L'enfant, l'adulte et le caillou

L’enfant, l'adulte et le caillou

Un jour d'hiver dans le brouillard du matin,
Un étrange enfant souriant et tout habillé de lin,
Le regard calme et la mine souriante,
Il était là, dans la végétation luxuriante.

Bonjour ! Me dit-il, en me tendant sa main,
Bonjour ! Renvoyais-je au gentil gamin,
Connais-tu le ruisseau aux crapauds ?
Non, mais veux tu manger un morceau ?

Je t’invite au voyage, libre comme le vent !
Je ne t’ai jamais vu ici auparavant ! ?
Laisse ton outil, prends ma main, et suis moi !
Je reste étonné mais le cœur en émoi…

Es-tu déjà venu par ici ? me demanda l’enfant,
Oui, dans un songe, j’étais à dos d’éléphant,
Tu sembles méfiant, tu es toujours comme ça ?
Souvent mais je me soigne ! (...les pieds dans le colza).

Le ciel bleu azur, les oiseaux en tâches mouvantes,
Je ne regardais plus au sol les bestioles errantes,
La main de l’enfant toujours serrée,
Et sa foulée légère jusqu’à l’orée.

Ici, c’est le pique-nique des campagnols !
Ah oui ? mais tu n’es pas à l’école !?
Là-bas les sauterelles sautent les feuillages !
Tu ne réponds jamais, quel est ton âge ?

C’est notre destination, on est presque arrivés !
On marche depuis des heures, n’es-tu pas fatigué !?
Je vais te présenter à la personne qui t’attend !
Qui m’attend ? Mais on n’a plus le temps !

L’enfant étincelant s’écarta de trois mètres,
J’étais au beau milieu d’une forêt de hêtres,
Des cris d’enfants, des couleurs en mouvements,
Puis une silhouette accroupie comme un aimant.

Je m’approchais tout doucement, en scrutant,
La figure humaine que je trouvais devant,
Un jeune enfant, seul, pâle et timide,
Jouait dans la terre de cette forêt humide.

Les cheveux bouclés et de couleur dorée,
Il me dévisageait avec son regard bleu grisé,
Il me sourit et d’un coup je compris,
Qu'une rencontre impossible a toujours un prix !

J’avais rendu visite à celui que j’avais été,
Je pensais que tout ceci n’était que du passé,
Ce fut une erreur car malgré le fil des ans,
Je crois qu’il faut toujours garder son cœur d’enfant.

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L'enfant :
Je suis toi ! Tu es moi !
Si je suis encore en toi, c’est que tu es toujours nous !
Si tu perds la mémoire, tu nous perds nous !
Garde toujours une poche trouée,
Mets-y des petits cailloux,
Ils dégringoleront sur tes chaussures,
Tu essaimeras sur le chemin,
Autant de cailloux que de pensées oubliées.

Mais, lorsqu’ils seront tous tombés, tu garderas le dernier,
L’ultime chose, dans ta main toute serrée,
Ce caillou c’est toi, ici et maintenant,
Et tous les autres, ce sont tes années passées,

Tu ne dois pas les retenir, ils vont au gré du temps,
Ils dansent sur le chemin de ton existence…

L’enfance n’aura été qu’un rêve.

FIN

On ne peut qu'apprécier la profondeur de tes mots
J'ai envie de dire chapeau !
Mais je dirais plus simplement, BRAVO !

Merci Méluzine, et content qu'il te plaise.
bea

Je suis un peu triste, car j'ai délaissé le navire trop longtemps et je découvre que maintenant des merveilles...
J'accepte l'invitation au voyage...