Concours: La peine.

ABANDON :

J'avais ton âge et je me dis
C'est à ce moment que mon père
Sans nous regarder est parti
En abandonnant notre mère

Mon frère ainé avais trois ans
C'est lui sur la photographie
Qui souriait à pleines dents
Sans savoir que quelqu'un l'oublie

J'avais ton âge et en voyant
Tes deux petites mains tendues
Je me demande encore comment
Pour moi l'amour fut défendu

J'avais besoin d'être entendue
J'avais tellement de choses à dire
Pour moi une seule main s'est tendue
Pour me guider vers l'avenir

LEI

HISTOIRE VÉCUE :

Je n'étais qu’une femme, ce petit être fragile,
Meurtrie par un passé difficile à porter.
À l’âge où mes amies aimaient des choses futiles,
Je gardais en moi un secret dur à avouer.

Je suis restée huit ans, portant ce lourd fardeau
Dont j’aurais tant voulu aisément me passer…
Je me sentais salie, honteuse et le cœur gros.
J’aurais voulu crier ma haine au monde entier.

Et, bizarrement, il ne me sortait aucun mot
Pour décrire ce qui ce soir là s’était passé.
J’avais été la victime d’une bande de salauds ;
J’étais vulnérable et ils en ont profité.

Ce soir là je sortais un peu tard du lycée,
Un professeur m’avait retenue plus longtemps
Et eux, depuis bien longtemps, m’avaient repérée
Pour commettre un acte terriblement offensant.

Ils m’avaient poursuivie et puis rouée de coups
Pour me mener là où ils ne seraient pas vus.
Ils m’ont déshabillée, ont enlevé mes dessous,
Pour profiter de mon corps une fois mis à nu.

Ils m’ont ainsi violée, ils m’ont ainsi brisée
Ils ont ainsi commis un meurtre psychologique
J’étais pleine de dégoût, j’étais déboussolée,
J’étais marquée, choquée par cette atteinte physique.

Il m’a fallut du temps pour dépasser cela,
Pour briser les blocages qu’ils avaient provoqués.
Je suis longtemps restée dans mon grand désarroi ;
Quand j’ai voulu parler, personne ne me croyait…

Puis, j’ai rencontré un homme fort amoureux
Qui a eu le courage de m’aimer comme j’étais
Il fallait pour cela qu’il soit bien courageux
Pour pouvoir voir en moi la petite âme brisée.

L’amour a su guérir ces moments douloureux
Malgré beaucoup de larmes qui, sur mes joues, perlaient
Si aujourd’hui je vis des instants délicieux
C’est qu’a présent j’ai trouvé chaussure à mon pied.

Il y a deux remèdes pour tout cicatriser,
Pour vivre chaque seconde, étant émerveillé.
Ces deux sentiments nul ne pourrait les acheter.
IL s’agit bien sûr de l’amour et l’amitié.

LEI