi 9 juin 2006 à 13:26 :: Les rimes de Contine)