La poésie ça me regarde, dans mes espaces d’intimité...
Je suis à moi tout seul, une maladie... Je me cherche des troubles... Pour me guérir des différences, à me nourrir d’extravagances, de la tête à mes pieds, poétiquement parlants.
je suis un chat, amoureux de moi-même, figé dans le regard de cet autre moi-même, où je me sens cet autre, cet autre-ci ou bien cet autre-là, qui passe, sans ne jamais bien regarder.
Celui qui comme moi, ne regarde que lui…
Que ce qu’il aime, que ce qu’il aime à détester…
Je suis le con des cons, marchant dans la lignée du con suprême, narcissiquement parlant, le doigt pointé sur l’esthétique, poétiseur en ma faveur, comme un revers à mon propre défaut et d’une mise à l’index…
Je suis de rouge et puis de blanc, le clown qui joue de la grimace et qui se soigne solo !
Dans mes rapports intimes avec les glaces des salles de bains…
Dans les vitrines, qui ne vitrinent plus rien, qu’un semblant de mon spectre.
Dans les miroirs des ascenseurs, conditionnés de mon unique présence, histoire de me tirer la langue, sans y mettre les formes.
Histoire de supporter, l’idée insupportable, de ne pas être encor, maître de ce putain d'monde...
je vis au figuré, une littérature obscène qui n'a pas de visage...Je sais comme une offence, l'indécence d'aimer
"Tant je sais que des masques et du triste inventé »
Je suis de ses mensonges qui s'offrent une raison, à ne pouvoir identifier une image d’idéale, au moyen du langage, dans le rapport aux autres…
Je poétise face à face, de miroir en miroir, convaincu d'exister, en m’envoyant en l’air, dans l’air d’un psychotique.
A mélanger le rire, l’amour et le dégoût, sous un trait de grimaces, à larmes déployées… je touche au pathétique, suscite la compassion sous un muscle d'orgueil.... je triche....
je vole à mon secours, évite une vraie vie, à l'idée de la mort, cette source permanente de frustrations latentes.
je vis un univers où il y'a ni terre, ni mer, où y'a même pas de ciel, où y'a même pas de voiles..."Je vis de tous regrets"...
Je suis d'un univers sans monde et que pourtant, je cherche à conquérir…
Avec la tendresse et des miséricordes, rien que du sentiment toujours inachevé... J'écris un ange à découvert, païen, mais passionné, éloigné de mon sexe, qui couche dans ma tête et meurt à chaque phrase. J’en vibre de sa voix, des mots imaginaires, à l’instant de sa bouche,
qu’un silence m’envoie.
Je sais de lui qu’un homme est aussi une femme, et que la femme ne le sait pas... Et je sais vice-versa.
Je suis comme nous sommes ; Humain ! Comme un jouet à ses remparts, ses soleils inversés, l’angle félon d’un miroir.
J’éclaire un présent de ma langue, mes spectres indécences narguant le fond de l’âme. Cette roulure en moi, qui suinte des plaisirs, un creusé d’inconscient, chiné dans son sommeil...
Je suis… "J e ne suis rien !"
Je suis le visionnaire de la première minute, qui suit la mort de tous les cygnes.
Je n’écris pas… Je torche et j’éjacule de la syntaxe.
Je suis à l’onanisme, aux phrases dénudées, la triste d’équivalence...
Cependant que l’unique en son art, n’avance que de l’Art lui-même, les mots de tous les maux, ne sont que la copie d’une longue agonie...
Ma faculté de composer, reste qu’un art plagié au temporel, dans le cumul des lectures.
La vaporeuse orgie de la mémoire et du savoir constitué...
Un étalage manichéen de tous les manuscrits connus, avec leurs mots appris et des livres et des bibles...
Ainsi, comme un auteur qui naît, je ne deviens que ce nouveau disciple, une copie de cent mille autres apôtres…
Un faux dieu démuni.
Un homme tout simplement…
Un homme à la fois juge et créateur
Idole de moi-même
Avec ses secrets pour sentiment.
Ah des secrets !
Tous ces secrets qui n’en sont pas...
Cette compilation du soi et du verbe paraître, qui rôde dans la tête jusqu’au bout des crayons.
Seul le beau s’échange
Il n’y a pas d’emprunts
L’emprunt n’est plus l’emprunt
Il est des solitudes contre la solitude, des phrases de relève.
Il est l’incertitude remaniée d’œuvre en œuvre... Du rêve inachevé…
Qu’un Acte poétique ! ! !
Un acte sans les actes, qui donne bonne mine, en Maître Designer de l’indéfinissable, misant sur l’esthétique.
Combien est-il aisé de se parler de soi, de faire parler les choses, de se trouver des causes… Des peines, pour la rime….
Et même des raisons, qui n’en sont pas vraiment...
Comment dire sans trahir, ce que ces autres, ne savent pas décrire.
Comment se contenter, de leurs balbutiements, de leurs désécritures.
Comment faute de mieux… Se satisfaire… Sans dire ses secrets.
Comment survivre, dites-le-moi, sans cette poésie, et qu’importe la rime.
Qu’importe le poète.
Et qu’importe son nom…
Je suis un Chat ! Un Chat, qui marche sur deux pattes, et qui ne connaîtra jamais, la phase du miroir…