L'epitaphe disait;
La societe moderne ne connait pas la solitude
"-Il m'aura toujours etonne ce connard aux yeux balourd, de ce ton qui l'utilisait pour le solennel, un putain de cracheur voila ce qu'il etait, un putain de cracheur aux yeux balourd.
Et le lointain qui etait maintenant pres lanca
-Il n'a jamais sut parler, tu te souviens? Il baffouillait ses traits et il bavait tout seul, je peux en parler moi qu'il entendait a cote de lui"
Puis ils marcherent, comme cela s'ecrit ils marcherent;
"-Nous marchons dans l'air ou l'air nous porte?
-L'air nous marche dessus, crois-moi bien, il pese sa moiteur sordide sur nos epaules laches, crois-moi bien, l'air nous abolit, aussi vrai que le temps nous mache
-Sans blague"
Et ils se turent sans cependant cesser de marcher.
Ils arriverent aupres d'un lac coulant cale nue souriant a Boston
et ils marcherent dessous sans cesser de mettre un pied devant puis un autre devant:
"-J'en ai marre de ce manege, a quoi ca sert sans lui qu'il dit
-On marche ou on creve tu le sais qu'il repondit
-Je ne me contente plus de marcher, il me faut marcher vers
-C'est que tu n'as rien compris a la vie."
Et ils se turent;
"Tout ca ce sont des gens qui agissent" et de son bras il designait l'etendue noire, mouvante de la fourmilliere
"-Tu baves, dit le lointain, tu parles comme lui, il t'a rendu fou, toi aussi tu baves.
-Je contemple lointain, je suis juste assez fort pour contempler
-Tu mens et tu baves, vous me degoutez vous deux." Et lointain devia ses yeux de la fourmilliere a la neige qui perlait sur les arbres morts. Lointain voulait pleurer et ca se voyait. Il s'agenouilla sur le triangle le plus proche.
"-Et moi je suis assez fort pour quoi?
-Tu es assez fort pour suivre et pour marcher."
Lointain maintenant pleurait doucement, les arbres se penchaient et laissaient tomber des minces fils de neige.
Ils reprirent leur marche.
Des deux cotes du sentier, la neige se retractait et formait d'immenses tas de sorte que plus ils marchaient plus de gros tas apppparrrraissssaient et plus ces immenses tas s'espacaient;
"-La valle neigeuse, pensa trop fort lointain.
-Oui."
Ils arriverent enfin devant une crevasse qui formait un canyon.
Ils s'engouffrerent.
"-L'oeil du chasseur, tu le vois lointain?
-Celui qui ne cligne pas comme il disait?
-Oui, l'oeil du chasseur n'a pas de cils, il est fixe sur l'animal. L'oeil du chasseur saigne du sang de l'animal, c'est un sang de veines, de ce fait il est bleu."
Et devant eux etait l'oeil du chasseur, un trou encastre dans la roche ou brillait un crystal. Le canyon etait etroit et la lumiere filtrait gracieusement, cherchant une place pour s'infiltrer et inonder de savoir.
Ils se remirent a marcher et lointain, se frottant de trop pres a un gros caillou, se blaissa la tentacule et saignit sur tout son manteau.
"-Quel maladroit je fais, dit-il.
-Cela etait voulu, POINTE LA NOTE OBSCURE CAR PLUS RIEN NE NOUS IMPRESSION. LA VALEUR EST DANS L'INCONNU. Maitennt va sainer alleurs et laise-mi ici. Revien qand les bareux se resernt car de mes yux brulnt des sufre ET JE VOIS LE SACRE."
Lointain courra jusqu'a la sortie, glissa sur son sang et se cassa son bras.
Il attendit etendu sur le sable qui frottait ses blessures.
Il attendit, ennuye.
"L'homme superieur est l'homme qui n'a plus de memoire". Voila ce qu'il pensait, du moins voila ce qu'il marmonnait entre ses levres informes tout en sortant du canyon.
"-Lointain, je suis devenu le roi lezard, le shaman aux emeraudes
-Tu m'emmerdes, je m'en fous." Lointain souffrait et puis plus.
Ils flottaient tous les deux.
Ils flottaient au-dessus du canyon.
Une aureole blanche entourait la tete de lointain et le canyon, et la terre devenaient plus petit.
Ils s'eloignerent.
"Nous avons ete nombreux et faux, nous avons oublies les lecons des pere solitaires. La corruption vient du nombre et nous avons oublies la beaute inculque par les shamans; le sacre se perd avec les autres mais il eleve l'ermite. Crois-moi lointain, il faut croire".
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