Naissance
Le coeur des mots en éruption fond en lave le liquide langage jeu.
Dangereux.
Les éclaboussures pourpres tâchent de lettres à l’encre noire la feuille blanche. Les races et les couleurs se mêlent. La peinture et le poème en sont plus beaux. Plus vrais. Plus eux.
Des affinités entres mots, des échanges, des liens. Les opposés s’attirent. Oxymore.
Le coeur se fond dans le mot, le mot dans le poème, le poème se déverse en larmes de sang dans le cœur rythmé de fleurs. Ponctuellement ponctué.
Inversement versifié.
Et la prose s’écoule au long des lignes lourdes de bleu, liquide, elle est larmes et lave, l’oeil du lynx. Et la prose se fige, pétrifiée, Médusa son regard d’encre a croisé. Elle séquestre à jamais la poésie que ses mots amoureux se passent de l’un à l’autre en chantant.
Alors le poète admire son nouveau-né immuable.
Extrait du recueil "Vers en cristal"