quand je coule comme une loque
dans des culs de basse fosse cerebraux
qu'avec angoisse
je retrouve pas mon blouson au vestiaire
que je viens de perdre au chemin de fer
que l'avenir
amoncelle
de la vaisselle en bataille
qu'un faisceau de mille raisons
plus pernicieuses et diaboliques
les unes que les autres
commandent a ma destruction
complète et entière
y a qu'un type
pour me tirer de là
avec une grosse main
pleine de poils
un type intelligent
que c'en était du vice
il y en a d'autres bien sûr
mais qui toujours
laissent suinter
le
"voyez comme mon âme
est bellement triste
sous mon nez rouge"
non celui-là
c'était un ogre
un Falstaff du faubourg
toujours a portée de main
j'ai un de ses bouquins
disques
toujours une pincée au fond de ma poche
un type dont j'aurais redouté
qu'il s'empare de mes ecrits
pour les lire a haute voix
désintégrés ddans la seconde
ils auraient été
sous les eclatements rigolards
de sa voix banlieusarde
un type qu'avait vérouillé ses larmes
un retourneur de desespoir
un guerisseur
un chaman
oui
un type
qui les a bien planquées
ses larmes
plus que celle que j'ai lâché
le jour où il est mort
mon medecineman
Yanne qu'il s'appelait
Jean Yanne