Le mouchoir en papier
Tiens, j’ai un poème,
Heu ! J’avais un poème,
Où est-il passé ?
Je l’ai pourtant bien
Au fond de ma mémoire,
Attendez, je le retrouve,
Et, vais vous le réciter
Ciel ! Voila encore qu’il a disparu !
Quelle manie que j’ai toujours à éternuer
Était-il, ce mouchoir en papier que j’ai utilisé ?
Tiens, j’ai une amoureuse,
Heu ! J’avais une amoureuse,
Où est-elle passée ?
Je l’ai pourtant bien
Au fond de mon cœur,
Attendez, je la retrouve,
Et, vais vous en parler,
Ciel ! Voila encore qu’elle a disparu !
Quelle manie que j’ai toujours à pleurer
Était-elle, ce mouchoir en papier que j’ai utilisé ?
Tiens, j’ai un idéal de liberté,
Heu ! J’avais un idéal de liberté,
Où est-il passé ?
Je l’ai pourtant bien
Au fond de ma révolte,
Attendez, je le retrouve,
Et, vais vous le clamer,
Ciel ! Voila encore qu’il a disparu !
Quelle manie que j’ai à toujours à cracher
Était-il ce mouchoir en papier que j’ai utilisé ?
Alain Meyer-Abbatucci
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L'urne
du romantisme est remplie de mots incendiés, cendres volatiles,
échappées des écrits brûlants d'amours consumés