je sais où les trouver

les littereux les plus chauve souris
les plus nyctalocryptos
franchie la frontière
de la generation
l'ultime
la convaincue d'être la derniere
la fin de race
celle des artistes
des snipers de nuits argentées
a l'affut de cette pile
dans la poitrine
qui jamais s'éteint
et qu'ils seront les derniers
a exploser
a transcrire
qu'après eux
des petits cadres
rien que des petits cadres
des raconteurs d'histoires
bien psycoachés maison d'edition
mouais
les littéreux
les nyctalocryptos
vraiqu'ils partent pas gagnants
de leurs vivants
mais c'est un choix
il est a ce prix
ce choix
et par les temps qui courent
il est exemplaire
avec cette impossibilité
a le plaquer
comme un ballon de foot
le temps
ses coups de chance malheureux
et ses tuiles bienvenues
et la fatigue
l'imcommensurable fatigue
des repetitions
affolées caroussel
dans cet entonnoir aux bad news
le hasard qu'il l'est rarement
et puis sentir un calme profond
quelques secondes
une nappe
tranchée au ralenti la nuit
un glissement
un long tempo
bien arrondi
de count basie
et des petites magies
au mileu
qu'on flashe
on sait pas encore
comment on mettra ca en forme
mais ca viendra
faut bosser contre le temps
des sabreurs d'étincelles
dans cette vie qui s'épaissit
chaque seconde
d'un plus vaste bordel
que chez le dernier des brocs
on s'y marre d'anachronismes
et de decalages
horaires
que c'est bien tout
ce qui nous reste
fouiller dans les debris
une lueur
un bijou de pacotille
deux trois secondes
choppées sur l'ennui
et les massacres
de demain matin
quand il faut bosser
contre le temps


mais c'est ca
qu'ils vous raconteront
les littéreux
les nyctalocryptos
a l'âge adulte
a plus l'âge des héros

c'est ca qu'ils vous raconteront
quand vous devrez bosser
contre le temps

en tous cas
je sais ou les trouver

ils tournent sur le periph

aux putes

Ils tournent et retournent
les nyctalocryptos,
âmes en peine
à la recherche d'un trou.
Sous la lumière blafarde
des néons silencieux,
ils avancent, honteux,
meute de chiens
que le désir affole.
Là, des ombres
arpentant un trottoir humide
femelles nocturnes,
âppats émouvants
aux sourires absents.
Talons, résilles,
cocaïne et oubli.
Quelques billets
pour de pauvres instants
fugace plaisir
au fond d'une ruelle,
sur la banquette
de la voiture familiale.
Non, rien de grave
braves gens,
juste quelques gouttes
de semence
pour une délivrance
éphémère.