Ma Grand-Mère
Chair fragile d’une joue détendue par le poids des années,
Reverdit au tendre baiser donné par un de ses petits enfants,
Dans son sein, rien ne l’étonne, même pas le chant troublé
D’une génération sacrifiée, grand-mère a toujours vingt ans.
Sous le glas de l’horloge, la consolation se fait dans l’oubli,
Pourtant ses yeux remplis de bonté ont la sagesse de l’aurore,
L’étendue d’un siècle a ridé ses espérances mais pas ses fruits,
Ses petits enfants sont près d’elle et lui apportent du réconfort.
Vieillesse n’est point une maladie mais une cruelle nature,
Tel un crépuscule se couchant sur les chemins de l’enfance,
Je n’oublierai jamais le goût de ses gâteaux et des confitures,
Ma grand-mère, je la vénérais et sa mort, encore, me torture.
Alain Meyer-Abbatucci