Souffle
Puisque tu t'en iras où s'en vont les secondes
Que le vent sur le sable emportera nos pas
Puisque chaque silence effacera le monde
Alors j'inventerai d'autres matins de toi
J'inventerai les mains qu'une nuit se lamente
Un cœur à pas de loup, des gestes défendus
La parole donnée et des valses plus lentes
Des délits emmêlés d'une langue ingénue
Tu viendras comme une ombre..
Chaque nuit chaque jour, enrobée de douceur
Dans mes mains mon amour
Dans le gris d'une chambre
Comme un astre à jamais dans un lit de lenteur
Je mentirai le temps où passent des secondes
Ton geste comme une aile où l'emporte le vent
Un hiver inconnu, drappé d'audes en dentelles
Une mer ignorée des écumes de toi
Tu viendras… Tu verras !
Des lectures du tendre…
Un tourment de s'aimer fiancé d'une vague
Comme une arme en baiser dans des draps à défendre
Nos outrages épousés... Qu'il était une fois
Je mentirai longtemps le reste de tes nuits
Du reste de mes jours bercé dans mes errances
Un doux cri de l'absence et d'images et de froid
Puisque même ton chant s'en ira vers un monde
A l'horloge arrêtée aux secondes de toi
Au souffle sans ta voix à ne plus rien entendre
Tant d'hiers et de nous sans autres lendemains
Tant des désirs têtus, et de rêves à revendre
Tant nos folles tignasses à jamais disparues
Tant de temps en allés où plus rien n'est que cendre...
A l'aube des Prières, en chemin de ta rue
Au triste d'un matin dans l'air des routines
Quand tout demeure ici, dans un journal d'hier
Noué de ton présent que son souffle assassine