Sur le pont de l’attente
A chaque mouvement de ton cœur, le sien bat plus fort,
Petit être indocile s’agitant à la vague d’une mer fertile,
Ses petits coups de pieds tambourinent ton ventre d’or,
Niccolo’, s’entend tel un écho, au sein de ton nombril!
Si belle, mon amour, au feu resplendissant de ta grossesse,
Le moindre de tes mouvements est une aura de vie nouvelle,
Dans cet espace d’ascension couronnant mon désir d’ivresse,
La métamorphose de tes formes arrondies est un appel sensuel.
Dans cette intimité porteuse, où se noue un dialogue intérieur,
Vibre une apparition divine au secret maternel de ce lieu muet,
Des ombres craintives et d’espérance enveloppent ce bonheur,
Mon aimée porte, telle une contraction, les aléas d’une destinée.
Ö ma muse, je suis près de toi, debout sur le pont de l’attente,
Même si des eaux pleureuses mouillent le quai de ton visage,
Pardonne encore à ma nature de poète, séductrice et riante
Car je t’appartiens! Mère de mes enfants, l’unique rivage !
Alain Meyer-Abbatucci