J’ai besoin de créer pour me sentir exister,
Alors, je prends une feuille de papier blanc,
Dans l’obscurité d’une pensée, j’attends !
Ö brume aveugle, allez-vous me parler ?
Un dialogue muet se noue entre solitude et moi,
S’entend un craquement au parquet de mon rêve ,
Des pas s’avançant et se glissant dans mes doigts
Ma main poursuit leurs traces mais se perd parfois.
Grincement de porte, murmures, voix d’outre-tombe,
Dans un lieu innomé, l’endroit sans visage est habité,
Je commence à écrire avant que la magie ne retombe,
L’inaccessible qui est en moi commence à se dessiner.
Dans le non moi des éléments, ni fin, ni commencement,
L’homme se nourrit de terre, de par sa nature corporelle,
Nous délimitons l’espace qu’à notre existence d’ignorant,
Dieu n’est que la représentation de notre limite spirituelle.
Que vais-je écrire encore ? Je déteste ce ton d'afficheur,
Toute cette philosophie qui plane au-dessus de moi-même
Le vide parfait n’a pas besoin que je le remplisse de valeurs,
Ma poésie ne désire que de s’accoupler avec des je t’aime.
La vérité est peut être ailleurs et j’ai bien peur de l’affronter,
C’est une maladie qui me ronge le cerveau depuis l’enfance,
Né au soleil éclatant de l’Afrique et de son rythme spontané,
Du paradis naturel au paradis artificiel, ma vie fut qu’errance !
Je manquerais de franchise si je n’avouais pas tout l’amour reçu,
O femme merveilleuse qui berce mon existence de si beaux rêves,
De sein déchiré, j’ai fini par migrer sur une passion de belle vertu,
Mes enfants sont ma vraie création, leur dire avant que je ne crève !
Maintenant, je me tais! J’ai de trop griffonné sur les ailes du vent,
Ma plume a en assez de ces litanies revêtues de la mousse du passé,
Elle veut fleurir sur d’autres horizons, me parler de ce nouvel enfant,
Niccolo' c’est rigolo et cela rime avec Giacomo, ainsi sera-t-il appelé !
Alain Meyer-Abbatucci
Sujet: Confessions 
