EST - CE QUE JE T'AIME VRAIMENT ?

EST- CE QUE JE T’AIME VRAIMENT ?

Est-ce que je t’aime vraiment quand je dis que je t’aime
Que je pose mes doigts sur tes lèvres brûlantes ?
Ne suis – je pas l’enfant que bercent tes matins blêmes ;
Dans ton regard un homme que souvent tu enfantes ?

Est-ce que je t’aime vraiment moi qui prends presque tout
Dans un silence parfait sans jamais rien donner
Que l’image d’un plaisir où « je » me joue de nous,
Mais plus de moi, quand même, joue contre joue ?

Est- ce que je t’aime vraiment, moi qui ne sais jamais
Que t’écrire quelques mots en forme de boniment,
Que de t’offrir le ciel sans savoir dessiner
Ce que ton âme voudrait au- delà des serments ?

Est-ce que je t’aime vraiment, je me demande parfois
Si ma lente caresse n’abuse pas de toi ?
En enchaînant ta chair à mes éclats de joie
Je t’ouvre des bonheurs en t’imposant ma loi !

Est –ce que je t’aime vraiment au milieu de mes jeux ?
J’échange tes rêves contre des chèques en bois,
J’ajoute l’impudence à ce qu’entrouvrent tes yeux
Je vole pour que tu m’offres tes plus intimes émois.

Est-ce que je t’aime vraiment en racontant partout
Que je l’aie fait si fort que j’ai mouillé le lit
Et que depuis ce jour me suppliant à genoux
Tu habites ces nuits où je meurs d’ennui…

Est-ce que je t’aime vraiment…
Toi qui n’es plus maintenant ?

Pierre WATTEBLED – 9 janvier 2007

Magnifiques les mots de l'homme
aux mille questions....

Bienvenue à toi Pierre qui dépose ces mots doucement sur le bateau...

Moi j'aime aussi beaucoup...

Mais c'est vrai dire "je t'aime" n'est pas obligatoirement vrai....

Bravo pour ton texte, et bienvenu sur le bateau

Oui deux très beaux textes qui apportent leur monde différent.

J'aime le texte de l'homme (pierre donc) pour le sens donné à la beauté et la torture mêlée dans l'amour : beauté de la femme, du désir et la dépendance qu'elle procure à l'homme mais contrepartie de la torture lucide des sentiments masculins?

J'aime le texte de la femme (ninon) pour le travail poétique, travail sur les rythmes, les sonorités, liberté de la composition des strophes, véritable bouffée d'air.

Pour ninon je me pose une question sur le vers "Dommage d’attendre cet instant". J'ai l'impression que le vocabulaire "dommage" et les sonorités différentes du reste (deux dentales à la suite) lui donne une importance par rapport au reste qui nuit à l'ensemble. Subjectif mais je proposerais d'inverser : "Dommage cet instant d’attendre" ou autre chose. Enfin c'est toi qui voit :)

Présent? Mais qui est donc Lurette?

L'heure tardive n'a pas que des effets bénéfiques.
Elle émoustille l'oreille et la rend fatidique
par la fatigue gagnée la rend prosélyte.

Que je déteste ces rimes en ique ... il n'y a pas plus horrible :)

bonne nuit

nous autres poêtes avons la tête dans la lune.
C'est ok !
Sympathie