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  UN ABOMINABLE HASARD

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aristee
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyMar 17 Avr - 22:10


ACTE 1




Le rideau se lève sur une salle de séjour. Meubles de style. Deux portes à gauche et à droite. Celle du fond mène à l’entrée. Dans un fauteuil, Richard, roulé en boule, les deux bras autour des tibias, semble sur la défensive.
Gontran arpente nerveusement la scène, passant 4 fois devant le fauteuil de RICHARD sans le regarder.

GONTRAN (En arrivant pour la 5ème fois devant Richard, s’arrête, se tourne vers lui, et crie) :
Non, Non, Non !!!! Il n’en est pas question. Tu entends ? Il n’en est pas question !!
Richard ne répond pas. Gontran recommence à arpenter la pièce, puis va s’asseoir sur un fauteuil, à coté de Richard.

GONTRAN ( D’une voix normale)
Où est ta mère ?

RICHARD (maussade)
Est-ce que je sais, moi ? Chez son coiffeur, ou son psychologue, ou son podologue, ou son radiologue, ou son sexologue, ou un autre truc en logue. Va savoir !!!

GONTRAN
Je t‘interdis de parler de ta mère sur ce ton !!

RICHARD
Quel ton ? Tu me poses une question, je te réponds, c’est tout !

GONTRAN (tristement)
Mon pauvre enfant ! Je me demande, si quelqu’un serait capable de te trouver une seule qualité.

RICHARD
Demande à Tina !

GONTRAN (de nouveau en colère)
Ne me parle plus de cette Tina ! Ne prononce plus son nom ici ! Le seul fait qu’elle puisse, d’après tes dires, te trouver une seule qualité, est la preuve de sa bêtise.

RICHARD
Si tu la trouves idiote, puisque tu me trouves idiot, je ne vois pas pourquoi tu t’opposes à notre mariage. Qui se ressemblent s’assemblent, non ?

GONTRAN
Il y a tout de même une petite différence. Tu es un de La Margote, alors qu’elle, elle est quoi ? Hein ? Elle est quoi ? Rien !! C’est cela, Elle n’est rien ! D’abord que fait son père ? Je parie que tu ne le sais même pas !

RICHARD
Je m’en fiche. Ce n’est pas son père que je veux épouser.

GONTRAN
Quand on épouse, on épouse également une famille. Que fait son père ? Hein ? Réponds-moi !

RICHARD
Son père ? Je ne sais pas. (Un peu grandiloquent) Mais c’est elle que j’aime, elle est la femme de ma vie.

GONTRAN (imitant son fils)
Mais c’est elle que j’aime, Elle est la femme de ma vie ! Crétin !!! Hé bien, si tu ne sais pas ce que fait son père, je vais te le dire, moi ! Parce que figure-toi, j’ai fait une enquête, moi ! Je ne prends pas de décision à l’aveuglette, moi ! Ce pauvre homme, porte des paquets.

RICHARD
Il ne les porte pas lui-même. Il a une entreprise de transport !

GONTRAN (imitant encore son fils)
Il a une entreprise de transport ! Tu parles d’une entreprise ! Il a une camionnette et un chauffeur livreur ! C’est ça que tu appelles une Entreprise de transport.

RICHARD
Oui, c’en est une ! Mais je me fiche de ce que fait son père. C’est sa fille que j’aime.

GONTRAN
Hé bien moi, je ne les aime pas. Le problème est réglé.

RICHARD
Tu ne les connais même pas !

GONTRAN
Je connais le genre, et ça me suffit ! C’est non, et c’est terminé.

RICHARD
Tu n’oublies qu’une chose, papa.

GONTRAN
Ah oui ? Laquelle ?

RICHARD
Je suis majeur !

GONTRAN
Depuis trois mois, oui, et alors ?

RICHARD
Alors, je peux me marier sans ton accord.

GONTRAN (Se lève de son fauteuil, et d’un geste circulaire du bras, fait voir tout ce qui les entoure)
C’est avec tout ça que tu es marié, et tu portes mon nom, et plus tard, beaucoup plus tard, je l’espère, tu auras ma fortune. Si tu te maries avec ta….Je ne peux même pas dire son nom, du même coup, tu divorceras avec tout ça.

RICHARD
Je m’en fous ! D’ailleurs, je garderai mon nom, tu ne pourras pas me l’enlever.

GONTRAN
Je vais voir, avec mon avocat, ce que je pourrai faire de ce côté-là.

RICHARD
Rien. Tu ne pourras rien faire. D’ailleurs, si tu n’étais pas mon père, comme je suis le fils de ma mère, c’est que tu aurais été cocu !!

Gontran se précipite sur lui, la main levée pour lui donner une claque. Il se maitrise.

' A suivre)
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aristee
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyMer 18 Avr - 8:42


GONTRAN
Un de La Margote reste toujours maitre de ses actes. Toujours ! Tu as de la chance. Alors, écoute-moi bien. Je te laisse réfléchir jusqu’à demain matin. Si tu persistes à vouloir te marier avec…avec cette fille, je te déshériterais immédiatement, tu partirais d’ici, et tu te débrouillerais, pour trouver une bouche de métro pour passer la nuit au chaud, et tu ferais la manche pour pouvoir t’acheter un morceau de pain. A moins que ton futur beau père, veuille t’embaucher comme chauffeur livreur…..Ce qui, d’ailleurs, à la réflexion, n’est même pas possible, puisque tu n’as pas ton permis de conduire. Réfléchis bien à tout ça, mon fils, car, en ce qui me concerne, je serai inflexible : Tu renonces à cette……ou je te flanque à la porte.
Par la porte du fond, entre Hélène. C’est une femme assez grassouillette, couverte de trop de bijoux, elle manque un peu de classe, mais semble gentille.

HELENE
De quoi parlez-vous ? Pourquoi, Gontran, dis-tu que tu veux flanquer notre fils à la porte ? J’espère que tu plaisantais ?

GONTRAN (Furieux)
Ai-je l’air de plaisanter ?

HELENE
Mais enfin, qu’a-t-il fait ?

GONTRAN
Rien encore, heureusement ! Mais il voudrait se marier avec…avec….avec, une ‘rien du tout’.

RICHARD
C’est pas vrai maman ! Tina n’est pas ‘ une rien du tout ‘. C’est la femme que j’aime et je veux l’épouser.

GONTRAN
Ca suffit !! J’ai dit non !! D’ailleurs, tu parles d’une femme !!!! J’ai fait une enquête. C’est une gamine ! Elle n’est même pas majeure ! Et, rien que son prénom indique de quel milieu elle sort.

HELENE (A son fils)
Mais mon chéri, tu ne m’as jamais parlé de cette jeune fille. Depuis quand la connais-tu ?

RICHARD
Mais maman, le temps n’a rien à voir à l’affaire. Le coup de foudre, c’est quelque chose d’immédiat.

HELENE
Oui, mais quand même, depuis quand la connais-tu ?

RICHARD
Depuis dimanche, mais je te le répète, le temps n’est rien. Je sais que c’est la femme de ma vie.

HELENE
Depuis dimanche seulement ? Moi, je n’étais pas au courant. Tu as plus confiance en ton père, qu’en moi pour lui en avoir parlé ?

RICHARD
Mais non maman. Je ne lui ai parlé de Tina que tout à l’heure !

HELENE (à Gontran)
Tu ne connais l’existence de cette Tina que depuis quelques minutes, et tu t’opposes déjà à ce que ton fils la rencontre ? Tu ne connais pas ces gens là.

GONTRAN (Un peu gêné au début, puis se mettant peu à peu en colère.)
Je connais un peu la famille. Enfin, j’en ai entendu parler. Sur le plan professionnel. Et je sais qu’ils ne sont pas de notre monde. Mais à quoi riment ces questions ? C’est intolérable. Je sais que cette…..Personne, ne peut entrer dans la famille. Je n’ai pas de justification à donner. Je sais, et c’est suffisant ! Vous me faites subir un interrogatoire ? C’est inadmissible ! Je suis le chef de famille ! Vous semblez l’oublier ces temps-ci, et je ne peux le tolérer.

HELENE
Calme-toi Gontran ! Notre fils est amoureux, c’est de son âge. (A Richard) Peux-tu nous laisser mon chéri, je vais parler avec ton père.

(Richard se lève, embrasse sa mère en passant, et sort par la deuxième porte à droite).

GONTRAN
Ton chérubin va chialer dans sa chambre, cela va peut être noyer son pseudo amour. Maintenant, je te le dis tout de suite, je ne suis pas disposé à poursuivre la discussion sur ce sujet. J’ai dit non, c’est non, et l’on en reste là.

HELENE
Tu pourrais au moins m’écouter. Comme je viens de le dire, notre fils est amoureux. C’est de son âge, et bien entendu, cela lui passera. Mais si tu continues à le contrer, il va se persuader qu’il l’aime vraiment, par réaction contre toi. Je pense donc qu’il serait plus intelligent, de faire venir cette jeune fille, et lorsque nous la connaitrons mieux, nous pourrons lui faire remarquer peu à peu ses défauts, et il se détachera d’elle, de lui-même. Mais il ne faut surtout pas le contrer, et tout rentrera dans l’ordre, très rapidement. Crois-moi, c’est la meilleure solution.

GONTRAN
Ce que tu dis est idiot. Si nous recevions cette fille ici, ce serait comme si nous l’admettions dans notre milieu, et comme elle est certainement plus finaude que notre grand dadais de fils, elle ferait tout pour se faire épouser. Les femmes savent mieux calculer que nous. Tu viens d’ailleurs de le prouver en proposant ta solution alambiquée, auquel un homme n’aurait pas pensé.

HELENE
Si ce que tu dis est vrai, tu n’as rien à craindre. Si j’estime qu’elle n’est pas faite pour notre fils, comme je suis une femme, je saurais la faire déguerpir.

GONTRAN
Comment veux-tu que je te fasse confiance ? Tout ce que désire ton fils est bien, alors, pour ne pas lui faire de peine, tu l’accepteras comme belle fille. Non, et non ! Je préfère ne pas mettre la main dans cet engrenage. Elle ne mettra pas les pieds ici.

HELENE
La main, les pieds, Tu ne parles pas de la tête, parce qu’il n’y a rien dans la tienne !

GONTRAN
Il y en a assez, dans ma tête, pour savoir que tu as su persuader mes parents, que notre mariage était une bonne chose. Je ne suis pas dupe, et je ne veux pas que mon fils se fasse avoir comme moi.

HELENE
Tu oses dire que tes parents t’ont forcé à m’épouser, et que tu ne m’aimais pas ?

GONTRAN
Regarde tes mains !

(Hélène regarde ses mains).

HELENE
Oui, et alors ?

GONTRAN
Alors si tu ne m’avais pas épousé, tu n’aurais pas toutes ces bagues, ces bracelets, et tous ces bijoux dont ton coffret regorge. Voilà pourquoi tu voulais m’épouser. L’amour n’avait rien à voir dans notre mariage. Tu n’étais intéressée, que par ce que notre union pourrait te rapporter, en bijoux, en hautes relations, en vie agréable avec des domestiques.

HELENE
Tu es odieux ! Tu as attendu vingt ans pour me dire que tu ne m’as jamais aimée ?

GONTRAN
Si tu étais aussi finaude que tu le prétends, il y aurait longtemps que tu le saurais. En tout cas, je ne veux pas que mon fils se fasse avoir comme moi.

HELENE
Richard est amoureux. Et tu diras ce que tu voudras, mais toi aussi, tu as été amoureux de moi, même si, tu viens de me l’avouer, il ne te reste plus rien de ce sentiment.

GONTRAN
Je n’ai jamais été amoureux de toi. Quand tu étais jeune et mince, j’ai pu te désirer, c’est vrai, mais pour le reste, je veux dire le mariage, cela s’est goupillé entre toi, mes parents et les tiens. Moi, je n’ai pas eu mon mot à dire. J’ai couché avec toi, et il fallu « réparer » comme l’a dit une fois mon père, qui était vieux jeu. Mais vois-tu, je suis de mon temps. Si ton fils veux coucher avec sa pouffiasse, je n’y vois aucun inconvénient, mais je ne veux pas qu’il se marie avec elle, ni qu’il vienne ici avec elle. Je ne reviendrai pas là-dessus.
Lentement, Hélène enlève ses bagues et ses bracelets, les jette sur une table basse.

( A suivre)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyMer 18 Avr - 12:51

Le retour d'Aristee pour notre grand plaisir, terribles les parents, le père surtout quelle sale type ! Je sens que je vais me régaler avec ma lecture quotidienne, elle m'a manquée.

Merci Aristee.
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aristee
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyJeu 19 Avr - 14:08


HELENE

Bien. Je n’avais pas prévu d’aborder aujourd’hui une importante discussion, mais après tout, pourquoi attendre ? En premier lieu, contrairement à ce que tu penses, je ne tiens pas particulièrement à ces trucs en or. Tu vas pouvoir les revendre, ou mieux, les offrir à ta maitresse, car je suis certaine que tu en as au moins une.

GONTRAN
Je ne vois pas ce qui peut te faire dire que j’ai une maitresse, et si c’était vrai, je ne lui donnerai pas tes restes. Tu peux donc les reprendre.
Gontran s’apprête à sortir.

HELENE
Ne pars pas. Notre conversation n’est pas terminée. Il me reste à te parler du principal. La présence de notre fils ne sera d’ailleurs pas inutile, puisque cela va le concerner indirectement dans sa vie quotidienne.
Elle va frapper à la deuxième porte à droite.

HELENE
Richard, mon chéri, peux tu revenir ?

GONTRAN
Pour moi, la discussion est terminée. J’ai dit ce que j’avais à dire, et ne changerai pas d’opinion.
Comme il veut sortir par la porte du fond, Hélène le retient par le bras.

HELENE
Je te le répète. Non, ce n’est pas terminé. Je n’ai même pas encore commencé. Figure- toi que moi aussi j’ai des choses à te dire, que tu ignores totalement. Tu verras, cela va t’intéresser.
Gontran, en faisant un geste, signifiant qu’il ne voulait pas contrarier une femme à moitié folle, revient au milieu de la scène, pendant que Richard sort de sa chambre, et vient vers sa mère.

HELENE (Montrant ses bijoux sur la table.)
Tiens, mon chéri, tu peux prendre ces bijoux. Je te les donne. Ils sont à toi désormais, mais permets-moi de te donner un conseil : ne donne qu’un seul bijou à ton actuelle petite amie. Tu auras l’occasion d’en offrir d’autres plus tard, peut être à la même jeune fille d’ailleurs, mais mieux vaut faire plaisir plusieurs fois.
Maintenant, j’ai à parler à ton père, mais comme cela va te concerner indirectement, je préfère que tu entendes ce que j’ai à lui dire, Alors asseyons-nous !

GONTRAN
Tu donnes des ordres maintenant ?
(Cependant, comme les deux autres, il s’assied dans un fauteuil.)

Un petit silence.

GONTRAN
Alors ? Que signifie cette mise en scène ridicule ?

HELENE
Patience ! Laisse- moi le temps de parler. Ce n’est que lorsque j’en aurai fini que tu pourras dire, si c’était ou non une scène ridicule.

GONTRAN
D’abord, je ne veux pas que ces bijoux, achetés par moi, soient donnés à cette….moins que rien, dont nous a parlé Richard.

HELENE
Tu veux en rester à ces bricoles ? Soit ! Parlons-en. Tu m’avais offert ces bijoux, ils étaient à moi, je pouvais en disposer, maintenant, ils sont à Richard, il en fera ce qu’il voudra. Mais si tu persistes à vouloir parler de babioles, tu ne sauras jamais ce que j’ai à te dire, qui est, pourtant, beaucoup plus important.

RICHARD (Qui a ramassé les bijoux, en choisit un, avant de mettre les autres négligemment dans sa poche)
Puisque j’en suis propriétaire, Maman, permets-moi de t’offrir cette bague, j’aime beaucoup la voir à ton doigt.
(Richard la passe au doigt à sa mère)

GONTRAN (Furieux)
C’est surréaliste !! J’ai offert une bague à ma femme, elle la donne à son fils, puis il en fait cadeau à sa mère. On marche sur la tête !!C’est fini ces enfantillages ? Si tu as quelque chose à dire, fais-le, car figure-toi, que j’ai autre chose à faire que d’assister à vos pitreries !

HELENE
Bon. Puisque, Gontran, je vois que tu es pressé, je vais être brève.
Tu as eu le courage….. Après vingt ans de mariage, de m’avouer que tu ne m’avais jamais aimé. Tu ne sais sans doute pas à quel point, ton attitude de butor, me facilite les choses. Moi, j’ai eu la faiblesse de te rester attachée durant 19 ans et demi. Maintenant, je ne ressens pour toi que du mépris, tu comprendras donc facilement que nous ne pouvons continuer à vivre, comme si tout allait bien entre nous. Ce soir, je vais coucher dans la chambre d’amis, et demain matin, je partirai définitivement. Voilà. C’est tout ce que j’avais à te dire.
Quand à toi, Richard, mon chéri, tu as le choix. Tu peux rester avec ton père, si tu le désires, mais j’en doute, soit, tu viens avec moi. Sois sans crainte, je vais vivre dans une maison encore plus confortable que celle-ci, et Jacques est tout prêt à t’aimer comme un père.


GONTRAN (hors de lui)
Qu’est ce que tu en train d’essayer de dire ? Tu veux partir ? Mais, tu n’en as pas le droit ! C’est avec moi que tu es mariée, tu resteras ici. Je l’exige.
(Après un moment de silence)
D’abord, c’est qui ce Jacques ? En tout cas, pas un homme de goût, s’il est vrai qu’il veut s’embarrasser d’une vieille grosse bonne femme. Si c’est vrai, ai-je dit, mais à la réflexion, je suis certain que tu me racontes des histoires. Pourquoi un homme voudrait-il de toi ?

HELENE
Si tu le désires, je peux lui demander de venir te l’expliquer.

GONTRAN
En tout cas, j’aimerais bien lui flanquer mon poing dans la figure. Oser s’attaquer à une femme mariée…Je ne trouve pas de mot pour exprimer mon dégoût ! C’est un rustre.
Un silence.

GONTRAN
Je ne comprends pas. Je ne comprends pas, pourquoi, dans le seul but de défendre ton fils, tu es allée jusqu’à inventer cette histoire rocambolesque.

HELENE
J’ai voulu profiter de l’occasion pour t’annoncer que j’allais te quitter. Je n’ai rien inventé du tout, et il n’y a rien de rocambolesque dans le fait que, lasse de subir tes énormes défauts, j’ai, au bon moment, rencontré un homme merveilleux en comparaison duquel tu me parais encore plus minable.

GONTRAN (furieux)
Je ne te permets pas…..

HELENE
Aucune importance !! Je n’ai aucun besoin de ton autorisation pour dire ce que je pense, et, j’en suis persuadée, ce que pensent tous ceux qui te connaissent un peu.

GONTRAN (qui s’étrangle de fureur)
En voilà assez !! J’en ai assez d’entendre tes inepties. Tu ne partiras pas demain, tu vas partir immédiatement. Et par la même occasion, emmène ton précieux fils. Vous êtes bien de la même race. De la même sous-race je devrais dire. (Hurlant) Partez, partez ! Ou je fais un malheur.
Hélène passe son bras sur les épaules de Richard, ce dernier sort par la 2ème porte à droite, et elle sort par la 2ème porte de gauche, pendant qu’elle dit à son fils :

HELENE
Dans une demi-heure au café du Figaro.
Gontran s’écroule dans un fauteuil, le visage entre les deux mains, il est abattu.

Relevant la tête, il s’adresse au public.

GONTRAN
Me faire ça à moi !! C’est inimaginable !! Cocufier Monsieur Gontran de la Margotte ! ! ! Personne ne pourrait le croire. La garce !! Je suis vraiment gâté, entre une femme volage et un fils imbécile qui veut se marier avec une fille qu’il ne connait que depuis quelques jours. Non. Je ne méritais pas ça.

( A suivre)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyJeu 19 Avr - 15:30

Que voici un monsieur à l'égo bien démesuré, j'imagine que l'histoire va le rendre plus modeste. Bonne journée Aristee et merci.
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aristee
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyVen 20 Avr - 8:27


ACTE 2





Le décor est identique. Gontran, en robe de chambre, seul, assis dans un fauteuil, lit un journal. Sonnerie à la porte d’entrée. Machinalement, Gontran consulte sa montre, puis se lève, et sort pour aller ouvrir.
Il revient, suivi de son fils. Ils n’échangent aucun mot. Gontran reprend son journal et se remet à lire. Richard, un peu désorienté par cet accueil des plus froids, reste immobile un moment, puis va s’asseoir dans un fauteuil.

GONTRAN (Sans lâcher son journal, et continuant à le lire)
Alors ?

RICHARD
Alors, j’ai à te parler.

GONTRAN
Alors fais-le. Dis rapidement ce que tu as à dire, et déguerpis ! Je ne peux plus vous supporter, toi et ta mère !

RICHARD
Tout d’abord, rassure-toi, je ne viens pas te demander l’hospitalité.

GONTRAN
C’est en effet préférable. Je ne reviens jamais sur une décision.

RICHARD.
Maman et moi avons quitté la maison depuis un mois. Nous ne le regrettons pas. Jacques est très gentil avec moi.

GONTRAN (Feignant toujours de lire son journal.)
Je m’en fous éperdument ! C’est tout ce que tu avais à me dire ?

RICHARD
Bien sûr que non. Je suis surtout venu te dire que tu es un salaud.

GONTRAN (qui rejette brutalement son journal, et crie)
Quoi ? Je suis encore ton père ! Tu me dois le respect. Retire ce que tu viens de dire. Retire immédiatement !! Je te savais mal élevé, mais à ce point…..Je suppose que ta mère a attisé pendant un mois ta mauvaise éducation….A moins que ce ne soit ce Jacques qui te monte contre ton père.

RICHARD
Bien sûr que non. Ni Jacques, ni maman ne me parlent de toi. D’ailleurs, je suis assez grand, pour me faire une opinion moi-même. Mais là n’est pas le problème, laisse-moi terminer. Je viens de comprendre pourquoi tu ne voulais pas voir, ni entendre parler de Tina dont je voulais faire ma femme. Elle a été ta maitresse, c’est une jeune fille qui n’est pas majeure, et c’est pourquoi je t’ai dit et je te répète : Tu es un salaud !!

GONTRAN en colère)
Ca suffit maintenant !!Arrête de dire des bêtises !! Qui t’a raconté ça ?

RICHARD
C’est Tina elle-même. Tu ne vas pas nier ?

GONTRAN
Tu es un gamin. Il y a certaines choses que tu ne peux comprendre. Et je ne veux pas en discuter avec un gamin !

RICHARD
Donc, tu avoues ? Tu ne veux pas en discuter avec un gamin, de ce que tu as fait à une gamine, plus jeune que moi. C’est inconséquent !!

GONTRAN
Je n’ai rien à avouer du tout. Je n’ai pas de confidences à te faire. Maintenant, fiche le camp, immédiatement..

RICHARD
Crois-moi, mon père, j’aimerais pouvoir le faire. Oui, j’aurais préféré ne pas avoir à revenir ici. Seulement, il faut que tu le saches : Non seulement tu as été l’amant de Tina, mais, de plus, je vais avoir un petit frère.

GONTRAN (furieux)
Ta mère est enceinte de ce Jacques ?

RICHARD
Non. Maman n’est pas enceinte de Jacques. Du moins, je ne le crois pas.

GONTRAN
Alors, qu’est-ce que tu viens me raconter ?
Tina, si je m’en souviens bien, tu voulais te marier avec elle, bien que tu ne la connaisses presque pas, alors fais-le, si ça te chante, je ne m’y oppose plus. Mais laisse-moi tranquille. Je ne suis plus responsable de toi.

RICHARD
Je voulais me marier avec Tina, et elle était d’accord. Maintenant, à cause de toi, c’est impossible.

GONTRAN
Puisque je te dis que je ne m’y oppose plus. Tu fais ce que tu veux, je m’en fous ! D’ailleurs, elle couche avec n’importe qui, mais ça, tu l’apprendras bien assez tôt.

RICHARD
Je sais parfaitement qu’elle a eu une aventure avant moi. Ce n’est pas ça qui me gêne.

GONTRAN
Ecoute ! J’aimerais lire mon journal tranquillement. Ce que tu fais ou ne fais pas, je m’en fiche éperdument. Allez ! Fiche le camp. Je ne veux plus t’écouter

RICHARD
Oh si, tu vas m’écouter. Je le répète, je voulais me marier avec Tina, elle le voulait aussi, et, maintenant, à cause de toi, c’est impossible.

GONTRAN
Puisque je t’ai dit que je ne m’y oppose plus. Alors fais ce que tu veux. J’ai trop été habitué à ce que tu fasses des bêtises, maintenant, je m’en lave les mains.

RICHARD
Si j’ai fait des bêtises, je n’en ai pas le monopole. Tina est enceinte.

GONTRAN
Petit crétin ! Que veux-tu que j’y fasse ? Si c’est de toi, tu n’avais qu’à faire attention.

RICHARD
Ce n’est pas de moi qu’elle est enceinte. C’est de toi.

GONTRAN
Hein ?

RICHARD
Tu as parfaitement entendu. Tina va avoir un enfant de toi. Elle est formelle. Si bien, que si je me mariais avec elle, je serais le père de mon frère. Tu te rends compte : Le père de mon frère !! Et de cela, il n’est pas question, évidemment !!

GONTRAN
C’est ridicule !

RICHARD
Je ne te le fais pas dire. Ce serait ridicule.

( A suivre)
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptySam 21 Avr - 11:18

GONTRAN
Ce que je voulais dire, c’est qu’il serait ridicule, que Tina attende un enfant de moi.

RICHARD
Voilà pourquoi à côté de mes petites bêtises, la tienne est monstrueuse. Alors ? Que faisons-nous ?

(Gontran réalise tout à coup la gravité de la situation.)

GONTRAN
Il faudrait savoir pourquoi elle a un enfant de moi. D’une part, elle couche avec n’importe qui, elle ne peut donc savoir qui est le père, et d’autre part, pourquoi n’avait-elle pas pris des précautions ? De nos jours, c’est de la démence ! Toutes les femmes prennent la pilule !

RICHARD
Je suis plus enclin à la croire que toi. Or, elle m’a assuré n’avoir connu qu’un seul homme avant moi, et c’est toi. Je te repose la question : Que vas-tu faire ?

GONTRAN
Rien. Je ne vais rien faire. Je ne veux plus entendre parler de ce problème. Tu n’as qu’à te marier avec elle, puisque vous vous aimez.

RICHARD
Je ne veux pas être le père de mon frère. Courageusement, tu te laves les mains de ton énorme bêtise, mais ni Tina, ni moi, ne voulons en rester là.

GONTRAN
Alors, que voulez-vous exactement ?

RICHARD
Il est un fait qu’il n’y a pas beaucoup de solutions. Il faut que tu divorces rapidement avec maman, et qu’à la naissance de ton enfant, tu le reconnaisses.

GONTRAN
Holà, holà !! Tu arranges les choses à ta façon, mais tu en oublies une toute petite : Je sais que ta mère me reviendra, je ne veux donc pas divorcer.

RICHARD
Tu te fais des illusions. Mais c’est ton problème personnel. En revanche, il y a cet enfant, dont tu es le père et qui va naitre. Que vas-tu faire pour lui ?

GONTRAN
Si ta Tina accouche d’un bébé, c’est qu’elle en sera la mère, c’est certain. Maintenant, il n’y a aucune raison pour que j’en sois le père. Cela pourrait aussi bien être toi.

RICHARD
Impossible. Lorsqu’elle a été fécondée, je ne la connaissais pas. Donc, en ce qui me concerne, je suis hors de course. Je le regrette d’ailleurs. Tina est bien d’accord pour faire des tests en paternité, si tu refuses, bien sûr, de reconnaitre que tu es le père. Alors, cesse de te débattre. Tu es coincé. Tu vas avoir un enfant.

GONTRAN
C’est complètement idiot ! (un temps) D’ailleurs, un test de paternité ne pourrait pas déterminer qui de toi ou de moi serait le père. Alors, ce problème ne me concerne pas, et tu feras ce que tu voudras.

(On sonne à la porte d’entrée)

Qui vient encore me casser les pieds ?

(Il se lève de son fauteuil, et en sortant, dit à Richard):

Ecoute-moi bien : Il n’est pas question que je reconnaisse le gosse de ta Tina. J’ai eu assez d’embêtements avec toi, pour désirer avoir un deuxième enfant. Surtout à mon âge.
(On entend que Gontran ouvre la porte, et s’écrie : Qu’est-ce que tu viens foutre ici ? Une voix féminine répond : Ce ne sera pas long, tranquillise-toi.
Gontran revient dans le salon suivi par Hélène.)

RICHARD (En allant embrasser sa mère)
Tu ne m’avais pas dit que tu viendrais chez papa !

HELENE
Tu ne m’avais pas dit, non plus, que tu venais le voir en cachette.

RICHARD
Ce n’est pas en cachette, et c’est la première fois depuis votre séparation.

GONTRAN
Vous réglerez vos problèmes plus tard !! (S’adressant à Hélène) Tu constates enfin que tu as fait une bêtise en me quittant ? Et tu reviens au bercail ? J’en étais certain.

HELENE
Oh, pas du tout !! Je me félicite tous les jours d’être partie. Je vis avec un homme merveilleux, et je regrette seulement de ne pas l’avoir fait plus tôt.

GONTRAN
Et c’est pour me dire ça, que tu es venue ?

HELENE
Pas du tout. Mon bonheur ne te regarde pas.

GONTRAN
Alors, tu viens me demander de l’argent ? Je préfère te prévenir tout de suite, que ni toi, ni ton fils, n’obtiendront un centime de moi.

HELENE (A son fils)
J’espère que tu n’es pas venu lui demander de l’argent ! Jacques t’a dit que tu pouvais lui en demander en cas de besoin.

GONTRAN
En voilà assez. Je vous ai dit de régler vos problèmes entre vous. Pourquoi es-tu venue, Hélène ?

HELENE
Je suis venue par correction. Uniquement par correction. Sois tranquille, je ne te demande pas d’argent. Je suis enceinte. De toi, je précise. Car je tiens à souligner que je ne t’ai jamais trompé. Je n’ai été la maitresse de Jacques qu’après t’avoir quitté. Je te donne cette précision, pour le cas où tu voudrais essayer de jouer le beau rôle. Je le regrette pour toi, mais je n’ai rien à me reprocher. J’ai dit à Jacques que je suis enceinte. Il n’en est pas le père mais il est d’accord pour reconnaitre l’enfant, à condition, que nous soyons divorcés. Je te demande donc, j’exige même, que nous entamions et accélérions la procédure de divorce.
Sois tranquille, je ne te chercherai pas des noises ! Malgré notre mariage sous le régime de la communauté, en dehors de deux ou trois bricoles qui viennent de mes parents, je ne te demanderai rien, je te laisserai tout, les meubles, la voiture, etc….. J’ai l’adresse d’un avocat. Nous pourrions le prendre pour tout les deux, cela ferait activer les choses. Tu me confirmes ton accord ?

(A l’annonce de sa nouvelle paternité, Gontran s’était laissé tomber dans un fauteuil)

GONTRAN (A mi-voix)
Qu’est-ce que c’est, cette avalanche de bébés que l’on m’attribue ? C’est un guet- apens ! C’est impossible autrement !

( A SUIVRE)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptySam 21 Avr - 22:43

Extra pauvre homme il va faire une syncope avec tous ces enfants qui lui viennent. Hum hum que voici un monsieur beaucoup moins vertus qu'il essayait de le faire croire.
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyDim 22 Avr - 8:05


(Un silence, puis Gontran se met en colère)


GONTRAN
Et tu veux me quitter vraiment ? Ca ne colle pas, ton truc !! Tu viens me dire que nous allons avoir un enfant et que tu veux divorcer. Tu me prends pour un idiot ? Et si vous me disiez exactement, l’un et l’autre, ce que vous me voulez, exactement, au lieu de venir me raconter des sornettes.

RICHARD
Moi, je suis venu te demander de reconnaitre l’enfant de Tina, pour cela de divorcer, et d’assumer tes devoirs de père!

HELENE (A son fils)
Quoi ? La jeune Tina est enceinte ? Et le géniteur serait ton père ?

(A Gontran) Comment ai-je pu vivre si longtemps à tes côtés, sans réaliser que tu es un vrai salaud ? Une gamine qui n’est même pas majeure !! Tu me dégoûtes ! En tout cas, je veux que tu actives notre divorce, et je ne veux rien savoir du reste ! Tu es un pourceau !

(A Richard.) Si je comprends bien, ton père a fait à peu près en même temps, un enfant à cette petite et à moi ? Il va avoir deux enfants du même âge et de deux femmes différentes ?

RICHARD
Oui. Il semblerait bien que ce personnage important, à la morale irréprochable, est passible d’adultère et de détournement de mineure. Peut être même de viol. Tina n’a pas voulu me donner de précision, mais j’ai cru comprendre….

HELENE (A Gontran)
Tu es un monstre ! Tu me trompais, et tu avais une gamine comme maitresse ! Tu es décidément pire que je ne le pensais !

RICHARD
Vois-tu, maman, papa est un de La Margote, et un de La Margote se croit tout permis, il a tous les droits. Les lois, la moralité, c’est pour les autres, mais évidemment par pour lui.

GONTRAN (Qui est passé de la colère, à la prostration, parle à lui même)
C’est un cauchemar ! Je vais me réveiller ! En vingt ans, j’ai eu un seul enfant, et là, le même jour, j’apprends que je vais en avoir deux autres. Ce n’est pas possible ! Je n’y crois pas, non ! Je n’y crois pas ! Je vais me réveiller, je vais me réveiller !

(Redevenant combatif, et s’adressant à sa femme et son fils)

C’est un coup monté, bien sur ! c’est un coup monté !! J’en suis certain ! Pourquoi êtes-vous venus ensemble, le même jour, m’annoncer 2 paternités ? Hein ? Ce n’est pas un hasard ! Que cherchez-vous réellement ? Parlez-moi franchement, que voulez-vous exactement ? Ces prétendues paternités, qui me les prouvent ? Hein ? Qui me les prouvent ? Vous vous liguez contre moi ? Pourquoi ? Pendant des années, je vous ai nourris, entretenus. J’ai rempli mes devoirs de mari et de père, vous n’avez rien à me reprocher ! Avouez que vous n’avez rien à me reprocher ! Soyez objectifs !

RICHARD
Le problème n’est pas là. Ne détourne pas la conversation. Nous ne voulons ni plus ni moins que ce que nous t’avons demandé. Maman et moi, voulons que vous divorciez, et moi, en plus, je te demande de reconnaitre l’enfant que tu as fait à Tina, et d’assurer matériellement ta paternité. Il n’y a aucun coup monté. Je ne savais d’ailleurs pas que maman était enceinte.

HELENE
Et moi, j’ignorais que tu avais une maitresse qui n’est, je crois, même pas majeure, et encore moins qu’elle attendait un enfant de toi.. Alors, non, il n’y a pas de coup monté, il y a seulement que tu dois payer tes turpitudes en une seule fois. (Un temps) Enfin, tes turpitudes que je connais, car tu as du en faire bien d’autres.

GONTRAN
Ce n’est tout de même pas une turpitude que d’avoir fait un enfant à sa femme légitime.

HELENE
Mais c’en est une, et énorme, d’en avoir fait un autre, en même temps, à une gamine mineure de surcroit !!.

GONTRAN
Je refuse de divorcer. J’accepte l’enfant de ma femme, et je veux bien, Hélène que tu reviennes ici. J’ai assez de grandeur d’âme, pour pardonner ton égarement avec ce Jacques, avec lequel tu vas rompre immédiatement ! Quand à Tina, je ne veux pas en entendre parler, et si, toi, Richard, tu veux l’épouser, tu auras ma bénédiction. Voilà ma position et je n’en changerai pas.

RICHARD
On croit rêver ! Tu parles de ta grandeur d’âme ? Tu as fait un enfant à une gamine mineure, et tu refiles ton bébé à ton fils ? Tu n’as vraiment aucun sens moral, tu me dégoutes !!

HELENE
Richard a raison. Tu as un sacré culot ! Quand à notre divorce, que tu le veuilles ou non, il aura lieu, et crois-moi, en t’y opposant, cela va te couter cher, car il sera facile de prouver que tu m’as trompée, et que tu as fait un enfant adultérin, à une mineure, ce qui est une circonstance sacrément aggravante. Je te conseille de bien réfléchir. Tu as beaucoup à perdre dans ces histoires, et en premier lieu, ta réputation, à laquelle tu tiens tant, va en prendre un sacré coup ! ! Crois-moi, quand on va savoir que tu avais une maitresse mineure, à laquelle tu as fait un enfant, tu ne conserveras pas les 3 ou 4 Présidences dont tu es si fier. Tu seras un homme fini.

GONTRAN
Arrête ! Arrête !! Mais qu’est-ce que je vous ai fait pour que vous soyez si horribles avec moi ?

RICHARD
Holà, Holà ! Qui est horrible ? Je peux témoigner que tu as fait mener à maman une vie impossible, et l’enfant qu’elle porte est bien de toi, non ? De plus, tu as trompé maman avec une toute jeune fille, et celle précisément que j’aimais. Maintenant, je ne peux plus me marier avec elle, mais j’exige que tu fasses ton devoir auprès d’elle et de son enfant. Alors, s’il y a quelqu’un d’horrible parmi nous, regarde-toi dans une glace et tu le verras !

GONTRAN (prostré dans un fauteuil)
Je ne sais plus où j’en suis. Je suis même incapable de réfléchir en ce moment. Je vous le demande, laissez-moi tranquille, et revenez tout les deux, après demain dans l’après midi, et je vous dirai ce que j’aurai décidé.

HELENE
D’accord pour revenir après demain, mais tu dois bien te mettre dans la tête, que tu n’as pas de proposition à nous faire. Ce n’est pas toi qui a les cartes en mains. Ou tu acceptes ce que nous te demandons, ou tu devras subir les conséquences de ton refus. Réfléchis bien.
(Elle se lève, ainsi que son fils, et ils se dirigent vers la sortie, sans que Gontran fasse un seul mouvement. Quelques secondes se passent, et soudain, en frappant du poing droit l’accoudoir de son fauteuil, il crie ! Merde ! Merde ! Merde ! Et,

LE RIDEAU TOMBE.
( A suivre)
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyLun 23 Avr - 8:09


ACTE 3



Lorsque le rideau se lève, on a l’impression que Gontran n’a pas bougé depuis le dernier acte. Il est toujours prostré dans son fauteuil. Après quelques secondes, il se lève, vient vers l’avant scène, et s’adresse au public.

GONTRAN
C’est inouï ce qui m’arrive. Je peux le dire sans forfanterie, je suis un type bien. D’ailleurs toutes les personnalités de la région me respectent, puisque j’ai été élu, Président de 4 associations. C’est un signe, ça ! On ne prend pas comme Président, un homme, s’il n’est pas irréprochable, et il faut que sa réputation soit sans tache.
Or, je n’ai pas changé depuis hier. Je suis toujours le même homme, et voilà que 2 bébés me tombent dessus pour me pourrir la vie. Qu’est-ce-que j’ai fait au Bon Dieu pour qu’il me punisse ? Hein ? Qu’ai-je fait ? Bon, j’ai eu une jeune maitresse, mais il n’y a pas là de quoi ruiner la réputation d’un homme comme moi. Vous êtes d’accord, Hein ? Surtout que je n’ai couché qu’une fois, une seule petite fois, avec cette gamine !
Depuis hier, je tourne les problèmes dans tous les sens, et je n’ai pas avancé d’un pouce. Ma femme et mon fils voudraient que je divorce. Bien sûr, ça les arrangerait tous les deux, mais moi ? Hein ? Et moi ? Ce n’est pas que je tienne énormément à ma femme. Elle fait bien son âge, et n’est plus très mince, elle est même boulote, alors, je n’y tiens plus vraiment.. Mais, dans notre milieu, on ne divorce pas. Il faut respecter les traditions, sinon, tout fout le camp ! Donc, pas de divorce. Et puis, avoir un autre enfant à mon âge, cela ferait ridicule. Par ailleurs, reconnaitre un autre bébé, que va pondre une gamine, alors, là, ce serait le comble de tout. C’est absolument impossible.
Il me reste 24 heures pour réfléchir, mais je ne vois pas le début du commencement d’une esquisse de solution. Zut et Zut !! Je suis l’homme le plus accablé par le sort, de la ville, du département même, et de la France peut-être.

(Il va se rasseoir dans son fauteuil, et les coudes sur les genoux, il prend sa tête dans ses mains. On sonne à la porte d’entrée. Gontran relève la tête. Toujours à haute voix)
C’est encore une tuile ! Je le sens, j’en suis sûr ! Je ne vais pas ouvrir.

(Il reste assis. On sonne pour la seconde fois)

GONTRAN (il se lève)
On n’échappe pas à son destin. Je vais ouvrir. Au point où j’en suis, ma situation ne pourra être pire !

(Il sort pour aller ouvrir et revient avec une dame d’une quarantaine d’année, assez élégante et sympathique. Une fois arrivés en scène, ils se tournent l’un vers l’autre et s’embrassent.

GONTRAN
Je suis content de te voir, Solange. Tu es la seule personne qui puisse m’apporter un peu de réconfort en ce moment.

SOLANGE
En effet, tu ne sembles pas en grande forme aujourd’hui. Que se passe-t-il ?

GONTRAN
Je préfère ne pas en parler, et profiter pleinement de ta présence. Mais au fait, c’est la première fois que tu viens ici. C’est très imprudent ! Tu ne crains pas que ma femme, ne nous surprenne ? Ou mon fils ?

SOLANGE
Tu penses bien, que si je suis venue, c’est qu’il n’y a aucun risque. Je viens de voir ta femme entrer chez son coiffeur, et je sais que dans ces cas là, elle en a pour une bonne heure ; Quand à ton fils, j’ai une nouvelle à t’annoncer : Il a fait la connaissance de ma fille Tina, et ils sont au cinéma. Cela ne te fait pas plaisir que nos enfants sortent ensemble ?

GONTRAN
Si…Enfin, je n’en sais rien…Je n’y avais pas réfléchi. Oui, au fond c’est peut être bien, mais ce n’est pas très important.

SOLANGE
Tu as raison, ce n’est pas très important. En revanche, j’ai une autre grande nouvelle à t’annoncer, et celle là est très importante.

GONTRAN
Aïe, Aïe, Aïe !! Depuis hier, j’ai eu mon comptant de grandes nouvelles. J’espère que celle que tu vas m’apporter est bonne.

SOLANGE
Elle est bonne pour moi, donc, elle est bonne pour toi.

GONTRAN
Je t’écoute.

SOLANGE
Cela va te surprendre peut être, mais à la réflexion, cela te fera plaisir, j’en suis certaine. Nous allons avoir un enfant.

( A suivre)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyLun 23 Avr - 16:40

Oh trois enfants d'un coup, il est pire que le petit tailleur !

Heu pauvre homme. bea
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyMar 24 Avr - 16:54


(Gontran part en courant vers le fond de la scène et met les paumes des mains sur ses oreilles, pour ne pas en entendre plus. Puis, il revient vers Solange.)

GONTRAN
Attends, attends ! Tu m’as dit que mon fils et ta fille sortent ensembles, et tu penses qu’ils vont avoir un bébé tous les deux ? C’est bien ça, hein ?

SOLANGE
Qu’est-ce que tu me racontes ? Mais non, gros bêta ! Ils ne se connaissent que depuis à peine un mois ! Comment veux-tu que Tina attende déjà un bébé de lui ?

GONTRAN
Mais alors, tu as voulu dire quoi ?

SOLANGE
Il me semble avoir été très claire. Je t’ai dit que toi et moi, allons avoir un bébé.

GONDRAN
(Va une nouvelle fois s’écrouler dans son fauteuil)
Je devrais avoir la force de rire, mais je ne peux pas, je ne peux pas ! (Il semble à bout, et sanglote d’émotion)

SOLANGE
Mais enfin, mon chéri, tu sembles prendre comme une catastrophe, le fait que nous ayons bientôt un bébé à nous deux. Mais c’est merveilleux !! Nous nous aimons, et tu m’as toujours dit que tu envisageais de divorcer de ta femme, avec laquelle, il ne se passe plus rien…. La raison est toute trouvée !


GONTRAN (effondré)
Envisager de divorcer, envisager de divorcer, c’était une façon de parler. Tu sais bien que dans mon milieu, on ne divorce pas ! (Un temps) Tu es sûre d’être enceinte ?

SOLANGE
Bien sûr. J’ai fait le test ce matin.

GONTRAN
Et ces tests sont vraiment fiables ?

SOLANGE
Bien sûr qu’ils sont fiables !! Je suis peinée de ta réaction. Nous nous aimons, et notre amour est sanctifié par la venue d’un bébé. J’en suis très heureuse. Tu sais que je suis séparée de mon mari depuis 5 ans, et qu’il ne s’opposera pas à notre divorce. De ton côté, tu n’aimes plus ta femme, tu vas donc divorcer. Je sais bien qu’il est
plus long de divorcer que de faire un enfant, mais ce n’est pas grave. Tu reconnaitras l’enfant et nous divorcerons plus tard chacun de notre côté, pour nous remarier. J’aimerais tant que tu partages mon bonheur !

GONTRAN
Et tu crois que cet enfant serait de moi ?

SOLANGE (En colère subitement)
Là, tu n’es pas drôle ! Tu es même offensant ! Tu oses insinuer que je pourrais avoir dans la vie un autre homme que toi ? Réponds ! Tu penses que je couche avec n’importe qui ?

GONTRAN
Je ne sais pas, je ne sais plus ! Avec tout ce qui m’arrive, comment veux- tu que je distingue le vrai du faux.

SOLANGE (Toujours en colère)
Merci, Merci bien !! Maintenant tu me traites de menteuse ?

GONTRAN
Mais non, mais non ! Je sais bien que tu ne mens jamais.

SOLANGE
Alors ? Pourquoi, quand je te dis que je vais avoir un enfant, me demandes-tu s’il est de toi ? Il ne peut être que de toi. C’est certain.
Depuis, ma séparation, il y a 5 ans, je n’ai pas connu un autre homme que toi. Cela fait 3 ans que je suis ta maitresse, et je te suis toujours restée fidèle.
J’étais si heureuse de venir t’annoncer cette bonne nouvelle, et tu gâches mon plaisir avec tes allusions désobligeantes. Tu m’as toujours dis que tu voulais divorcer avec ta femme, et maintenant que nous allons avoir un bébé, tu sembles revenir sur cet engagement. C’est bien ça ?

GONTRAN
Mais non, mais non ! Mais si tu savais tout ce qui m’arrive, tu comprendrais que je ne sache plus où j’en suis.

SOLANGE
Comme tu viens de le dire, je ne sais pas ce qui t’arrive, alors dis-le moi, et je suis certaine, que je parviendrai à te comprendre. Si tu as des problèmes, nous les réglerons ensemble.

GONTRAN
C’est fou ! Tu ne vas pas me croire !

SOLANGE
Dis toujours ! Je te le répète, je sais que je vais comprendre tes problèmes et je ferai tout pour t’aider à les régler. Je t’écoute !

GONTRAN (Réticent)
Mais non ! C’est trop compliqué.

SOLANGE
Tu peux toujours essayer.

GONTRAN
Mais puisque je te dis que tu n’y comprendras rien. Un jeune garçon peut devenir le père de son frère. Un homme, va devenir à peu près en même temps, trois fois père d’enfants qui seront demi-frères et oncle ou neveu entre eux. Tu es sûre de comprendre ?

SOLANGE
Bien sûr que non ! Tu fais tout pour que je ne comprenne pas. Tâche d’être clair.
J’attends un bébé de toi. Cela, c’est certain et facile à comprendre. Ce point de départ étant établi, qu’y-a-t-il d’autre ?

( A suivre)
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyMer 25 Avr - 7:58


GONTRAN
Il y a….Il y a, que ma femme aussi est enceinte !

SOLANGE
De ce Jacques dont tu m’avais parlé ?

GONTRAN (Très gêné)
Non, pas de ce Jacques. Pendant la conception, malheureusement, il était en voyage d’affaires en Extrême Orient pendant 4 mois. Il ne peut donc pas être le père.

SOLANGE
Alors, qui est le père ? Pas toi, puisque tu m’as juré qu’il ne se passait plus rien, entre vous.

GONTRAN
Et c’était vrai ! C’était l’exacte vérité. Je te le jure. (Un temps) Sauf une fois)

SOLANGE (Furieuse)
Quoi ? Sauf une fois ? Tu essaies de me dire que le père de l’enfant que porte ta femme, c’est toi ?

GONTRAN
Ecoute ! Je ne sais pas comment ça c’est fait….

SOLANGE
Tu veux que je te fasse un dessin ? Tu m’as dit que ta femme te dégoutait, que tu ne pourrais plus faire l’amour avec elle ! Tu es un beau salaud ! Monsieur menait sa petite vie de bourgeois avec sa femme, de temps en temps, il lui faisait l’amour, et en même temps, il avait une maitresse, qu’il allait voir quand il en avait envie. C’est monstrueux ! Et pourquoi pas une troisième femme pendant que tu y étais ? Hein ? Pourquoi pas ?

GONTRAN
N’exagérons rien ! L’autre, ce n’est pas une vraie femme.

SOLANGE
Quelle autre ? Je disais ça en l’air !! C’est un cauchemar ! Je vais me réveiller !! Quelle autre ? Qu’est-ce que ça veut dire « Ce n’est pas une vraie femme « ? Que vas-tu encore m’annoncer ? Il y a aussi un homme dans ta vie, ou peut être un animal pendant qu’on y est ? Tu es monstrueux !
(Elle éclate en sanglots. On entend difficilement ce qu’elle dit, entre ces sanglots)

SOLANGE
Quand je pense que tu étais pour moi un homme droit, moralement irréprochable ! Il y avait bien ta femme, mais tu ne l’aimais plus et tu devais divorcer. Tu étais pour moi l’honnêteté faite homme, en fait, tu n’es qu’un dépravé du plus bas étage ! Tu me dégoutes, je te hais !

GONTRAN (essayant de reprendre un peu de dignité)
N’exagère pas tout de même. Je ne suis pas….Tout ce que tu as dit. Tu portes un enfant de moi, tu es d’accord pour estimer qu’il n’y a rien, là, d’anormal ?

SOLANGE
Il n’y aurait rien d’anormal si tu avais rompu toutes relations avec ta femme, comme tu me l’avais promis. Or, tu viens de m’apprendre qu’elle attend un bébé de toi. Et puis, le reste ? Qu’est-ce que c’est le reste ?

GONTRAN
Je vais t’expliquer. Tu vas voir, c’est assez simple. Et au fond, assez naturel.
Tout d’abord, le jour des 18 ans de mon fils, ma femme avait fait un repas un peu recherché. Nous avons bu un peu plus que d’habitude, et je ne sais pas comment cela s’est passé, nous avons fait l’amour, ma femme et moi, une fois, une seule fois, et elle est tombée enceinte.

SOLANGE
Ca, c’est ton explication sur le fait que ta femme est enceinte. Mais il y a autre chose. C’est quoi ? C’est si difficile à dire ? Tu es vraiment un monstre !!

GONTRAN
Non, je ne suis pas un monstre ! Tu avoueras que faire l’amour une seule fois avec ma femme, et qu’elle tombe aussitôt enceinte, c’est un abominable hasard.

SOLANGE
Ce n’est pas le hasard qui est abominable, c’est de m’avoir trompée qui est abominable. Ne joue pas sur les mots ! Et le reste ? Tu m’as bien dit qu’il y avait autre chose. J’attends que tu m’en parles ! Tu es vraiment on homme dégoutant !

GONTRAN
Mais enfin, tu es de mauvaise fois ! Qu’un homme qui ne fait l’amour qu’une seule fois avec deux femmes différentes et les rende aussitôt enceintes, c’est un hasard abominable. Reconnais-le !

SOLANGE
Mais qu’est-ce que tu racontes ? Nous n’avons pas fait l’amour qu’une seule fois. Je suis ta maitresse depuis 3 ans. Que nous attendions un enfant n’a rien d’extraordinaire, et encore moins d’abominable ! Décidément, tu dis n’importe quoi pour essayer de te disculper!

GONTRAN (Hurlant) Mais ce n’est pas de toi que je parlais.

SOLANGE
Comment, ce n’était pas de moi que tu parlais ? Et de qui alors ?

GONTRAN
Tu veux la vérité ? Tu veux vraiment connaitre la vérité ?

SOLANGE
Il y a une heure que je te la demande ! Au point où nous en sommes ! Vas-y, je t’écoute. Tu as encore une autre maitresse ?

GONTRAN
Mais non, pas une autre maitresse ! Enfin, pas une vraie maitresse. Je te dis que c’est un hasard abominable et tu ne veux pas me croire !

SOLANGE
Arrête de tourner autour du pot. Dis- moi la vérité et laisse-moi le soin de juger si, comme tu le dis, il s’agit d’un hasard abominable. Je t’écoute.

GONTRAN
Hé bien voilà, comme tu vas le constater, c’est un abominable hasard. J’étais entré chez toi, où je pensais te retrouver. Or, tu étais absente, et Tina, qui ne m’avait pas entendue arriver (toujours l’abominable hasard, tu remarques au passage) est sortie toute nue de la salle de douche.

Un temps)

Alors, tu peux le constater, c’est un abominable hasard si elle se trouve enceinte, elle aussi.

SOLANGE
Quoi ? Ma petite Tina est tombée enceinte, simplement parce que tu l’as vue sortir nue de la douche.

GONTRAN
Ne fais pas semblant de ne pas comprendre. Elle était nue, elle est jeune et jolie, et voilà.

(Un long silence)

SOLANGE
« Et Voilà !». Cela excuse tout !!! Décidément, tu es un ignoble individu ! Ce n’est pas parce qu’elle sort nue d’une douche, qu’un homme normal va sauter sur une gamine ! Tu couches avec la mère, tu couches avec la fille, et si maintenant j’ai enfin tout bien compris, tu vas avoir trois enfants à quelques jours d’intervalle.

GONTRAN
Un abominable hasard, je te l’ai dit. Je ne pouvais pas savoir qu’elle sortirait toute nue de la douche, au moment où j’arrivais ! Le hasard ! Un abominable hasard !

SOLANGE
Arrête d’employer cette expression ridicule. Abominable le hasard ? Tu m’énerves !! C’est toi, et toi seul qui est abominable. Te voilà dans de beaux draps ! Toi, si soucieux de respectabilité, il est certain que ton avenir s’annonce difficile. Ta déchéance sera d’ailleurs le seul petit réconfort pour moi.

(Mimant une conversation entre deux personnes)

« Savez-vous, que monsieur Gontran de la Marotte a eu trois enfants en quelques jours, de trois femmes différentes »
« Oui, je sais. Quel tempérament, mais quelle immoralité ! Il parait même que l’une des mères est mineure »
« Un homme qui voulait passer pour un homme intègre, à la moralité incontestable, d’une haute respectabilité ! »
« On peut dire que pour sa respectabilité, c’est fichu »
« Ca, on peut le dire ! C’est un homme terminé, fini, carbonisé !!

GONTRAN
Assez, Assez, assez ! Je t’ordonne de te taire !

SOLANGE
Tu m’ordonnes ? Et à quel titre ? Je ne dis que des vérités ! Tu es bien mal parti mon pauvre ! Toi, je ne sais pas ce que tu vas faire, mais moi, je puis te dire, que j’élèverai seule mon enfant, et que je ne te demanderai surtout pas de le reconnaitre. Avec ou sans ton accord, je crois que je vais exiger que ton divorce ait lieu…..Même si cela ne se fait pas dans ton milieu. Ou, plus exactement, parce que cela ne se fait pas dans ton milieu.….Enfin…Ton ex-milieu. Tu n’auras plus de femme, ni de maitresse, mais trois bébés en charge, parce qu’il va falloir que tu remplisses tes devoirs sur le plan matériel. Quand à ma fille, il faut que je réfléchisse, et en premier lieu, je vais consulter mon avocat. Mais ce qui est certain, c’est que tu peux t’attendre à de sérieux, de très sérieux ennuis. Adieu !!

(Solange sort, Gontran reste avachi dans son fauteuil, et



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( A suivre)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyMer 25 Avr - 9:59

Quel abominable hasard. bea

Pauvre femme, la plus à plaindre et la maîtresse qui a été manipulée ainsi. C'est ce qu'on appelle l'effet boomerang, le pauvre homme le reçois en pleine figure. Ce n'est pas le fait qu'il ait des maîtresses, mais bon avec la gamine c'est un peu fort, le personnage est un mufle. Je suis scotchée à ton histoire, demain la suite et j'en suis ravie.... Bonne journée Aristee.
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyJeu 26 Avr - 8:09

ACTE 4





Le rideau se lève sur le même décor. Gontran est seul en scène. Il marche nerveusement de long en large, tout en monologuant.

GONTRAN
Je suis dans un drôle de pétrin et tous ces types qui me portaient aux nues, vont maintenant s’acharner sur moi. Il faut que je récupère un esprit clair, pour sauver ce que je vais pouvoir sauver.
Voyons les choses dans l’ordre.
L’enfant de ma femme, n’a rien d’anormal. Bien sûr, on peut trouver un peu ridicule d’avoir un deuxième enfant si tard, mais, bon, ce n’est pas trop grave. Elle veut divorcer. C’est plus embêtant, mais ce n’est pas dramatique après tout. Je dirai qu’elle a voulu reprendre sa liberté. Et puis, son Jacques, veut reconnaitre le bébé. Ca, c’est une bonne chose. Elle se met dans son tort, puisqu’elle reconnait m’avoir trompé, oui, c’est bon pour moi. De ce côté- là, donc, les choses ne sont pas graves…..
L’enfant d’Hélène est plus embêtant. Avoir une maitresse dans notre milieu, n’a rien de déshonorant. Mais lui faire un bébé…Quoique, ce bébé, ce n’est pas moi qui l’ai voulu. C’est elle. Elle n’avait qu’à prendre des précautions ! Toutes les femmes prennent la pilule !! C’est donc de sa faute. Entièrement. Et puis, après tout, elle est d’accord pour l’élever toute seule, cet enfant. Donc, cela ne me concerne pas. Il faudra surtout que l’on ne connaisse pas le nom du père. C’est ça qui est primordial. Je vais lui proposer une rente, pour élever l’enfant. Toute cette progéniture va me couter cher, mais enfin, de ce côté-là également, les choses peuvent s’arranger.
Il me semble que le ciel se dégage un peu.
Mais il reste le bébé de Tina. Ca, C’est le gros morceau !!! Evidemment il y aurait une solution idéale : Que mon fils Richard épouse Tina avant la naissance. Il serait, tout à fait normalement le père de l’enfant, et tout serait en ordre. Là encore, il faudrait que je verse quelque chose à ces jeunes parents qui n’ont pas un sou de revenus, mais bon ! Cela, je pourrais le faire. Mais accepteront-ils ? J’en doute. C’est de ce côté-là, qu’il faut que je trouve une solution.
Quoiqu’il y ait encore beaucoup de « si », la situation peut encore être sauvée.
(La sonnette de la porte d’entrée retentit. Gontran arrête sa marche, prend un air déterminé, et sort. Il revient suivit de Hélène.
(Ils s’installent sur des fauteuils, et restent muets quelques instants.)

GONTRAN
Si tu es venu jusqu’ici, c’est que tu as quelque chose à me dire. Je t’écoute.

HELENE
Je suis venue te faire part de ma décision, et tu n’es pas en mesure de la discuter. Voici donc ce que nous allons faire. Après une longue discussion avec Jacques, il résulte qu’il ne veut pas, en définitive, reconnaitre ton enfant. Cet enfant sera donc le tien, ce qui est normal, et aussitôt après sa naissance, nous divorcerons.

GONTRAN
Ton Jacques voulait reconnaitre l’enfant. Il ne sait pas ce qu’il veut ! C’est une girouette !

HELENE
Ne te mêle pas de juger les autres. Tu devrais essayer de te juger toi, et cela occupera tous tes loisirs ! Oui, à la réflexion, nous préférons que cet enfant soit le tien. Tu seras donc dans l’obligation de me verser une pension pour que je puisse l’élever.

GONTRAN
C’est une simple question de gros sous ? Tu me déçois ! et ton si merveilleux Jacques, n’est pas aussi désintéressé que tu le croyais. J’étais tout noir, vous étiez tout blancs, mais je le constate, et tu dois en convenir, les choses sont plus compliquées que tu ne les présentais !

HELENE
Quel culot !! Tu fais 2 enfants presqu’en même temps à deux femmes différentes, et c’est toi qui est déçu ? Mon pauvre Gontran, je ferai tout, tu entends ? Tout, pour t’apporter le plus possible d’ennuis.
Voilà. J’ai dit ce que j’avais à te dire, maintenant je te laisse réfléchir, avec des charges financières nouvelles, et un divorce qui va te discréditer auprès de tes amis.

GONTRAN
Tu n’oublies qu’une chose : Un divorce, juste après la naissance d’un bébé, apparaitra pour tous, comme la preuve que tu m’as trompée.

HELENE
C’est toi qui oublie une chose. Il me sera facile de prouver que l’enfant que je porte, est bien de toi. Je pourrais si tu m’embêtes, faire une recherche en paternité, alors ne fais pas le malin. De même, je pourrais prouver que tu as fait un enfant à une autre femme, ou plus exactement une gamine. Alors si tu veux, en plus, être considéré comme un menteur, moi, je n’y vois aucun inconvénient.

(Sonnette à la porte d’entrée. Gontran ne bouge pas.)

HELENE
Je doute que l’on t’apporte de bonnes nouvelles. J’ai consulté ton horoscope : Il est des plus mauvais aujourd’hui. Mais pour avoir, au moins un petit côté positif, montre-toi courageux et va ouvrir.

(Après un court instant de réflexion, Gontran se lève et va ouvrir. Hélène reste assise dans son fauteuil. Gontran revient, suivi par Solange. Hélène ne connait pas Solange. Gontran ne fait pas les présentations.

SOLANGE (A Gontran)
Excuse-moi, je ne savais pas que tu étais occupé, je reviendrai plus tard. Il faut que je te parle. A 14 heures, cela te convient ?

HELENE
Puisque vous vous tutoyez, vous devez bien vous connaitre ? Gontran, présente-nous !!

GONTRAN (très embêté)
Hélène, ma femme, Solange……Une amie.

HELENE
Pourquoi, Gontran ne m’as-tu jamais parlé de ton amie Solange, qui doit te parler de choses importantes ?

SOLANGE
C’est vrai qu’il aurait du le faire. Je vais parler à sa place : Je suis la maitresse de Gontran depuis trois ans, et j’attends un bébé de lui. C’est curieux qu’il ne vous ait pas parlé de moi.

HELENE
Quoi ? Encore un enfant ? Tu vas m’en annoncer combien ? Tu veux faire un élevage ? Ce n’est possible, défends-toi, dis que ce n’est pas vrai….Je deviens folle ….

SOLANGE
Et si, c’est vrai ! Dernière petite précision : Tina, qui est également enceinte de ses œuvres, est ma fille. Voilà. Je crois, que vous êtes à peu près à jour. Du moins à ma connaissance, car avec Gontran, c’est comme aux Galeries Lafayette, il se passe toujours quelque chose. Il nous réserve peut être d’autres surprises !

GONTRAN
C’est un abominable hasard !

SOLANGE
Ah oui, peut être l’ignorez-vous, mais c’est actuellement son expression favorite : « C’est un abominable hasard » J’ai beau lui dire que c’est lui qui est abominable, et non le hasard, il n’arrive pas à le comprendre. Il n’est pas très intelligent, permettez-moi de le dire, quoique vous soyez sa femme.
Par ailleurs, je désire rétablir la vérité, madame.. Lorsque j’ai fait la connaissance de Gontran, il m’a dit qu’il n’y avait plus rien avec sa femme, et qu’il désirait divorcer incessamment. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté de devenir sa maitresse. Le fait que vous portez un enfant de lui, prouve, que c’était sous un premier mensonge que nos relations ont débuté. Je regrette, madame, mais si j’ai désiré votre divorce pour me remarier avec lui, ce que je découvre à son sujet me détourne de lui. Je ne veux plus de votre mari. Je vous le laisse….si vous voulez le garder.

HELENE (Faussement apitoyée)
Mon Dieu ! Mais il va être très malheureux, mon pauvre bichon !!!!. Il va être trois fois père, et pas une seule des mères ne veut de lui. Vous vous rendez compte ! Comment expliquer tout cela à ses hautes relations ! On va le fuir comme un pestiféré. Et les Présidences d’associations dont il était si fier ? Pfft !! Terminées !! Plus de Présidence ! Le pauvre homme !!

GONTRAN
Allez- y ! Plaisantez !! J’ai peut être commis quelques erreurs, mais vous ne valez pas mieux que moi ! Frapper un homme à terre, ce n’est pas joli, joli, et surtout, c’est facile, et c’est lâche !.
Oui, j’ai eu honte de ce que j’avais fait, mais en montrant toute votre méchanceté, en me comparant à vous, je remonte dans ma propre estime. Je n’ai violé aucune de vous, vous étiez toutes consentantes, c’est exact ? Vous m’accusez de vous avoir trompées ? Mais Hélène, que faisais-tu avec Jacques, au moins en pensée sinon plus ? Et toi, Solange, si je ne fais pas erreur, tu es bien encore mariée toi aussi ? Alors, d’accord, je suis dans une situation plus cocasse que la votre, puisque vous allez chacune avoir un enfant, alors que, moi tout seul, je vais en avoir trois, mais en dehors de cela, sur le plan moral, vous n’avez pas de leçon à me donner.

SOLANGE
Lorsque je t’ai dit qu’il ne se passait plus rien avec mon mari, moi, je disais la vérité, et c’est d’un commun accord que tout en restant mariés, nous avions décidé d’avoir des vies indépendantes. D’ailleurs, nous ne nous sommes pas revus depuis 5 ans. Ma position et la tienne sont donc loin d’être identiques.

HELENE
Il est vrai que tu as vite fait de te trouver des excuses, en rejetant tes fautes sur les autres.
Mais je dois te dire que Jacques et moi, n’étions que des amis. Des amis attirés l’un vers l’autre, certes, mais je lui ai demandé, et il accepté, car lui, c’est un homme correct, que je ne serai à lui que lorsque je t’aurai quitté. Comme vient de te le dire Solange, ma position, et la tienne n’ont rien de comparables. Si j’attends un bébé, c’est de mon mari, et c’est normal, alors que toi, tu en attends 3 dont deux de tes maitresses.
Maintenant, j’aimerais bien savoir quelles sont tes intentions, à l’égard des trois futures mères et des trois futurs bébés. Pas facile, hein ? Tu es dans une sale situation !!!

( A suivre)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyJeu 26 Avr - 9:11

Le pauvre ça se corse sérieusement, j'aimerais pas être a sa place car elles sont rudes, pas de compassion pour le monsieur. Comme cela va t-il s'arranger ? J'adore tes histoires Aristee.
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyVen 27 Avr - 8:54

NOTE

J'ai du mal à trouver le dernier épisode envoyé. Faute de manipulation de ma part?


SUITE

GONTRAN (Voulant donner l’impression qu’il domine la situation)
Merci de te soucier de ma situation, mais je tiens à te rassurer : moi aussi, je suis un homme véritable, capable de prendre les décisions qui s’imposent.

HELENE
Nous t’écoutons !

GONTRAN
Je vous ferai part de mes décisions en temps utiles, c'est-à-dire, quand je le jugerai opportun. Je reste le maitre de la situation.

SOLANGE
Le maitre de la situation ? Je crains que tu ne te fasses des illusions. Non seulement tu n’es pas le maitre de la situation, mais c’est au contraire nous trois, les futures mères qui allons décider quels ennuis nous allons t’occasionner. Les parents d’une mineure peuvent déposer une plainte, et, bien que ne la connaissant pas, je suis persuadée qu’Hélène le ferait s’il fallait te faire prendre conscience des réalités.

HELENE
C’est en effet une éventualité que je n’exclus pas.

GONTRAN
Pensez ce que vous voudrez, je m’en fous !! Pour l’instant, vous êtes chez moi, et je vous demande de sortir.

HELENE
Je te fais remarquer, qu’étant encore ta femme, et portant un enfant de toi, je suis, moi aussi, chez moi, ici. Mais tranquillise-toi ! Etre en ta présence, est tellement débilitant pour moi, que je préfère m’en aller.

SOLANGE
Le fait est que tu as su en peu de temps transformer l’amour que j’avais pour toi, en …….Je n’hésite pas à le dire : En dégoût. Tu es un pauvre type. Mon seul vœu, pour l’instant, est que le bébé que je porte, et que je veux garder, ne te ressemble pas.

(Solange et Hélène se dirigent vers la sortie. Gontran reste immobile, et lorsqu’elles sont sorties, il hausse les épaules et dit à haute voix)

GONTRAN
Les femmes sont des animaux différents de nous.
(Un temps)
Mais c’est vrai, que je suis bien embêté, beaucoup plus qu’elles.

(Le téléphone sonne. Il hésite un peu avant d’aller décrocher)

GONTRAN
Allo ?

(Il écoute un moment)

Bon. Si tu veux, je t’attends.
(Il raccroche. Puis s’adressant à la salle)
Et voilà !! Le tour sera complet. C’est maintenant Tina qui veut me parler. Celle-là est très jeune, et je pense que je pourrais la manœuvrer plus facilement.
L’ennui, c’est que je ne sais pas très bien ce que je voudrais qu’elle fasse. Comme je l’avais déjà dit, l’idéal, serait qu’elle se marie rapidement avec mon fils, qui deviendrait légalement le père du bébé. Il serait le père, non seulement légalement, puisqu’il serait le mari de la mère, mais il lui serait impossible de prouver génétiquement que le bébé serait de moi. Oui il faudrait marier ces deux enfants. Moi, je ne suis pas comme mon fils. Etre le grand père de mon nouveau fils, ne me gêne pas. Mais malheureusement, mon crétin de fils est têtu comme une mule, et même si je lui donnais mon accord pour qu’il se marie avec Tina, je n’arriverais pas à le faire changer d’avis. Ah ! Les gosses ne sont que des sources d’ennuis. Quand je pense que je risque d’en avoir 3 autres. !!!
(Se mettant tout seul en colère)

Il n’en est pas question !! D’ailleurs, je ne suis pas fait pour avoir des enfants. Même si c’est moi qui les fais. Je n’en veux pas ! Ce n’est pas moi qui ai choisi ces naissances.

(Un temps)

Je sais bien que cela énerve Hélène quand je le dis, mais j’ai bien raison. C’est un abominable hasard. Je ne suis pas un criminel, et ma vie risque de s’écrouler à cause de 3 bébés. C’est trop bête et surtout, trop injuste.
Zut ! Je n’ai pas envie de voir Tina maintenant. Il faut que je trouve une solution globale. Je ne sais pas du tout laquelle, mais il faut régler les trois problèmes à la fois. Pour cela, mieux vaudrait que j’organise une réunion générale. Je vais décommander Tina.

(Il téléphone à Tina)

GONTRAN
Allo ? Ma petite Tina, tu sais qu’il existe aussi un problème avec ta mère. Je crois qu’il serait mieux pour tous, que nous fassions une réunion chez moi demain, avec ta mère, ma femme, mon fils et toi. Nous réglerons tout ça, en adultes. Nous mettrons tout sur la table, et nous pourrons agir dans la clarté. J’aime les situations nettes, et tout le monde sera au courant de tout. Demain 15 heures ici, d’accord ?
……………………..
Parfait, à demain !

(Il forme un nouveau numéro

GONTRAN
Allo ! Hélène ? Je te propose une réunion chez moi, demain à 15 heures. Nous tâcherons de trouver une solution. D’accord ?
………………………………..
Oui, je sais ! Tu penses que je ne suis pas en bonne position, pour discuter, mais admets qu’en tout état de cause, mon accord sera nécessaire, alors inutile de nous affronter par téléphone. Viendras-tu demain ?
…………………………………………
GONTRAN
Bon, à demain !

(Il raccroche et fait un nouveau numéro)

Allo ? Solange ? Je propose une réunion chez moi demain à 15 heures. D’accord ?
……………………………….
Oui, je sais, je sais, je sais ! Tu me l’as dit 100 fois, mais il faudra bien que l’on discute un jour, non ?
…………………………………………
Alors d’accord, à demain.
( Il fait un 4ème numéro)

GONTRAN
Allo Richard ? Nous faisons une réunion ici demain à 15 heures. Il serait bien que tu viennes aussi. D’accord ?
……………………………..

GONTRAN
Bien sûr, Tina aussi sera là, nous serons tous là.
………………………………………..
A demain !

(Après avoir raccroché, il s’adresse à la salle).

GONTRAN
Voilà. Je viens de gagner 24 heures, c’est toujours ça. Il me semble que cette idée d’une réunion générale est une bonne idée, parce que j’aurai sans doute une petite chance de les faire s’opposer. C’est l’application du vieux principe : Diviser pour régner. Car enfin, les trois cas sont différents, et si je pouvais faire en sorte de les diviser, je pourrais avoir une position d’arbitre, ce qui est préférable que de comparaitre comme accusé. Ce n’est pas bête, hein ? L’ennui, c’est que je ne sais pas ce que je vais proposer. Il faudra que je les laisse venir. Ils sont tellement sûrs, tous, d’avoir la situation bien en mains, qu’ils diront peut être des bêtises, et hop !! Je me glisserai dans le trou, pour retourner la situation. Je suis plus intelligent que les quatre réunis. Oui, enfin, sérieusement, je ne sais pas comment je vais m’en sortir

Le rideau tombe.


( A suivre)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyVen 27 Avr - 9:13


Le dernier épisode,( celui d'aujourd'hui) se trouve après le premier épisode.
" Y a comme un défaut ! !"
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyVen 27 Avr - 22:54

J'ai déplacé la pièce de théâtre hors blog, pour le temps de l'histoire en feuilleton, après quand elle sera fini elle ira à ta page blog.

Ainsi nous retrouvons tout dans l'ordre.

Donc demain la réunion et l'espoir de diviser....
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptySam 28 Avr - 8:29


ACTE 5





Le rideau se lève sur le même décor.
Sont en scène, Gontran, Hélène, Solange, et Richard. Ils sont assis dans des fauteuils, et muets.
Au bout d’une minute, Gontran consulte sa montre.

GONTRAN
Tina est en retard. Il est déjà 15 heures 10. Si elle n’est pas là dans cinq minutes, je lui téléphonerai.

(Un autre long silence, puis retentit la sonnette de la porte d’entrée) Gontran se lève, va ouvrir, et revient précédé de Tina.)

TINA
Excusez- moi, je suis un peu en retard, mais au moment de partir, j’ai eu des nausées…

HELENE
Moi, je n’en ai que le matin. Jamais dans l’après midi.

SOLANGE
Moi, c’est la même chose. Toujours le matin.

TINA
Vous avez de la chance, moi, c’est n’importe quand.

GONTRAN (un peu gêné)
Voulez-vous boire quelque chose ?

HELENE
Et toi, Gontran, tu n’as pas de nausées ?

TINA
La nature est injuste ! C’est nous les femmes qui nous tapons tous les embêtements.

SOLANGE
Tu as raison ma fille, mais nous pouvons combattre les injustices de la nature, et je suis certain que Gontran, en définitive, en arrivera à regretter de ne pas être une femme. Tout se paie !!

GONTRAN
Allons, allons ! Je suis bien d’accord avec vous pour dire que la nature vous réserve quelques désagréments, mais ne croyez-vous pas, que nous, les hommes, supportons une large part du fardeau ?

HELENE
Si tu appelles fardeau, les bébés que nous portons, je ne vois pas très bien, quelle part tu peux supporter.

GONTRAN
Quand je parle de fardeau, je ne parle évidemment pas du bébé lui-même, mais des charges qui incombent à tous les chefs de familles.

HELENE
Tu as raison de parler de chefs de familles au pluriel. Tu vas avoir trois familles à toi tout seul. C’est vrai, cela va te couter beaucoup d’argent, mais j’espère bien que l’argent ne sera rien à côté du reste !

GONTRAN
Quel reste ?

HELENE
Dans le détail, je ne peux encore te le dire. Mais par exemple, tu te rends bien compte que pour Monsieur Gontran de la Margotte, à la réputation sans tache, Président de ceci, de cela, membre du Rotary club, etc……c’est fini. Il n’y a plus que monsieur Margotte, un besogneux chef de famille nombreuse. (Curieuse) Quel effet cela te procure de n’être plus rien. De n’être plus rien et de n’avoir plus rien, car, si tu avais des revenus corrects, lorsque tu auras assuré la vie matérielle de 3 familles, tu rentreras dans la catégorie des pauvres.

GONTRAN
Je ne suis pas idiot ! Je comprends très bien que vous ayez des raisons de m’en vouloir, mais je suis certain, qu’après réflexion, vous admettrez que je ne suis pas un criminel. N’essayez pas de me faire peur. Vous savez toutes, que je ne suis pas vraiment responsable, et que sans un abominable hasard……..

HELENE (Qui hurle)
Arrête avec cette expression idiote !! Si tu l’utilises encore une fois devant moi, je suis capable de te tuer ! On ne couche pas par hasard avec trois femmes presque en même temps, si l’on n’est pas un dépravé, un être sans honneur, un bonhomme qui se croit tout permis parce qu’il avait eu la chance, jusque là, de garder une façade potable vis-à-vis des notables de la région.

TINA (La main devant sa bouche)
Excusez- moi. Où sont les toilettes ?

RICHARD
Viens ! Je t’accompagne.

(Tina et Richard sortent.

Un temps)

GONTRAN
Nous allons attendre que Tina revienne pour commencer.

HELENE
Soit. Attendons ! (Elle regarde Gontran) Tu n’as pas bonne mine. C’est la conséquence de ton surmenage.

SOLANGE
Surmenage est le mot juste. Il fait des enfants dans 3 ménages à la fois !

GONTRAN
C’est malin !! Vous vous croyez drôles ?

HELENE
C’est ça ! Fais-nous la leçon. Ta position te le permet, tu n’as même pas le sens du ridicule ! Mais quelque chose me dit qu’il va falloir que tu réalises ce que tu es réellement, c'est-à-dire un être ignoble !

(Gontran hausse les épaules, pendant que Tina et Richard reviennent en scène)

GONTRAN
Bon puisque nous sommes au complet, nous pouvons commencer. Je vous propose de jouer cartes sur table. Que chacune fasse part de ce qu’elle désire, et nous essaierons de trouver une solution. Voyons, commençons par toi Hélène. Que désires-tu ?

HELENE
Je te l’ai déjà dit. Cet enfant que je porte est de toi. Tu en seras donc le père. Après la naissance, nous divorcerons. Mon avocat s’arrangera avec le tien pour fixer la pension alimentaire que tu devras me verser. Je vais continuer à vivre avec Jacques. La situation est donc très simple, et ne peut être discutée.

GONTRAN
Bon. Nous verrons. A toi Solange !

SOLANGE
Pour moi aussi les choses sont très simples. C’est vrai que j’ai eu pour toi des sentiments très tendres, mais maintenant, c’est bien terminé. Tu es monstrueux et tu me dégoutes. Je vais élever seule mon enfant. Je vais prendre le même avocat que ta femme, et tu auras à me verser une copieuse pension alimentaire.

GONTRAN
Bon nous verrons. Mais ne comptez pas profiter de la situation. A toi Tina, que veux-tu ?

TINA
Moi, je ne sais pas ! J’avais rencontré Richard, et tout de suite je me suis mise à l’aimer, mais il ne veut pas devenir le père de son frère, alors, je ne sais pas. Je sais que je suis malheureuse, et c’est tout. Maman m’a dit que nous élèverons nos deux bébés ensemble, et qu’il faudrait que je te demande une grosse pension alimentaire, mais je ne sais pas ce qu’il faut faire.

GONTRAN
En fait, si je comprends bien, ce que vous voulez, toutes les trois, c’est de l’argent, de l’argent, de l’argent. Vous voulez profiter d’un abominable hasard.. ;

HELENE et SOLANGE, en même temps hurlent !

ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ !

(Gontran à chaque « Assez ! » se tasse un peu plus sur son fauteuil, et un silence règne durant 3 ou 4 secondes. Il y est mis fin par un coup de sonnette. Tout d’abord, personne ne bouge, puis Gontran murmure) :

GONTRAN
Qui donc peut venir nous déranger ?

HELENE
Va ouvrir, tu le sauras !

(Gontran se lève et sort pour aller ouvrir. On entend des voix venant de l’extérieur, et Gontran revient avec un homme très élégant, sympathique, qui s’arrête à l’entrée de la pièce.

PIERRE
Bonjour. Je suis Pierre, le mari d’Hélène, et le père de Tina.
(Il va poser un baiser sur le front d’Hélène, prend sa fille dans ses bras, et l’embrasse affectueusement. )
Je suis au courant de la situation dans laquelle vous vous trouvez tous. S’il est vrai que je ne t’ai pas revue depuis 5 ans, Solange, je suis toujours resté en contact avec Tina.
(Il s’adresse à Gontran)

PIERRE
Vous êtes, monsieur, le seul responsable du gâchis apporté dans la vie de trois femmes. Mais je ne suis pas venu pour faire une leçon de morale. Dans ce domaine, je vous laisserai vous débrouiller avec votre conscience. Je viens seulement pour essayer de mettre un peu d’ordre,
dans ce désordre que vous avez mis.
Je vais commencer par Tina.
Tina, tu es jeune, très jeune, même pas majeure. Il est hors de question qu’à cause d’un salopard libidineux..

GONTRAN (qui se redresse un peu)
Monsieur, je ne vous permets pas..

PIERRE
Je ne vous ai pas demandé une permission. Je n’en ai nul besoin pour m’exprimer. Taisez-vous ! !! C’est le mieux que vous puissiez faire ! ! ! !

(Gontran se tasse à nouveau et Pierre poursuit) :

( A suivre)
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptySam 28 Avr - 22:31

La suite à demain, voyons voyons ce que Pierre décidera pour sa fille. bea
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MessageSujet: UN ABOMINABLE HASARD FIN    UN ABOMINABLE HASARD EmptyDim 29 Avr - 8:52

Je disais donc : Tina, il est hors de question qu’à cause d’un salopard libidineux, tu subisses, toi, les conséquences de son acte. Il n’y a pas de solution idéale, mais il faut trouver la moins mauvaise, et la moins mauvaise, est que tu aies recours à une IVG. Je sais que ce ne sera pas agréable, que tu vas passer de pénibles moments, mais du moins ton avenir ne sera pas obéré, et tu pourras diriger ta vie comme tu l’entends, sans qu’elle soit gâchée par les conséquences des quelques minutes passées avec ce monsieur. Dès demain, je m’occuperai de cela avec toi.

TINA
Oh, merci papa ! Je crois que tu as raison. C'est terrible, mais comme tu le dis, ce sera la moins mauvaise solution.Ce sera mieux comme ça. Merci, merci d’être là. J’étais perdue.

(Elle se jette dans ses bras. Pierre se dégage et va vers Solange)

PIERRE
Le moment peut paraitre mal choisi pour te dire ce que j’ai sur et dans le coeur.
Je ne te cache pas, que durant 5 ans, j’ai connu d’autres femmes, mais très vite, je me suis aperçu qu’en te quittant, j’avais fait une erreur. J’étais au courant de ta vie par Tina, et je savais que tu avais un amant. Comme notre fille me disait que tu semblais heureuse, il était de mon devoir de ne pas venir troubler ton bonheur. Je crois que tes sentiments vis-à-vis de cet individu (il désigne Gontran) se sont un peu modifiés. Bien sûr, j’ignore ce que tu penses de moi. Alors je vais te faire une proposition, et tu me répondras franchement.
Tu attends un bébé. Je suis prêt à lui donner mon nom. Je n’aurais même pas à le reconnaitre, puisque nous sommes toujours mariés. Ceci, évidemment, dans le cas où tu voudras bien reprendre la vie commune avec moi.

SOLANGE
Je dois te dire, Pierre, combien j’ai souffert de ton départ. J’ai pensé qu’un autre homme dans ma vie, pourrait chasser ton souvenir. Il n’en a rien été, et je le dis, parce que c’est la vérité, Gontran n’a été pour moi qu’un succédané du bonheur. J’étais certaine que je n’avais plus droit à autre chose. Bien sûr, je m’en contentais, mais maintenant, cet homme me fait horreur, quand je pense qu’il a osé abuser de ma fille !

GONTRAN (Se redressant de nouveau)
Ne dis pas n’importe quoi ! Je ne l’ai pas violée quand même !

TINA
J’ai beaucoup réfléchi à ce qui s’est passé. Vous n’avez pas, au sens propre, usé de violence physique envers moi, mais je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je n’étais pas consentante, j’étais incapable de réagir, et j’ai un souvenir atroce des ces moments. Si ! En fait, c’était un viol !

GONTRAN
Mais non !!! Absolument pas !

PIERRE (A Gontran)
Dans votre situation, monsieur, vous seriez bien inspiré, pour une fois, de vous taire, et de vous faire tout petit !
(Gontran se tasse un peu plus, et Pierre s’adresse à Solange

PIERRE
Tu n’as pas répondu à ma proposition. Mais si tu veux réfléchir quelques jours…..

SOLANGE
Je ne te cache pas, que t’imposer l’enfant d’un autre me pose problème. Je t’aime toujours, puisque je n’ai jamais cessé de t’aimer, mais cette paternité n’est pas la tienne, et ne vas-tu pas me le reprocher un jour ?

PIERRE
La gestation de cet enfant se fera en toi, et en ma présence continuelle. A sa naissance, il n’aura plus rien de son père naturel, et je l’aimerai comme j’aime Tina.


HELENE
Tout semble bien s’arranger pour les deux autres mères. Et moi ?

PIERRE (souriant)
J’ai réglé, madame, les problèmes de ma fille et de ma femme. J’avoue, qu’en ce qui vous concerne, je ne peux envisager de reconnaitre votre enfant. Je ne peux même pas vous suggérer une solution, puisque j’ignore ce qu’au fond de vous, vous ressentez pour votre mari.

HELENE
De la haine !! Et une haine accrue par le fait qu’en définitive, je suis la seule à subir les conséquences des frasques de mon mari.

GONTRAN (Timidement)
Puisque tout s’arrange pour les autres, et que je n’aurai même pas de pension à verser, nous pourrions reprendre la vie commune. Je sais bien qu’il est un peu ridicule d’avoir un enfant à mon âge, mais tant pis. Tu vois que je suis raisonnable ! Terminons au mieux cette affaire peu agréable.

HELENE
Mais je rêve !! Tout cela n’est qu’une affaire peu agréable ? Tu es inconscient, ou quoi ? En tout cas, il n’est pas question que je reprenne la vie commune avec toi. Je verrai si Jacques a la même grandeur d’âme que Pierre, et s’il accepte un enfant qui n’est pas le sien. Mais en tout état de cause, si tu échappes a deux autres pensions alimentaires, je te jure que celle que tu me verseras sera conséquente.

PIERRE
Je dois dire que Gontran s’en tire très bien. Il n’a pas tort en minimisant les choses. « Une affaire peu agréable » a-t-il dit. Il a raison. Ou du moins, il aurait raison, si les choses en restaient là.
Mais, car il y a un « mais », il se trouve que je suis le correspondant occasionnel du journal régional « LA MONTAGNE », alors…

(Pierre sort un papier de sa poche)

Il est évident que l’histoire d’un homme qui, en l’espace d’un mois, va avoir 3 enfants de trois femmes différentes, va intéresser les lecteurs. Je n’ai pas eu le temps d’écrire mon article, aussi je vais me contenter de vous lire le résumé. Je n’avais pas encore de titre, mais je crois que je l’intitulerai « Un Abominable Hasard ». Ma fille m’a dit que c’était votre expression préférée.
( Il lit)
« Oyez, oyez, bonnes gens !
Savez-vous que dans notre région, il existe un homme, qui devrait fêter la naissance de trois de ses enfants, durant le même mois, et de trois femmes différentes ?
Ce n’est pas banal ! Cet homme, au demeurant bon chic bon genre, assez connu, est marié. Il a un enfant majeur, et un soir de fête, il fit un enfant à sa femme, qu’il ne touchait plus depuis des mois, peut être des années. Bien entendu, en bon bourgeois, il avait une maitresse, qu’il voyait régulièrement, et qu’il engrossa également quelques jours plus tard.
Puis, encore quelques jours après cette double procréation, en entrant chez sa maitresse, il vit la fille de cette dernière qui, se croyant seule, sortait nue de sa douche. Que pensez-vous que notre homme fit ?
Ce qu’il fallait pour faire un troisième enfant.
Quel Abominable Hasard ! Selon l’expression du monsieur bon chic bon genre. C’est à peine croyable, n’est-ce pas ? D’ailleurs, vous ne me croyez peut être pas ?
J’entends des lecteurs qui disent : Ces journalistes ne savent plus quoi inventer ! ! !
Cela m’embête que vous ne me croyez pas. Alors tant pis, je me lance. Je vais révéler le nom de cet homme prolifique. Cette histoire est parfaitement réelle, et l’heureux papa est Monsieur Gontran de la MARGOTTE. Vous le connaissez n’est-ce pas ? Oui, c’est bien lui ! Ce parangon de vertu, Président de plusieurs associations bien pensantes, c’est lui !!
Là ! ! Vous me croyez maintenant ?

GONTRAN ( il a l’air pitoyable)
Vous n’allez pas faire passer cet article ?

PIERRE
Je vous l’ai dit : Je n’ai pas eu le temps d’écrire l’article lui-même. Je ne vous ai donné lecture que d’un petit résumé. Mais rassurez-vous, je saurai, avec humour je l’espère, faire ressortir tout ce qu’il y a de drôle dans votre situation.

GONTRAN
Non ! ! ! Non ! ! ! Je vous en supplie! ! Ne faites pas passer cet article. Dites- moi ce que vous voulez que je fasse, pour y renoncer.

PIERRE
Vous n’êtes pas capable de me donner ce que je désirerai.

GONTRAN
Je vous en prie. Dites toujours !

PIERRE
J’aimerais que l’homme dont ma femme s’est un moment entichée, n’ait pas, habituellement, une morgue, une attitude de matamore, persuadé qu’il a tous les droits, les devoirs n’étant que pour les autres.
Je voudrais, que par-dessus le marché, il ne soit pas dans les moments difficiles, une lamentable loque qui inspire le mépris.


GONTRAN (Suppliant)
Si vous ne passez pas votre article, je vous jure que je ferais des efforts, pour être un homme à l’image que vous désirez.

PIERRE
Je crois qu’il est bien trop tard, et que le naturel remontera toujours en vous.

GONTRAN
Alors, si vous passez votre article, je me suiciderai !

PIERRE ( souriant en applaudissant)
Bravo ! ! Vous faites des progrès. Ou du moins, vous semblez faire des progrès, car pour être crédible sur ce point, il faudrait que vous passiez à l’acte. Je ne crois pas que vous ayez le courage de détruire ce magnifique spécimen de la race humaine que vous pensez être.

Un très long silence.

GONTRAN
Je reconnais que ma position est un peu ridicule. Ces bébés à mon âge ! ! ! Mais je ne suis pas un criminel ! Puisque vous semblez, Monsieur, vous être institué mon juge, essayez au moins d’être juste.

PIERRE
Soit. Je ne passerai pas cet article. Mais à une condition.

GONTRAN
Laquelle ?

PIERRE
Vous allez démissionner de toutes vos présidences.

GONTRAN
Vous êtes fou ! ! ! C’est impossible !

PIERRE ( faisant mine de sortir)
Bien. Dans ces conditions je pars écrire mon article. Nous verrons quel est le plus fou de nous deux.

GONTRAN
Attendez, attendez !

Pierre s’immobilise. Un silence.

GONTRAN
Je vais démissionner de la présidence des parents de l’école laïque.

PIERRE
J’ai dit : Toutes vos présidences !

GONTRAN
Mais que vais-je dire ? Je viens juste d’être élu Président du comité de défense de la Morale Chrétienne. Je ne peux pas démissionner aussitôt.

PIERRE
Laïc, Chrétien, vous vous gardez de tous côtés. Avouez que pour la défense de la morale, qu’elle soit chrétienne ou laïque, vous êtes mal placé. Décidement, je vais écrire mon article.

GONTRAN ( Découragé)
Après tout, faites ce que vous voulez ! Maintenant, Il ne peut plus rien m’arriver !

On sonne à la porte d’entrée

SOLANGE ( A Richard)

Richard, va ouvrir !

Richard sort, va ouvrir et revient précédé d’une femme d’une quarantaine d’années.

THERESE ( Après une hésitation)
Il y en a du monde chez toi, Gontran ! J’aurais préféré te voir seul. Mais, tant pis ! Je suis tellement heureuse ! Mon chéri, nous allons avoir un enfant ! Je ne te demande pas de divorcer, mais il va falloir que tu m’aides matériellement, hein, mon chéri ?

Gontran écarte les bras d’un geste fataliste, et

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FIN
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyJeu 3 Mai - 13:48

Merci Aristee, une petite réflexion m'est venue en lisant cette histoire, un fait divers qui a défrayé la chronique il n'y as pas si longtemps que ça, n'a-t-il pas inspiré ton écriture ?

Comme toujours c'est un plaisir que de te lire, ces petits rendez-vous de chaque jour.
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyJeu 3 Mai - 14:45


Non, je n'avais pas entendu parler d'un cas analogue, mais comme aimait le répéter mon père: " Il n'y a rien de nouveau sous le soleil".
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MessageSujet: Re: UN ABOMINABLE HASARD    UN ABOMINABLE HASARD EmptyJeu 3 Mai - 14:53

Oh c'était l'idée de Tina sortant de la douche et d'un certain monsieur, je me suis dit tien tien Aristee a été inspiré. Tu as raison rien n'est nouveau sous le soleil.
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