Voila nous attaquons l'aventure expérimentale de faire éclore des oeufs de triops.
http://www.jurassic-world.com/presse/adoptez-animaux-prehistoriques-vivants.html
http://www.idoumou.com/le-triops-un-fossile-vivant,216
Grâce à Sylvain Dubey et Jonas Cosendai, deux jeunes biologistes
diplômés de l'Université de Lausanne, il est maintenant possible d'avoir
chez soi, et en toute sécurité, des animaux vivants plus vieux que les
tyrannosaures ! Il est désormais possible d'héberger chez vous des
Triops cancriformis. Ces crustacés dont on a retrouvé des fossiles vieux
de 230 millions d'années voient leur histoire remonter jusqu'au Trias,
c'est-à-dire à l'aube de l'apparition des dinosaures. C'est la plus
vieille espèce du règne animal qui est restée totalement inchangée,
souligne Sylvain Dubey.
Les dinosaures font figure de jeunotsPar exemple, les petits crustacés branchiopodes qui vivent dans ce
milieu précaire font partie des animaux les plus anciens vivant sur la
terre. A côté du triops, petit crustacé à carapace [1],
vieux de plus de 200 millions d’années, les dinosaures font figure de
jeunots. Ils sont apparus et ont disparu pendant que le triops
prospérait dans les mares temporaires des zones arides.
Triops mauritanicusComment ont survécu ces animaux au fil des millénaires ?Comment traversent-ils ne serait-ce que les saisons ? Ce sont les questions mystères dont voici la réponse :
Les branchiopodes, qui ont une vie aussi courte que celle de la mare
qui les abrite, se dépêchent tout au long de leur vie : ils se dépêchent
de grandir, de manger et de perpétuer l’espèce. Le temps leur est
compté car la mare est destinée à s’assécher au bout de quelques
semaines ou de quelques mois après leur naissance. Dés les premières
pluies, dés les premières gouttes qui rempliront la mare, le compte à
rebours commence. Ils se sont donc adaptés à leur milieu : ils pondent
des œufs (cystes) dits de résistance, car outre leur solidité face aux
coups et aux températures extrêmes, ils ont la faculté de s’assécher,
restant en sommeil jusqu’aux prochaines pluies.
Plus encore, la phase d’assèchement est devenue un passage obligé
pour eux s’ils veulent éclore quand la mare sera à nouveau remplie.
Ils renferment en effet des "messages" qui leur indiquent quand se mettre en sommeil (diapause) et quand ils peuvent éclore dans le milieu aquatique.
C’est pourquoi, tous les ans, ils pondent et pondent encore, puis
meurent car ils ont rempli leur devoir ancestral et le cycle est
terminé.
La nature prend ensuite le relais, protégeant les oeufs dans leur refuge
de boue sèche ou en permettant de coloniser d’autres mares, emportés
par les vents et les oiseaux ou simplement véhiculés sous les sabots des
animaux itinérants.
En fonction d’un certain nombre de critères (biotope, géologie, climat,
nourriture, prédation, etc.), le triops a adapté son cycle de vie, sa
vie même en général.
La mare est appelée à s’assécher rapidement, la croissance est rapide
et la maturité sexuelle arrive vite, permettant aux triops de pondre
vite et beaucoup, même si sa vie ne dure que quelques semaines.
Les triops des milieux arides ou semi-arides des régions sahéliennes
n’ont pas le même rythme ni la même vie que leurs cousins européens.
Ces espèces de climat tempéré (
triops cancriformis ou
lepidurus apus)
prennent leur temps pour se développer et se reproduire tout au long
des mois frais et humides de la fin de l’automne au début de l’été !
Les œufs vont doucement s’assécher dans le sablePoint commun néanmoins à toutes les espèces dans le monde, leurs œufs
vont doucement s’assécher dans le sable ou la terre et n’écloront par
centaines que l’année suivante lors de la nouvelle saison des pluies et
donc de la nouvelle mise en eau de leur habitat.
Il est curieux de constater que dans certaines mares ou certains lacs temporaires
à sec plusieurs années de suite, les œufs attendent patiemment leur "réhydratation", source d’éclosion et de vie.
Ce cycle se répète depuis des millions d’années dans toutes les mares
temporaires de Mauritanie ou d’ailleurs, les branchiopodes étant
présents sur tous les continents et dans la majorité des pays.
C’est pourquoi ils sont parfois appelés "fossiles vivants", êtres
primitifs inchangés depuis les temps anciens et dont les particularités
leur ont permis de traverser les époques les plus chaotiques de
l’histoire terreste. Ils sont appelés "branchiopodes", ce qui signifie
littéralement "branchies dans les pattes", car c’est le mouvement
continuel de leurs pattes qui leur permet de respirer.
Cette famille comprend plusieurs ordres, que les anglo-saxons appellent shrimps, (crevettes) :
- Les notostracés : crevette bouclier ou
crevette têtard ("tadpole shrimp" ou "shield shrimp") dont le célèbre
triops, petit monstre qui a notamment inspiré la créature du film Alien.
- Les anostracés :
crevette féérique ("fairy shrimps"), qui nage sur le dos, appelée
féériques du fait de la grâce de sa nage et peut-être de ses pouvoirs
magiques, notamment de disparaître comme par enchantement après sa
mort...
- Les conchostracés [2] :
crevette coquillage ("clam shrimp"), sorte de mélange artistique et
primitif entre un coquillage bivalve et une grosse daphnie.
AnostracésConchostracésCes animaux sont très discrets et passent inaperçus aux yeux des
humains car ils vivent incognito au plus profond des mares temporaires
dont l’eau est souvent trouble.
Ils présentent un grand intérêt sur le plan scientifique, car bien
sûr, si certains zones géographiques sont très connues et ont été très
prospectées, d’autres ont été franchement sous-étudiées.
Je ne vous étonnerai pas en vous disant que les branchiopodes
d’Amérique et d’Europe sont très connus, contrairement à ceux de
Mauritanie et d’Afrique (hors Maghreb) en général. Souvent, les rares
données scientifiques datent de plusieurs décennies et sont de fait
obsolètes, quand elles existent... !
C’est le cas pour seulement une petite partie de la Mauritanie connue
plus ou moins, la majorité du pays étant dans ce domaine d’étude
quasiment terra incognita.
Encore un des nombreux secrets que ce pays abrite, comme la majorité
de ses voisins africains et que la nature ancestrale livrera un jour au
naturaliste passionné, qui la mettra en valeur, j’espère, comme elle le
mérite !
_______________________________________________________________________________________________________________Et voila !
La boite aquarium est prête nous avons mis de l'eau déminéralisée, puis un petit chauffage l'eau doit être entre 23 et 25 degrés. Il faut autour de quatorze heures de lumière donc le tout près d'une lampe avec minuteur. Par une belle journée comme aujourd'hui la lumière du jour suffit mais la lampe sera allumé dès qu'il manquera de lumière.
Clémentine va tenir un cahier tout noter, les oeufs ont étés versés dans l'aquarium nous attendons l'éclosion.
Si ça marche je vous montrerais l'évolution de ces petits crustacés.