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  LES DEUX SOEURS

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aristee
Sacrée Pipelette
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MessageSujet: LES DEUX SOEURS    LES DEUX SOEURS EmptyDim 19 Juin - 9:50

LES DEUX SOEURS


Elles
avaient 2 ans d'écart. Elles avaient incontestablement des points communs, des
gouts communs, mais c'est la cadette qui était l'élément moteur de leur duo.
Lise était une petite brunette de 18 ans, aux yeux noisette, au visage franc et
rieur. Elle parlait toujours avec autorité, et disait toujours «
nous », sachant que jamais son ainée ne la désavouerait.


Patricia, dite Pat, avait 20 ans. Elle
était un peu plus grande que sa sœur, brune également, mais ses yeux bleus, ses
pommettes hautes, donnaient à son visage, toujours calme, un charme
particulier.


Les 2 soeurs s'adoraient. Elles disaient
volontiers qu'elles ne se marieraient jamais et qu'elles vivraient toujours
ensemble. Et elles pensaient réellement ce qu'elles disaient.


Un Dimanche du début du mois de Juillet, les
vacances venaient à peine de commencer, il y eut dans ce petit village du Gers,
comme chaque année, une foire de produits locaux. Les foies gras, les "
pastis( pâtisserie feuilletée à la pate très légère ) les confits d'oie, les
magrets de canard et l'armagnac étaient les produits vedettes.


Au fond de la place, le dernier stand était
occupé par un jeune apiculteur qui avait amené une "ruche claire",
c'est à dire une ruche en verre, dans laquelle, on pouvait voir les abeilles claustrées se livrer à leurs
occupations habituelles....sauf le butinage bien sur.


Les deux soeurs stationnèrent longtemps
devant ce stand. Et, bien après avoir acheté 2 pots de miel et un pot de
pollen, elles restèrent avec l’apiculteur. Lise, toujours la porte parole, posait
des questions à un jeune homme timide, qui au fur et à mesure que des questions
lui étaient posées sur l'apiculture prenait de l'assurance. Lorsque des clients
venaient, il les servait tout en continuant à répondre aux questions de ses
jolies clientes qui ne semblaient pas pressées de s'en aller.


Lorsqu'elles rentrèrent dans la propriété
de leurs parents, Lise dit à sa soeur.


- Ce jeune apiculteur est intéressant. nous
irons lui rendre visite pour voir sa miellerie, et peut être achèterons nous 2
ou 3 ruches pour produire un peu de miel. Qu'en penses tu?


Cette question était superflue. Pat était
toujours d'accord avec sa soeur.




En effet, le lendemain, les deux soeurs se
trouvaient dans un appentis pour voir s'il y avait des briques, pour servir de
support à leurs futures ruches.


Elles entendirent des voix. C'étaient celles
de leur voisin et de sa femme qui passaient
prés de l'appentis pour aller vers leur garage.


Sans l'avoir voulu, elles entendirent la
voisine dire à son mari.


- Crois tu que monsieur Bernard va finir par
dire aux petites qu'elles ne sont pas des soeurs, et même pas parentes?


- Je l'espère. Je ne trouve pas honnête de le
leur cacher.


Les voisins s'éloignaient et leurs paroles
ne furent plus audibles. Mais Lise et Pat, décomposées, restèrent silencieuses
un bon moment


Ce fut Lise, bien entendu qui la première,
se reprit:


- Viens, nous allons voir Papa et lui demander
ce que cela signifie


- Oh, non, non Lise. Je ne veux pas savoir. Ne
demandons rien à Papa.


- Si, Pat, il faut savoir.

Comme toujours, c'est Lise qui eut le
dernier mot.


Monsieur Bernard était dans son bureau. Il
faisait un devis pour un client. En entendant frapper à la porte, il dit:
Entrez et releva la tête.


- Que se passe t il mes filles?

- Il se passe que nous ne sommes pas tes
filles!


- Quoi? Qui est ce qui vous a dit ça?

- Il parait que nous ne sommes pas soeurs. Est
ce vrai, ou non? Après un moment de silence, Monsieur Bernard leur dit :


- Asseyez-
vous.


Très pales, en entendant pratiquement la
confirmation de ce qu'elles avaient entendu, elles prirent chacune un fauteuil.


- Lorsque tu es née, Patricia, ta Maman et moi
étions follement heureux. Mais ta Maman qui voulait absolument que pendant au
moins 6 mois tu sois nourrie au sein, n'avait malheureusement pratiquement pas
de lait. Nous avons donc cherché une nourrice et nous en avons trouvé une à 15
km d'ici qui venait d'avoir un garçon.


Pendant 8 mois,Patricia, tu es restée en
nourrice, et lorsque tu es revenue ici, tu étais un magnifique bébé.


2 ans après la naissance de son garçon, ta
nourrice eut un deuxième bébé, une fille. L'accouchement s'est très mal passé,
et 8 jours après la Maman mourait.


Le
père, tant bien que mal éleva ses deux enfants. Son fils ainé avait 3 ans
lorsque en labourant un champ très pentu, le tracteur se renversa et le père
fut tué sur le coup.


Les deux enfants restaient seuls, sans
famille.


Les voisins décidèrent de prendre le petit
en tutelle, et d'exploiter la petite exploitation du père jusqu'à la majorité
du garçon. Lorsqu'il eut 18 ans, le garçon, il y a deux ans repris en effet
l'exploitation.


Quand à la petite fille, nous avons, ma
femme et moi décidé de l'adopter. Elle est devenue notre seconde fille. Tu l'as
deviné, Lise, c'est toi.








Jamais nous n'avons fait de différence entre vous
deux. Ma femme s'opposait à ce que nous te révélions la vérité. Sur son lit de
mort, il y a 6 ans elle me demanda de ne rien dire. Vous portiez toutes les
deux notre nom, elle ne voulait pas qu'il y ait une différence entre vous. Je
me suis donc tu. Je me demande comment vous avez pu apprendre la vérité, mais
je le regrette profondément.


En tous cas, rien n'est changé. Vous êtes
mes deux filles chéries.


- Rien n'est changé? dit Lise. Rien n'est
changé? Ma soeur n'est pas ma soeur et j'apprends que j'ai un frère, et tu
trouves que cela ne change rien?




- Est ce que ton affection pour Pat s'en
trouve changée? Est- ce que tu m'aimes moins?


- Non. Bien sur que non. Mais dire que rien
n'est changé, c'est un peu exagéré non? Et mon vrai frère, qu'est il devenu?


- Je te l'ai dit. Il a repris l'exploitation
de vos parents depuis deux ans. Et je crois qu'il a également quelques ruches


- Quelques ruches dis- tu? Attends!!

Et Lise partit en courant dans la cuisine et
revint avec un pot de miel


En lisant l'étiquette, elle demanda:

-Il ne s'appelle pas Jean Dourte par hasard?

- Si. Jean Dourte est ton frère

Patricia, dans son fauteuil pleurait
doucement, quand à Lise, elle regardait fixement le pot de miel comme si elle
espérait qu'il lui donnerait d'autres renseignements sur son frère.


- Mes filles, mes filles, dites moi que rien
n'est changé. Aimez- vous comme deux soeurs, et je suis votre père.


- Il est difficile de dire que rien n'est
changé. D'ailleurs tu viens de dire " aimez vous COMME deux soeurs"
C'est que nous ne le sommes pas.


- Tu n'aimes plus Pat?

- Oh, si, bien sur!

Elle vint vers Patricia toujours en larmes
et la serra dans ses bras.


-Si bien sur j'aime toujours Pat...mais
...ce n'est pas ma soeur.


- Vous portez le même nom, et puis, ce sont
les sentiments qui comptent.


- Oh, des arguments, on peut toujours en
trouver. Mais les faits, eux sont incontestables: tu n'es pas mon père et Pat,
n'est pas ma soeur.


- Ma Lise tu me fais beaucoup de peine.
Légalement je suis ton père adoptif. Et reconnais que je n'ai jamais fait de
différence entre mes deux filles.


- C'est vrai Papa. Excuse- moi. mais tu dois
comprendre que ça me fait un coup d'apprendre tout cela.


Elle alla embrasser son père, puis sa
soeur. Enfin, avec son esprit de décision habituel, elle dit


- Dans l'après midi, je vais aller voir mon
frère. Penses- tu Papa qu'il est au courant de l'existence d'une soeur?


- J'ignore totalement si son tuteur lui en a
parlé.


- Bon. Nous verrons bien. Pat, es- tu d'accord
pour m'y conduire? Si ça te gène dis-le très franchement Ah! vivement que je
passe mon permis de conduire


- Mais ma fille, tu viens d'avoir tes 18 ans,
tu peux t'inscrire à une auto école à Condom. Je suis certain que tu
l'obtiendras du premier coup.


- Je l'espère bien. Parce que.....Parce que,
je crois qu'il faudra que l'on parle des problèmes matériels. il n'y a pas de
raison que je reste à ta charge....


- Oh que tu me fais mal, Lise. Il n'y a rien,
absolument rien de changé. Tu es ma fille au même titre que Patricia


- Maintenant que je sais...Oh, comprends moi,
Papa, c'est si nouveau, si inattendu. Je ne sais pas où j'en suis.


- Les choses sont simples. Je te le répète,
tu es ma fille comme Pat. Il n'y a aucun problème matériel nouveau. La seule
différence c'est que tu as un frère que tu ne connais pas...




- Si, nous l'avons vu avec Pat. Nous lui
avons acheté du miel. Il a l'air sympa. Timide, mais sympa.


- Hé bien tant mieux. Sa Maman, la nourrice de
Pat, ta mère naturelle, était elle même
très gentille.


Dans l'après midi, Pat au volant de
leur petite Opel, elles allèrent à Eauze, chez Jean Dourte.


Lorsqu'elles arrivèrent, le jeune homme
nettoyait des ruches au chalumeau




- Si vous
voulez entrer et m'attendre quelques instants, je vais me laver les mains.


Les deux jeunes filles entrèrent dans une
grande cuisine, simplement meublée mais propre.


Dans une grande cheminée, une grosse buche
finissait de se consumer, et deux fauteuils avec des coussins de vives
couleurs, permettaient a leurs occupants de profiter du feu dans la cheminée.


Jean entra et invita les jeunes filles à
s'asseoir dans les fauteuils, puis il avança une chaise pour lui même.




- Vous nous reconnaissez demanda Lise?

- Oh oui, bien sur, mesdemoiselles, vous
m'avez acheté du miel et du pollen sur le marché.


- C'est vrai. Mais savez-vous qui nous sommes
exactement.


- Oui. Je me suis renseigné (et Jean rougit de
ce que cet aveu pouvait signifier) je sais que vous êtes les filles de Monsieur
Bernard.


- C'est tout ce que vous savez?

- Oui. C'est tout.

- Vous vivez seul ici?

- C'est à dire que oui, je vis ici, mais je
prends mes repas de midi et du soir, chez mon tuteur, qui est aussi mon voisin.
C'est mon tuteur et sa femme qui m'ont élevé. Ce sont presque des parents pour
moi.


- Et vous n'avez ni soeur ni frère?

- Non. Je n'ai absolument aucun parent.

- Vous auriez aimé avoir...par exemple une
soeur?


- Une soeur? Je ne sais pas. Je ne me suis
jamais posé la question, puisque je suis fils unique


- Je vais Jean vous annoncer quelque chose
d'assez sensationnel. ..Je vais me mettre à te tutoyer..


- Oh, si vous voulez. Ca ne me gène pas...



- Mais toi aussi tu peux me tutoyer

- Oh, non. Je n'oserais pas

- Si, tu peux me tutoyer. Parce que je suis ta
soeur.




- Pourquoi me dites- vous ça?

- Je te le dis parce que c'est vrai

-Mais je n'ai pas de soeur. Je le saurais
bien..;


- Ecoute, Jean. Quand un jeune homme et une
jeune fille ont le même père et la même mère, ils sont quoi?


- Ils sont frère et soeur, mais..

- Il n'y a pas de mais? C'est notre cas. Je
vais t'expliquer


Et Lise raconta toute l'histoire..

Jean ne savait que dire:

- Ah, ça alors, Ah ça alors. Alors, vous...
enfin, tu es ma vraie soeur.


- Hé oui. Tu as gagné une soeur, et tu as un
bonus en plus.


- Un bonus?

- Oui, un bonus, une prime si tu veux. Tu as une
soeur plus une soeur de lait, Pat.


Un silence plana un moment.



- Je me croyais absolument seul, sans
famille, et maintenant...Je suis bien content...Bien content...mais c'est un
peu dommage..


- Ah bon? Pourquoi dommage?

- En rougissant, Jean répondit: Parce que vous
me plaisiez bien


- Il est préférable que ta soeur et ta soeur
de lait te soient sympathiques, non?


- Oui, mais je voulais dire...

- Quoi?

- Rien. ...rien. Vous savez ce que nous allons
faire pour arroser ça?


- Non.

- Nous allons boire un Pousse rapière. Vous
connaissez?


- De nom. Mais il parait que c'est très fort
.C 'est quoi exactement


- C'est de la liqueur d'armagnac dans laquelle
on met du vin mousseux blanc.


En donnant ces explications, Jean avait
sorti un carton- présentoir dans lequel se trouvaient une fiole de liqueur
d'armagnac et une bouteille de " vin fou"


Les deux jeunes filles trouvèrent que cette
boisson était exquise et voulurent être resservies.


- Vous savez les filles, je veux bien vous en
donner un deuxième, mais ne vous y trompez pas. Cela se boit facilement mais
vous risquez de ne plus pouvoir tenir debout...


Et c'est vrai, qu'après le deuxième pousse
rapière, ils étaient tous trois euphoriques. Même la timide et peu loquace Pat
riait à gorge déployée et parlait sans arrêt, disant qu'elle était très
contente d'avoir un frère de lait, qu'il n'était pas laid, que le pousse rapière se buvait comme du
petit lait...et autres astuces vaseuses.


Lorsqu'ils voulurent se lever, les deux
filles retombèrent sur leurs sièges, et Jean, leur dit qu'il n'était pas
question qu'il laisse Pat conduire sa voiture.


- Je vais vous reconduire dans votre voiture,
et pour revenir, je me débrouillerai. Ah, je m'en souviendrai du jour ou j'ai
connu mes deux sœurs !!!!


Il aida les jeunes filles à monter dans le
véhicule et les ramena chez elles.


Monsieur Bernard fut très étonné de voir ses
deux filles exubérantes, riant pour un oui ou pour un non. Jean expliqua
qu'elles avaient bu 2 « pousse rapières », et qu'il avait jugé
préférable de les ramener lui même



-
Tu
as bien fait mon garçon....de les ramener...mais tu n'aurais pas du leur faire
boire 2 pousses rapières...Enfin cela marquera votre rencontre. Allons, viens,
je vais te raccompagner chez toi.

( A suivre)

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Anne
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MessageSujet: Re: LES DEUX SOEURS    LES DEUX SOEURS EmptyDim 19 Juin - 15:15

Cette histoire est fraiche, charmante, la passion de abeilles très présente. Merci Aristee, passe un bon dimanche.
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aristee
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MessageSujet: LES DEUX SOEURS    LES DEUX SOEURS EmptyLun 20 Juin - 9:12

Sur le chemin du retour, à la demande de
Jean, Monsieur Bernard raconta de nouveau l'histoire de la famille du jeune
homme.


Ce dernier avait su par son tuteur, le décès
accidentel de son père, quand à sa mère, il avait été question d'un décès
consécutif à une maladie, et non pas d'un accouchement et de naissance d'une
petite fille.


Tout cela était bien curieux. Jean ne parla
pas à Monsieur Bernard de la divergence entre son récit et celui du tuteur


L'un mentait, c'était certain. Et il
s'agissait bien d'un mensonge volontaire et non d'une erreur, car l'un et
l'autre étaient parfaitement au courant de ce qui s'était passé réellement.


Le soir, en dinant chez son tuteur, il demanda
à ce dernier de lui raconter comment étaient morts ses parents.


- Mais mon garçon, pourquoi reviens- tu sur
ces tristes évènements? Je te l'ai déjà dit. Ta Maman, la première est morte de
maladie, quand à ton père, une année plus tard, il est mort d'un accident: Son
tracteur s'est retourné sur lui et il a été écrasé;


- Mais de quelle maladie ma mère est elle
morte?


- Ah, ça, on ne l'a jamais très bien su. Je
pense que ce devait être un cancer foudroyant...


- C'est curieux qu'on ne sache pas exactement
de quoi est morte Maman. Tu ne trouves pas?


- Pourquoi curieux? Tu sais dans ces cas là,
c'est surtout la perte elle-même, qui nous touche. La raison est secondaire.
Mais pourquoi toutes ces questions aujourd'hui?


- Il est normal que je sache de quoi est
décédée ma mère. Je n'ai aucun souvenir d'elle, mais j'aimerais savoir.


- Je crois que ce sera difficile. Le médecin
qui la soignait est lui même mort il y a quelques années.


- Bon. Au fond tu as raison. Ce n'est pas très
important.


En fait, c'était au contraire très
important aux yeux de Jean. Il s'agissait ni plus ni moins de savoir si Lise
était vraiment sa soeur. Il réfléchit longuement et prit en fin de compte, la
décision de parler du problème à Lise et Pat quand il les reverrait.


Il n'eut pas longtemps à attendre. Le
lendemain, Lise lui téléphonait pour lui dire, qu'elle se souviendrait
longtemps du Pousse rapière. C'est excellent, mais traitre...


Jean lui dit qu'il voudrait la voir avec Pat
pour un problème important, et Lise lui annonça leur visite dans l'après midi.




Dés leur arrivée, Lise dit à Jean:

- Surtout pas de pousse rapière. Alors, mon
frère, qu'as tu à dire de si important?




- Hé bien ma soeur, justement, je ne sais pas
si tu l'es réellement.


- Si je suis quoi?

- Ma soeur!

- Mais enfin je t'ai expliqué hier....

- Oui, tu m'as dit ce que ton père t'a dit.
Mais figure- toi, que mon tuteur me dit autre chose. Selon lui, ma mère est
morte de maladie, sans doute un cancer. Il ne m'a pas parlé d'un deuxième bébé
et de sa mort à la suite d'un accouchement.


- Mais enfin, pourquoi ment- il?

- Je ne sais pas...je ne sais pas qui dit la
vérité et qui ment...


- C'est mon père qui dit la vérité...puisque
je suis là!!


- Tu es là. C'est une certitude. Mais es- tu
ma soeur? Objectivement on peut se poser la question. Mon tuteur était le
voisin de mes parents, il les connaissait bien, et me semblait naturel quand il
m'a parlé de tout cela.


- Mais alors, qui suis- je? Dit Lise avec une
petite voix


- Tu es ma soeur, un point c'est tout dit la
douce Pat. Tout le reste ne nous intéresse pas.


- Bien sûr que si, ça nous intéresse. Je veux
savoir. Soit Père soit le Tuteur de Jean, ne dit pas la vérité. Pourquoi? Il y
en a qui savent. Tiens, j'ai une idée. Nous allons interroger nos voisins. Ils
savent puisque c'est en les entendant que nous avons su qu'il y avait un
problème. Viens Pat, allons- y tout de suite. Jean je te tiens au courant. Si de
ton coté tu apprends quoi que ce soit, passe moi un coup de fil.


Pat et Lise, allèrent directement chez
leurs voisins.


La femme seule était là.

Après les politesses d'usage, Lise posa le
problème immédiatement


- Madame, nous croyons savoir que Pat et moi,
nous ne sommes pas de vraies soeurs


- Ah! Monsieur Bernard vous a parlé.

- Oui. Mon père nous a parlé. Ma vraie mère
était la nourrice de ma soeur, et j'ai été adoptée par Monsieur Bernard, à la
suite de la mort de mon père. Est ce exact?


- Je ne peux rien vous dire.

- Comment vous ne pouvez rien me dire? Nous ne
sommes pas de vraies soeurs n'est ce pas?


- Oui. Ca c'est vrai.

- Et Monsieur Bernard m'a adoptée à la suite
de la mort de mon père?


- Je ne peux rien vous dire.

- Mais enfin...;

- Le tuteur de Jean est mon frère. Et nous
sommes fâchés. Je ne peux rien dire de plus.


Lise, véritablement déboussolée, c'est pour
un fois Pat qui parla




- Mais enfin, que vous soyez fâchée avec votre
frère, qui est le tuteur de Jean, en quoi cela a t il à voir avec notre
problème ?


- Moi, je ne dirai rien. Allez voir le tuteur
de Jean si vous voulez. Non. Moi je ne dirai rien.






-Impossible de tirer un mot de plus de cette vieille
bourrique dit Lise lorsqu'elle revenait à la maison avec Pat. C'est bien
mystérieux tout ça! il me parait certain que c'est le tuteur de Jean qui a
menti. Nous irons le voir.


Lise téléphona à Jean pour lui dire qu'elles
passeraient le lendemain matin. Elle ne parla pas de la conversation qu'elles
avaient eue avec la voisine. Elle préférait lui en parler de vive voix.


C'est ce qu'elle fit le lendemain dés son
arrivée chez Jean.


- Sais- tu Jean qui est ma voisine? C'est la
soeur de ton tuteur. Il se confirme qu'il y a beaucoup de mystères dans notre
histoire, mais elle n'a rien voulu me dire. Simplement qu'elle était fâchée
avec son frère. Cette fâcherie a t elle un lien avec ce que nous cherchons? Je
n'en sais rien. Mais c'est probable.


Il me semble que nous devrions aller chez ton
tuteur pour lui poser quelques questions. Qu'en penses tu?


- Je suis d'accord. Il faudra bien que nous
sachions le fin mot de cette histoire. Nous savons que l'un de nos proches
ment. Nous ne pouvons pas vivre avec ça.


Ils allèrent tous les trois chez le tuteur,
qui se trouvait avec sa femme dans la cuisine; Jean les présenta


- Mon tuteur, Henri et sa femme Madeleine. Je
vous présente mesdemoiselles Bernard.


En entendant ce nom, les yeux de Madeleine
se chargèrent de méchanceté, et elle sortie brusquement de la pièce. Quand à
Henri, le tuteur, il pâlit et se laissa tomber sur une chaise.


Ce curieux accueil laissa les 3 jeunes gens
décontenancés. Que se passait- il?


- Qu'y a t il Tonton? (C'est ainsi que Jean
appelait son tuteur) Pourquoi Madeleine est elle partie? Et toi....tu sembles
très ému...


A ce moment là, Madeleine revint dans la
pièce et dit à son mari.


- Tais- toi. Si tu parles, tu le sais: je m'en
vais!






Cette scène avait quelque chose d'irréel,
et il y eut un long moment de silence.


Puis, Henri qui s'était avachi sur une
chaise, se redressa peu à peu, et s'adressant à sa femme:


- Tu feras ce que tu voudras. J'en ai assez de
ces cachoteries. Je vais parler


- Henri !! Je te le dis pour la dernière fois:
Tais- toi;


Sans lui répondre le tuteur dit à Jean:
Fais asseoir tes invitées. Je devine ce qui vous amène.


Madeleine sortit une nouvelle fois de la
pièce, visiblement abattue.


- Pour la première fois depuis bien des années,
ma soeur m'a téléphoné hier soir. Elle m'a fait part de votre visite.


Vous avez appris, je ne sais comment que
vous n'étiez pas de vraies soeurs.


Vous avez le droit de savoir ce qui s'est passé.

Depuis longtemps, j'avais...disons un
penchant pour ta mère, Jean. J'avais toujours espéré, et puis, à ta naissance,
j'ai su que rien désormais ne serait possible entre elle et moi.


Ton père, Jean, tu le sais, était d'origine
italienne, par sa mère. Lorsque tu as eu un peu plus de 1 an, profitant de la saison creuse,
en hiver, comme il avait le mal du pays depuis quelque temps, il décida d'y
retourner pour quelques semaines.


Ta mère étant seul avec son petit Jean,
j'allais de temps en temps voir si elle avait besoin de quelque chose. Et je me
suis aperçu qu'elle était attirée vers moi comme moi par elle. Et...elle est
devenue ma maitresse.


Tout de suite, elle s'est trouvée enceinte, et
nous le savions déjà lorsque le mari est revenu.


Ma femme, Madeleine se doutait de quelque
chose. Lorsque tu es née, par un simple calcul, le doute n'était plus permis, ni pour ton
père, Jean, ni pour Madeleine. Oui, Lise. Tu es ma fille.


Madeleine me mit alors le marché en mains. Elle
acceptait de rester avec moi, à condition de ne jamais voir, de ne pas entendre
parler de Lise. J'ai lâchement accepté.


Lorsque quelques jours après la naissance,
ta Maman mourut, Jean ,ton père se trouvait avec deux enfants , l'un de 3 ans
et l'autre de quelques jours sur les bras. Il ne pouvait s'occuper du bébé. Madeleine
s'opposait farouchement à ce que nous le prenions. C'est moi qui suis allé voir
Monsieur et Madame Bernard pour leur demander s'ils pouvaient s'occuper de la petite
Lise, le temps que je trouve une autre solution. Ils ont accepté aussitôt.


Ils
se sont beaucoup attachés à toi et ils t'ont adoptée.


Mais j'ai un autre aveu à vous faire.

Ton père, Jean, est bien mort, écrasé par son
tracteur. Mais ce n'était pas un accident. C'était un suicide.


Ton père passait la herse dans un champ. A
proximité de ce champs, il y a un ravin d'une dizaine de mètres C'est dans ce
ravin qu'on la retrouvé .Mais comme entre la fin du champ, et le ravin, il y a
bien 20 mètres, il ne peut s'agir d'une erreur de conduite. J'ai la certitude
que la mort de sa femme, ainsi que ....son infidélité...l'on amené à se
suicider Je me sens un peu responsable de la mort de ton père, Jean.


Voilà. Maintenant vous savez absolument tout.

Je pense Lise que tu es très déçue de m'avoir
pour père plutôt que Monsieur Bernard. C'est certainement dur pour toi.


- Il faut me laisser un peu de temps. Toutes
ces révélations me remuent, évidemment. Mais je pense.....


que tu as du passer des moments très
difficiles aussi.


Il faut que tous, nous tachions de bien
réaliser ce qui nous arrive. Réfléchissons à tout ça.


Je propose que nous nous revoyions demain
chez Jean.




Le lendemain, ils se retrouvaient, Pat, Lise et Henri, chez Jean. Bien sûr
Madeleine n'était pas venue.


Comme à son habitude, Lise prit la première
la parole.


- Après ces quelques journées de tourmente,
les choses sont désormais claires.


Jean a une demi soeur, moi, et une soeur de
lait , Pat.


Pour Pat : elle a un frère de lait

Henri a une fille naturelle qu'il pourra
désormais voir


Quand à moi, je me retrouve avec un père
adoptif, un père naturel, un demi frère, et...toi, Pat, qui n'est pas ma vraie soeur, mais restera
toujours ma soeur dans mon coeur.



Avouez que cela fait tout de même beaucoup
de changements...





(Note de
l'Auteur : Je sais. Tout cela est un peu simple. Je ferai plus compliqué la
prochaine fois……..)




A propos, Père (Oui j'ai décidé de t'appeler
Père et de continuer à dire Papa à mon père adoptif), il y a une autre personne
qui subit tous ces changements. C'est Madeleine. Que compte t elle faire?


- Cela, je n'en sais rien. Elle ne me parle
pas de partir...et il me semble qu'elle a été surprise de voir ne pas me soumettre pour une fois.


Jean proposa:

- Puisque toute la lumière a été faite et
si vous le voulez bien, pour fêter cette réunion familiale, nous allons prendre
un pousse rapière. Mais un seul....et pas trop corsé pour les filles.




Epilogue

Trois ans se sont écoulés depuis ces
évènements.


Jean et Pat se sont mariés l'année
dernière


Quand à Lise, elle sait parfaitement ce
qu'elle veut faire. Devenir avocate.


Lorsqu'elle revient dans le Gers elle
partage son séjour, équitablement entre son père adoptif et son père
naturel. Elle vient de terminer une
maitrise de Droit. .


Chez Jean,, Madeleine l'accueille sans
chaleur excessive, mais sans être trop désagréable. Elle est finalement restée
avec son mari, qui depuis les évènements que nous avons retracés, a récupéré
son autorité si longtemps perdue.


Je termine ce petit récit. Il est 19
heures 30. Et je vais me prendre un petit Pousse rapière. Un seul. Evidemment. Tchin!!





F I N

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MessageSujet: Re: LES DEUX SOEURS    LES DEUX SOEURS EmptyVen 24 Juin - 11:32

 LES DEUX SOEURS A_plai12 Un petit verre pour moi aussi.  LES DEUX SOEURS A_plai12

Un peu tardivement je fini de lire cette histoire Aristee, plein de charme et je t'en remercie.

Incroyable comment fais-tu pour écrire autant, je t'envie, j'aimerais pouvoir écrire comme je le sens et si facilement.
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