En exil sur la terre.
Tes yeux noirs, élevés au cri du secret
D'avoir survécu à ta mort prématurée
Chavirent dans un sommeil prolongé
Enlinceulés d'une forte colère étouffée.
Repose ta tête, couchée sur l'humanité
En exil sur cette terre, l'aube luisait,
D'un soleil figé, sur ton berceau d'oubliée.
Sépulcre auréolé d'une solitude forcée.
De ton passage de l'autre côté, tu réapparais
Comme la fin de l'enfance, vivante suicidée
Où perlent les brumes obscures de l'angoisse
Dans ton cœur blessé, qui espère et se froisse.
Du mal de ton itinérance, bercée d'illusions veules
Des restes de lueur scintillent dans tes cheveux
Car au fond de la mort, si tu fus toute seule
Du présent retrouvé, tu envisages la vie à deux.
Ô météore effrité dans le coma de la matière
La peur souterraine vrille ta vie à l'envers
Dormir pour exister, s'éveiller pour mourir
Te voilà, à nouveau, en orbite pour souffrir.
Alain Meyer-Abbatucci