Toi dont ces mots ne seront jamais lus que par toi
Dont ces lettres ne seront jamais liées que par toi
Dont ces toi ne seront jamais plus que des moi
Dans le blanc dessalement de tes lèvres
Toi dont ces fins de phrase ne finissent plus que par toi
Dont les faims de phrase n'en finissent plus malgré moi
Dont les silences enfin ne s'emplissent que par toi
Et du long désolement que laisse mon regard mièvre
A toi dont le souvenir n'a guère plus de chair que ce qui est
En toi ma très chère ma tendre et douce grammaire qui est
Pour moi : sujet, verbe et objet subordonnés à toi qui
Me rendait à la fois amer et brulant de fièvre
Brulant de fièvre sur ces deux sièges au milieu du quai
Dans l'épaisseur du silence dans la chaleur épaisse
N'attendant aucun train, ni de jour, ni de nuit, n'attendant
Ni la fin ni le début de tes regrettés griefs.
Toi qui te donne maintenant dans un autre lit que moi
Dont les draps se déchirent en jalousies quand lui
Se donne pour une autre dans cette envie de toi
Dont mes nuits se reflètent encore d'humides grèves