Il n'y a pas de secret.
Des mômes courent au bord de la rivière
Cavalant vers un lendemain où il n'existe pas d'alternatives
Des nuées orageuses s'accrochent à la colline
Une odeur de grillades dans une baraque au bord de l'autoroute
Salut à toi, pèlerin fourbu
Les touristes s'enflamment dans leurs périples programmés
Pas de répit, pas de rencontres, pas d'escales, les minutes sont comptées
Le chemin m'a parlé aujourd'hui
Mais qui écoute ces messages poussiéreux?
Je suis allongé là près du vieux qui chantonne
Retrouvant les visages de jadis
Il chante un air du temps d'avant la frénésie
L'aïeul jette des pierres en l'air et se lève
Sachant le lieu et le moment pour se mettre en route
Il n'y a pas de secret
Rien qu'un sac usé aux bretelles de cuir.
Posséder une idée pour continuer la route
Tu as les jambes raides et un ultime mégot
S'asseoir à une table de café braillard
Et boire de la bière fraîche et des mots
Le chemin m'a parlé aujourd'hui
Mais qui écoute ces messages poussiéreux?
Je suis allongé là près du feu qui crépite
Retrouvant les ombres de mes frères
Le gamin demande : Pa, que faut-il faire pour être heureux?
Où que tu ailles, tu emportes ton histoire, ce sont des fragrances de jeunesse
Ce sont les murs de la maison où tu vas vieillir, fils! N'oublie pas cela.
Je t'ai entendu, vieil homme, le chemin m'a parlé aujourd'hui.
Ma demeure est vaste, je n'en ai pas encore fait le tour
Pour une grillade ou un sourire
Je transmets des messages poussiéreux
Il n'y a pas de secret
Rien qu'un sac usé aux bretelles de cuir.
Des mômes courent au bord de la rivière
Cavalant vers un lendemain où il y a un peut-être...
Je suis allongé là près du vieux qui chantonne
Il chante un air du temps d'avant la frénésie
Il n'y a pas de secret
Rien qu'un sac usé aux bretelles de cuir.
(février 2009)