Le conte du bâteau fantôme

Bon ici ya quelques uns qui aiment écrire et délirer, inventer, on va refaire un conte imaginaire à plusieurs mains.
Comme ceux fait chez Robin.

Minimum 5 à 10 lignes. Faut pas déconner vous aller un peu vous tracasser les neurônes.



Situation de l'histoire.

Sur une île lointaine ( on évite les Antilles hein ! sinon nos héros vont crever de faim). Paradisiaque sous le soleil ( je vous laisse choisir le lieu) Un couple vit là en bordure de mer avec ses deux enfants:

Le Papa : Paul

La maman: ==> Fleur

Le fils : ==> Ruy

La fille: ==> Anx

Antonina :la femme du vieux grigou rabrougri

Kevan, le mari d'antonina et ami de Paul


Paul était installé sur le sable, il avait bien mérité de souffler un peu, la pêche avait été bonne, et ce matin au port, tout s'était vendu comme des petits pains, sauf que son poisson, ne sentait pas la même odeur que le pain chaud. Ou le bon pâté, voir le bon croissant. Il regardait le soleil, bientôt 13h, sa femme viendrait le chercher pour le repas, il entendait au loin ses enfants jouer avec leurs camarades, tout allait bien.
Le flot de la marée venait lêcher ses pieds, le soleil contribuait à faire son teint hâlé, il était heureux de sa vie de pêcheur.
Cela suffisait pour nourrir sa petite famille, il en était si fier.
Soudain il entendit sa femme lui dire au loin:

"

"Regarde Paul, la-haut, tout la-haut ! Les oiseaux ! Ils s'en vont ! C'est le printemps !"

Paul leva les yeux et vit en effet une nuées de flamants roses passer au dessus de l'île.

Encore un hiver de passé pensa-t-il, le fils va avoir 15 ans et la fille sera bientôt en âge de se marier.

Il était grand Paul, très grand même, c'était un gaillard à la peau ambrée, il dominait sa compagne Fleur d'une tête au moins.

Vêtus tous deux d'un pagne, ils passaient les moments les plus chauds de la journée à l'ombre des palmiers et en profitaient pour déjeuner avec Ruy, leur fils et Anx la jouvencelle qui allait sur ses treize ans.

Leur vie comme celle des autres villageois était ainsi réglée depuis... la nuit des temps et aurait bien pu continuer ainsi mais...

Il est vrai que ce pays était réellement paradisiaque.
Or, on se souvient qu'au paradis il était possible d'être tenté par le fruit défendu.
Par ailleurs, comme l'avait fait remarquer Fleur, c'était le printemps.
Comment s'étonner dans ces conditions, que l'athlétique, le mâle Paul ait rencontré le fruit défendu sous la forme d'Antonina,qui la veille était venu d'une ile voisine avec son mari, un vieux grigou rabougri qui l'avait achetée fort chère à la famille D'antonina ( Il était d'usage sur leur ile de partager les prix de vente de femme entre tous les membres de la famille.)
Très attiré par le fruit d'Eve fendu ( pardon, j'écris assez mal, le français), Paul avait donné rendez vous à Antonina, et voulait avant tout que sa femme aille voir ailleurs s'il y était.
Comme elle ne semblait pas vouloir partir, il lui dit:
Fleur,...

- Fleur, tu le sais, il est aussi de coutume de nous rencontrer entre gens des îles voisines, et Antonina serait fâchée que je ne prenne pas de temps pour elle.
Et je n'aime que toi, alors pas de souci, elle veut juste apprendre à couper les noix de coco, sans se faire du mal. Kevan est mon plus vieil ami. Mais il ne sait rien faire de ses dix doigts, tu le sais!

C'est pour cela qu'il l'a épousé, juste pour qu'elle travaille pour lui, enfin à sa place il en a les moyens le bougre.

Fleur le regardait, elle voulait lui faire confiance, mais elle connaissait aussi les coutumes du pays, ou le partage des femmes n'était pas du tout un problème, mais elle depuis toujours se défendait contre ces pratiques ancestrales.
Elle avait épousé Paul par amour, ses enfants étaient nés de l'amour. Et cette Antonina était bien trop belle, pour ne pas lui donner des idées.
Elle aurait été laide, cela passerait, mais elle n'avait jamais vu de femmes aussi belle qu'elle.

- Paul Je sais tout cela mais.....

... tu pourrais en profiter pour montrer également à Anx l'art de la découpe des noix ! Depuis le temps que tu le lui promets.

Paul regarda Fleur qui lui souriait d'un air angélique, voire sépharique même ! Le bon dieu (des pêcheurs) sans confession on lui aurait donné !

Il se gratta le bout du nez, ce qui était le signe d'une grande réflexion de sa part, puis répondit d'un air aussi innocent que sa compagne :

- Tiens, quelle bonne idée ça !

Tout en cherchant un moyen de parvenir à ses fins mine de rien.

Aussitôt dit, aussitôt fait, il se retrouva avec sa fille sur les bras, enfin à ses côtés, et il faut bien obligé d'aller retrouver la belle Antonina, dûment chaperonné de la sorte.

Arrivés à la cabane de la plage, Paul et Anx, virent des copains d'écoles, ils cherchaient des perles.
Anx, n'avait pas du tout envie d'apprendre à travailler les noix, elle préfèrait de loin plonger avec ses amis, et trouver le trésor de la perle. Depuis tout petits ils jouaient à cela.
Un rituel en fait, un jeu en somme. Peu en avaient trouvé d'ailleurs. Anx demanda à son père, l'autorisation d'aller les retrouver. Il asquiéça facilement. Il ne serait pas loin, les cocotiers bordaient la plage.

Il regardait au loin les enfants barboter et faire les fous quand il entendit son prénom résonant au vent.

" Paul! Paul!"

Il se retourna, son coupe chou en main, et il signe à Antonina de venir à lui. Elle marchait le long de la plage dans une fluidité presque irréelle.
Vêtue d'une robe de cotonnade toute légère, la brise et ses mouvements donnaient l'impression qu'elle volait.

Le sable lui-même refusait de garder la trace du passage de ce joli corps, si bien qu'il était impossible de suivre Antonina à la trace.

Cela avait posé bien des problèmes à ses précédents amoureux et c'est pour cela que seul Kevan avait pu se l'offrir (oh !) grâce à ses sous, lui n'était pas passé derrière, mais devant, directo chez les parents...

Mais, trève de bavardage et d'érgotage, place au marivaudage...

Antonina, légère, donc, s'approcha de Paul, et de sa charmante voix grasseyante (et oui, l'accent de l'île, pas de Lille !), lui dit :

« Mais quèqu'tu m'veux donc, Polo ? »

- Je voudrais te montrer... et il se mit à bafouiller co co comment couper une une noix de polo, non coco !

Et comme il était maladroit dans ces moments là, il se coupa devinez quoi ? Mais non mais non pas le bout du nez, le bout du doigt voyons !

Et le sang coula dans le sable, il devint blanc comme son pagne et tomba dans les pommes !

Antonina...

Antonina, qui outre sa beauté, avait un esprit pratique assez remarquable, regarda autour d'elle, avisa un beau coquillage large et profond. elle se précipita dessus, le lava sommairement dans l'eau de mer, pour le débarrasser du sable, et revint recueillir le sang qui coulait du doigt de l'infortuné Paul.
Ce qui lui permit de rentrer chez elle quelques minutes plus tard en chantant:
" Tiens, voilà du boudin voilà du boudin, voilà du boudin"
Ruy et Anx, déclarèrent n'avoir jamais mangé meilleur boudin.
Antonina regretta ne pas avoir ramené Paul. Comme il était dans les pommes, et que le boudin aux pommes est la chose la plus exquise du monde...... Mais c'était trop tard. Le boudin était mangé, et le pauvre Paul exsangue...

Exangue pour elle, mais pas pour la belle sirène qui écoutait son râle, vint au bord de l'eau, lui soupoudra un peu de poudre de perles précieuses et l'emporta au large, la chaleur de l'eau réveilla Paul, tout étourdit de voir une si belle femme et son chant le rendait déjà fou.
Sa blessure était fermée, il sentait à nouveau la vie renaître.
L'île devenait de plus en plus lointaine à sa vue, il ne comprenait plus rien, sa tête se vidait de ses pensées pour ne plus être qu'emplie de ses sons mélodieux.

Soudain il sentit la sirène plonger au fond, et quelques instant aprés remonter dans une grotte cachée. Elle le déposa doucement sur le bord de la roche, il regarda au dessus de lui, une lueur violente le plongea dans un sommeil profond.

Fleur s'inquiétait un peu... Mais où donc était passé Paul ? Ce chenapan avait l'art de disparaître et cela lui arrivait de plus en plus souvent.

Ellle sentit la colère monter en elle et une petite voix intérieure lui dit : Allez, toi aussi tu pourrais profiter de la vie, il n'y a pas de raison. Et oui pensa-t-elle, j'en ai assez d'être la femme délaissée, moi aussi je veux m'amuser.

Sur ces bonnes pensées, elle fila dans son logis pour se parer et se parfumer. Puis elle se rendit à la place du village et là...

et là, elle s'installa en terrasse pour y prendre un tit punch. Le soleil était chaud, elle sirotait son verre tout en regardant le ciel, au oin une musique créole résonnait.
Celà lui donnait des envies de danser. Elle régla sa boisson et se dirigea vers la Taverne du Diable.
La musique devenait de plus en plus forte, elle ouvrit la porte et là, ell vit les gens du village danser, comme s'ils étaient en transe. Elle n'avait jamais vu ce genre de danse là, pourtant elle s'y connaissait.
Elle s'installa à une table, un homme bardu comme un corsaire et une drole de femme vinrent à elle:

"Mésiézédam bonjou!"

"Il faut que nous parlions!" Dit l'homme d'un ton inquièt.
Elle ne comprenait pas, elle venait danser et non parler!
Il s'installa à ses côtés et commença son explication:

" Depuis hier nous sommes sous la Lune noire, tous les 10 ans, à la même époque, il se passe des choses bizarres, des gens disparaissent et reviennent 10 jours plus tard. .... "

- 10 jours, mais ça fait long, ça, comment je vais faire 10 jours sans b…
la musique empêcha son interlocuteur de comprendre ce qu’elle voulait dire, aussi continua-t-il au hasard et sans savoir s’il prenait la bonne direction :
- et, dans ce cas là, il arrive que ça occasionne quelques difficultés à ceux qui restent…
- tu parles, ça va faire trop long pour moi, si c’est ce qui est arrivé à Paul… dites, vous, vous pourriez pas…
Une nouvelle fois la musique, vraiment trop forte empêcha la nette compréhension de sa phrase…

Profitant d'une pause entre deux morceaux de musique, il la fit répéter.

- Je disais : Vous ne pourriez pas m'avancer quelques kilos de poissons pour faire ma bouillabaisse ? Parce que là... je n'ai plus rien en stock. Et si je dois attendre 10 jours il va falloir que je me débrouille autrement.

- Mais si Fleur, c'est bien votre petit nom ? Je peux vous les prêter mais alors, accordez moi cette danse et nous verrons ensuite.

Elle accepta sans savoir que danser les nuits de lune noire...

restait trés dangereux pour les non-initiés.
La musique était dans leurs gênes, le souk aidait à faire naître tout.
Fleur le trouvait trés bon danseur, mais.... Qu'est ce qu'il sentait le poisson! Certes tous les pêcheurs étaient comme lui, comme si l'odeur restait imprégnée en eux.
Aprés deux ou trois punchs, les lumières devenaient de plus en plus étincellantes. Elle dansait depuis plus de deux heures dejà.
Prenant le temps de reprendre son souffle, elle songea à ses deux enfants seuls chez elle, elle eut des remords, même si elle les savait jouer chez la voisine.
Elle remercia son danseur d'un temps, prit son poisson, et fila en douce les rejoindre.
Elle se sentait nauséeuse, bizarre même, elle pensa qu'elle ne supportait plus le rhum blanc.
Arrivée chez elle, elle vit une troupe d'hommes devant sa

porte... c'était les danseurs qui l'avaient dépassés. Ils faisaient un foin de tous les diables et se mirent à tourner autour d'elle dans une ronde endiablée. Vite, toujours plus vite, et elle au milieu oscillait, tanguait, se tordait les mains en levant les yeux au ciel ou la lune noire, menaçante, semblait la narguer.

Heureusement les enfants entendirent des cris et...

et ils vienrent vers leur mère, leurs cris réveilla Fleur, elle ne comprenait plus rien.
Que faisaient ces gens là?
Soudain la musique s'arrêta brusquement, un vieux du village apparut tout grimé, tout costumé.
Il fit fuir les autres et protégea Fleur et ses enfants.
Ensemble ils entrèrent dans la maison, et le vieux sage prit la parole:

" Fleur, tu le sais les traditions ne sont pas de la fantaisie, il ne faut pas que tu participes à ce genre de choses tant que ton mari ne revient pas!
Pense à tes enfants !
Quand la Lune noire sera terminée, ton mari reviendra.
Anx demanda:

"M'man! Ou est P'pa?"
Une larme coula sur la joue de Fleur, qu'allait t'elle bien lui raconter?

" Tu sais Papa va revenir bientôt il est parti en

...voyage, ce n'était pas prévu mais il m'a fait passer le message par Kevan.

- Je n'aime pas ce Kevan maman, cet homme a un regard lubrique et dès que je le vois je fuis !

- Oui évite le c'est mieux, moi aussi il me fait peur, cet aspect malsain, cet aura de malfaisance qu'il dégage, et c'est depuis son arrivée au village que tout va de travers.

Je vais prévenir ton frère Ruy, pour qu'il se renseigne un peu sur lui auprès des hommes de l'île. De mon côté je vais me rapprocher des femmes.

Chacun prit un chemin différent, Fleur prit quelques fruits ramassé ici et là, et se dirigea vers la colline du Loup, là haut une vieille femme y résidait dans une simple hutte construite en pagne.
Le soleil était déjà bien chaud, mais sa peau supportait bien cette chaleur si forte, elle aimait cela d'ailleurs.
Arrivée en haut aprés 30mn de marche à travers la végétation, elle prit à nouveau son souffle.
La vieille dame était assise devant chez elle à nettoyer des noix de cajou.
Elle était toute ridée, le dos courbé par les années à cultiver la canne à sucre, elle entendit Fleur, et leva la tête.
Fleur ne vit que son grand regard vert briller au loin.

Machouillant je ne sais quoi elle se leva et chercha 2 verres d'eau bien fraîche.

Fleur la salua et dit:
- Bonjour M'Dame Ventura, je suis dans l'inquiétude, peux tu m'aider?"

- Bois ça et viens à coté de moi me raconter!

Fleur lui racontat tout dans le détail, l'arrivé de Kevan, la disparition de son mari, la lune noire...

Dame Ventura semblait de plus en plus contrariée au fil du déroulement de l'histoire...

- La lune noire, oui ça me rappelle quelque chose, il y a dix ans, ho mais ce Kevan était passé à la même époque. Cet homme apporte le malheur avec lui, on dirait un envoyé du diable !

- Que s'est-il passé ? demanda Fleur

- Et bien par une nuit sombre, les hommes sont tous devenus comme fous ! Ils se sont mis à danser comme des damnés jusqu'au petit matin et puis se sont réveillés sur la plage, ne se souvenant plus de rien. Mais quand ils sont rentrés chez eux...

Les yeux dans le vide, ils ne furent plus bons à rien pendant 10 jours. Passant leur jour à dormir et la nuit à contempler la Lune. Comme s'ils étaient transformés en loup garou. Les femmes durent pêcher, faire le travail des champs, tout régir pendant ce temps.
Rien, ni personne ne pouvait les aider.
Un seul homme n'était pas rentré chez lui, le grand Youka, celui qui vit au bord de la falaise du diable.
Sa femme le crut mort, perdu lors d'une pêche en mer.
Et un matin il revint et raconta une drôle d'histoire de femme poisson....

avec laquelle il avait vécu une grande histoire d'amour. Sur le coup, personne ne le crut évidemment mais une vieille femme se rappela qu'un autre homme dix ans auparavant avait raconté de pareilles sornettes et dix ans avant aussi...

Ainsi Dame Ventura expliqua à Fleur que toutes les décennies, un homme disparaissait en compagnie d'une sirène tandis que tous les autres hommes étaient complètement épuisés, comme si un maléfice les vidait de toutes leurs substances vitales.

Fleur était catastrophée !