de houle et d'adieu

le ciel a retiré sous la nuit
un liseré de nappe
jaune souffre
et il s’est mit a pleuvoir
noir
sur l’autoroute

j’aime


sur la trois voies
on se croirait dans fellini roma
sotto la pioggia
qui se rigole des essuie-glaces


en plus a la radio
la traviata
avec cette soprano
dont le nom m’a toujours fait rigoler


victoria de los angeles


on dirait qu’elle a pêché
ce pseudo d’effeuilleuse
dans une boite de la havane
années quarante
un nom qui sent le cacheton
le théâtre de province
le phénomène de foire
loin des rigueurs
de l’art lyrique


ah mais pardon
c’est qu’elle l’a (l’avait)
la rigueur


ouh lala
redoutable

du déchirement au kilomètre
du soulèvement de coeur
elle me fait plus rire du tout
victoria


c’est du grand
du très grand


ça move ça move


la pluie s’acharne
on dirait qu’elle en veut toujours plus
qu’elle accompagne
un chant d’orage
de houle et d’adieu


et si le gros cul devant moi
pile

a la glisse
encastré je barre
décapite tout beau
sous le châssis du monstre


110 au compteur
mais le coeur
en musique
enhardi


HISSE

J'aime ta façon d'écrire "parlé", c'est la liberté totale des mots et en fait j'adore.