Pascal Langue pendue
Nombre de messages : 306 Date de naissance : 12/11/1959 Age : 64 Localisation : Flandre Loisirs : Ecrire et lire, lire et écrire Date d'inscription : 18/06/2006
| Sujet: Les Stigmates du Pérégrin - Gueule de bois. Mer 16 Juin - 9:45 | |
| Gueule de Bois. Les toits s’entassent et serpentent à écorcher les lambeaux du ciel indécis. Ils sont cernés de suie grasse et de mousses maculées qui font regretter l’élégance d’antan, l’esthétique fraîcheur qui doit subsister dans nos souvenirs : une pompe fastueuse… C’est ce qu’un ciel de Paris peut montrer de plus avantageux, c’est tout ce que l’on est en droit d’attendre. La rue, elle aussi, poisseuse, imprécise, luisante de pluie, chavire sans intention précise ni harmonie là où elle pourrait tirer son plan rectiligne et choisit par des méandres douteux des travers qu’elle devrait s’épargner. Elle est ivrogne ou aliénée. La lumière, orchestrée par un astre dément vient de faire son entrée, elle est d’une teinte effrayante. L’air -une besace de poussières - oppresse toute l’humanité comme dans un grenier perdu. Il faut marcher très calmement, voici toute ma distraction. La lune plaquait ses teintes de zinc
Par angles obtus
Des bouts de fumée en forme de cinq
Sortaient durs et noirs des hauts toits pointus.
Paul Verlaine – Croquis parisienCette rue se cogne contre un bistrot que l’on remarque : sur la façade, c’est une multitude de figures de cire blanche, équivoques, grimaçantes, exotiques, attroupées en meutes dans une vitrine flétrie d’une désolation extraordinaire. Au fond, le tord-boyau corrompu d’émanations aigrelettes se change en une caverne éclairée par la pâle clarté d’un soupirail brisé. Cette lucarne éructe et crache subissant dans ce calme moisi l’ignoble métamorphose : le regard organique et sans grâce d’un œil bovin… | |
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Anne Administrateur
Nombre de messages : 23616 Date de naissance : 17/10/1957 Age : 66 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 19/01/2006
| Sujet: Re: Les Stigmates du Pérégrin - Gueule de bois. Ven 18 Juin - 10:44 | |
| Oh Pascal il est fort très beau ce texte, il me parle, j'ai hanté paris, j'ai eu ce genre de vision, j'habitais sous les toits d'abord une chambre de bonne après un petit studio rue Oberkampf, je me souviens la vue que j'avais, elle ressemble à celle de ta photo. Je me souviens des quartiers hors touristes, ceux que j'aimais étaient populaires sombres, parfois glauques. J'ai hanté ces rues, j'ai marché des heures et des heures jours comme nuit à la poursuite de chimères.
J'aime ton texte il est fort, tu écris si bien.... tu vois je suis partie en te lisant..... | |
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