Humains, somme nous des cruels monstres?
Seuls, malades pour les remercier, c’est triste
Dans un débarras appelé maison de retraite
On place nos vulnérables, nos miens les ancêtres
Dans ce sorte de grenier, comme des meubles usés
Nos géniteurs, nos mémoires, notre passé
Sans eux déboussolés notre société dérive
Sont la sagesse, nos conseillers, nos directives
Notre savoir nos traditions et nos cultures
Ces fossiles symboles vivants de notre histoire
Notre sang, notre grand amour, nos délaissés
Blessés, piqués au vif dans leurs fiertés
Fatigués se laissent faire en toute docilité
Dans ce pré au-delà , incarcérés , surveillée liberté
S’abandonnant ainsi passivement à leurs tristes sorts
Dans ces réserves, bêtise invention de ce millénaire
Ces bannis de la société, les déchets les dérangeurs
Déçus, usés, le regard triste se cachent pour mourir